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Rythme scolaire : les consultations sont lancées


Les consultations publiques concernant les futurs horaires scolaires ont débuté ce lundi dans les écoles primaires et maternelles de Polynésie. Les parents ont la possibilité de voter pour l’un des cinq programmes proposés. Les résultats seront dévoilés le 29 avril prochain et dicteront le choix du gouvernement. Crédit photo : Thibault Segalard.
Les consultations publiques concernant les futurs horaires scolaires ont débuté ce lundi dans les écoles primaires et maternelles de Polynésie. Les parents ont la possibilité de voter pour l’un des cinq programmes proposés. Les résultats seront dévoilés le 29 avril prochain et dicteront le choix du gouvernement. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 11 mars 2023 – Les consultations citoyennes dans les écoles maternelles et primaires au sujet des futurs rythmes scolaires ont débuté ce lundi. Pendant une semaine, les parents d'élèves pourront voter parmi cinq programmes distincts. Bien que certains soient heureux de pouvoir donner leur avis, certains restent dubitatifs quant à la réduction des heures de cours, susceptible de poser des problèmes d'organisation pour récupérer leurs enfants si les communes ne peuvent pas assurer le financement des activités extra-scolaires.
 
Les consultations citoyennes sur la réforme des rythmes scolaires ont enfin débuté ce lundi dans les écoles maternelles et primaires. Après plus d'un an de suspension faute de consensus, ces consultations permettront aux parents d'élèves des écoles de Polynésie et aux 25 000 familles appelées à voter de glisser leur bulletin dans les urnes, en faveur de l'une des cinq formules proposées par la Direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE), en vue de la rentrée des classes en août 2024. Les enseignants, les chefs d'établissement et les mairies pourront également participer à ces consultations.
Pour rappel, ces formules reposent sur une semaine de classe de 24 heures pour les élèves, contre les 27 heures actuellement, avec des journées ne dépassant plus les six heures de cours afin de “favoriser l'apprentissage”. Parmi les choix possibles, une semaine de cinq jours avec deux, trois ou quatre après-midis de cours ; une semaine de cinq jours avec uniquement les matinées ; ou bien une semaine de quatre jours avec quatre après-midis. Les résultats de ces consultations, avec un vote par famille, seront établis dans chaque commune et définiront le futur calendrier. Le bilan de ces votes sera révélé le 29 avril prochain. Si plusieurs choix de calendrier s'opposent, la DGEE tranchera, comme l'avait précisé la présidence début février.
 

Les différents programmes pour lesquels les parents pourront voter. Crédit photo : Thibault Segalard.
Les différents programmes pour lesquels les parents pourront voter. Crédit photo : Thibault Segalard.
Dans le flou
 
La principale interrogation liée à cette réforme du rythme scolaire concerne la possibilité pour les familles de récupérer leurs enfants plus tôt ou de les garder les après-midis sans cours. Puisque si le Pays avait annoncé que des activités extrascolaires seraient mises en place pour occuper les enfants lors des périodes de cours supprimées, cette perspective reste de plus en plus inconcevable pour les mairies, qui auront la charge de les financer. “J'ai eu des échos de certaines communes, et certaines n'auront pas le budget pour mettre en place ces activités. La plupart ne pourront pas... Dans ce cas-là, ce seront bien les parents qui devront s'en occuper”, constate Tahia Chung Tien, la présidente de la Fédération des parents d'élèves. De plus, elle nous explique être dans le flou sur de nombreux autres paramètres. “Les résultats seront dévoilés fin avril, mais après ? On ne sait pas comment les horaires seront définis, ni si cela différera selon les communes...”, regrette Tahia Chung Tien. “Nous, à la fédération, nous encourageons les parents à voter en fonction de ce qu'ils peuvent faire eux-mêmes, pour que cela reflète bien l'état d'esprit général.”
 
“Qu'est-ce qu'on va faire des enfants ?”
 
Mais alors, si les communes ne peuvent pas assurer ces activités, “qu'est-ce qu'on va faire des enfants : c'est ça la question”, interpelle la présidente de la Fédération des parents d'élèves. Même si elle reconnaît que c'est une “chance” que le Pays donne aux parents la possibilité de s'exprimer, elle émet tout de même quelques réserves : “Toutes les familles ne pourront pas prendre des dispositions pour récupérer leurs enfants, car les employeurs ne seront peut-être pas d'accord pour libérer leurs employés plus tôt. Certaines familles ne pourront également pas se permettre de payer une garderie, et pour celles qui seront obligées, leur budget familial sera impacté.”
 
Devant l'école Toata ce lundi, à la sortie des classes, les avis des parents sont mitigés. Si pour certains, cette réforme est une bonne chose, pour d'autres, elle suscite de l'angoisse. “Moi, je suis maman au foyer, alors ça ne me change pas grand-chose. Cela va même me permettre de passer plus de temps avec mes enfants. Après, il faut faire attention aux horaires des après-midis, notamment le vendredi”, nous confie cette mère de famille devant les grilles de l'école. Pas loin d'elle, un homme n'est pas du même avis. “Je n'ai pas encore eu le temps de m'y pencher énormément, mais c'est sûr qu'on commence à se poser des questions avec ma conjointe. Comment pourrons-nous nous organiser avec le travail et pour les garder ? C'est compliqué, mais on va forcément devoir s'adapter...” Les consultations publiques prendront fin ce vendredi soir.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Lundi 11 Mars 2024 à 18:15 | Lu 1782 fois