PAPEETE, le 1er octobre 2014 - Après six ans au Sénat, Richard Tuheiava revient au fenua, transformé, affirme-t-il, par l’expérience des plus hauts sommets du pouvoir français. Il veut désormais s’impliquer totalement dans la vie politique polynésienne, et moderniser le parti indépendantiste.
Depuis mardi 30 septembre minuit, Richard Tuheiava n’est plus sénateur. Arrivé au Palais Bourbon par le biais d’un accord entre l’UPLD et le Tahoeraa Huiraatira en 2008, il assure être resté fidèle au contrat qui liait les deux partis à l’époque même quand l’alliance s’est délitée. Mais « aujourd’hui le 7-7-7 c’est fini et je reprends ma liberté. » Il va désormais se consacrer à son travail pour Morinda et à son poste de représentant à l’Assemblée. Par contre, il laisse son siège au conseil municipal de Arue à ses remplaçants et ne compte pas reprendre sa profession d’avocat tout de suite.
L’ancien sénateur est très fier de son bilan : « Je pars avec la satisfaction du travail accompli pour nos communes. Cet acharnement est reconnu par l’ensemble des maires, malgré les votes de dimanche ils savent tous ce que j’ai réalisé. Certaines choses ne pourront plus jamais être enlevées de l’histoire de la Polynésie. À travers le Sénat, la voix de la Polynésie a été entendue. J’étais seul à être présent, donc seule ma voix était exprimée. Malgré tout, j’ai fait voter deux lois, les seules de toute l’histoire du parlement français qui aient été adoptées pour la Polynésie grâce à un parlementaire polynésien, avec le groupe socialiste et le député Bruno Sandras pour l’une des deux. »
« Il y a d’autres grandes satisfactions : la restitution des têtes maories à la Nouvelle-Zélande à laquelle j’ai participé, le redémarrage du procès en révision de Pouvana a Oopa, l’atelier UNESCO et les candidatures UNESCO pour Taputapuatea et les Marquises, surtout les 1400 familles que nous avons sauvées du chômage en 2011 dans le cadre de la fonction publique communale… Plein de choses qui me permettent de partir le cœur léger et surtout avec cette envie et cette rage de faire davantage de travail désormais sur le plan local. »
L’ancien sénateur raconte que pour obtenir la révision du procès de Pouvanaa « je n’ai pas lâché Christiane (Taubira) d’une semelle quand elle est arrivée, et elle a entendu la volonté du peuple polynésien. » Il assure également ne pas être étranger au refus de la demande de grâce de son collègue, le sénateur Gaston Flosse, tout en refusant de révéler les détails.
Une nouvelle destinée polynésienne
C’est maintenant dans la politique locale que M. Tuheiava compte s’épanouir : « Je suis mieux que bon perdant : je suis le seul à avoir un bilan. Les Grands Électeurs ont parlé, je voulais qu’ils parlent et je respecte désormais leur choix et félicite les deux nouveaux sénateurs. Mais je ne prends pas la « défaite » de dimanche comme une mise à l’écart, c’est l’homme politique qui vient de naitre enfin. Je viens de démarrer ma carrière politique enfin. Je n’ai que 40 ans, j’ai encore 30 ans à consacrer à mon fenua, comme je l’ai fait au Sénat. »
Et l’ancien sénateur se lance directement dans une attaque contre la majorité : « Ce qui a fait que le Taui est arrivé en 2004 était le ras-le-bol de la population sur des pratiques malsaines en terme de corruption, de détournements de fonds publics, etc, etc. Le Pays a payé le prix fort de cette image désormais à l’étranger et au niveau national. Elle paie le prix fort aussi maintenant, dans le cadre de sa reconstruction puisque les acteurs de l’époque n’arrivent pas à lâcher prise. » L’ancien sénateur promet de mettre ses compétences d’ancien avocat et ses réseaux « en France, à New York et dans le Pacifique » au service de la lutte contre un retour de ces abus qu’il dénonce, « entre autres avec le Mahana Beach ».
Il prend également le relai d’Oscar Temaru pour encenser le retour de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser : « Ce combat à l’ONU ne s’arrêtera plus jamais. » Et tout comme son mentor, l’ancien sénateur qui cherche désormais à se faire une place au sein des indépendantistes est adepte des petites phrases assassines. Concernant la lettre de Gaston Flosse à François Hollande rendant sa Légion d’honneur, Richard Tuheiava s’exclame : « Lui, c’est peut-être l’argent qu’il a touché du sénat qu’il faudrait qu’il rembourse ! » et traite le geste de caprice.
C’est donc dans l’UPLD, en particulier à l’Assemblée de Polynésie, que Richard Tuheiava va utiliser son énergie après avoir été « à 100 à l’heure au Sénat pendant 6 ans, avec plus de 120 aller-retour ». De son expérience au plus haut sommet de l’état, il retient qu’il faut sortir de la « basse politique ». Il a de grandes ambitions pour le parti bleu ciel : « il faut prendre acte de 2013 et mettre à jour le logiciel UPLD. Il faut changer la phraséologie et la terminologie, se rapprocher des jeunes. Sans langue de bois, il faut parler de la misère, de l’emploi… »
Depuis mardi 30 septembre minuit, Richard Tuheiava n’est plus sénateur. Arrivé au Palais Bourbon par le biais d’un accord entre l’UPLD et le Tahoeraa Huiraatira en 2008, il assure être resté fidèle au contrat qui liait les deux partis à l’époque même quand l’alliance s’est délitée. Mais « aujourd’hui le 7-7-7 c’est fini et je reprends ma liberté. » Il va désormais se consacrer à son travail pour Morinda et à son poste de représentant à l’Assemblée. Par contre, il laisse son siège au conseil municipal de Arue à ses remplaçants et ne compte pas reprendre sa profession d’avocat tout de suite.
L’ancien sénateur est très fier de son bilan : « Je pars avec la satisfaction du travail accompli pour nos communes. Cet acharnement est reconnu par l’ensemble des maires, malgré les votes de dimanche ils savent tous ce que j’ai réalisé. Certaines choses ne pourront plus jamais être enlevées de l’histoire de la Polynésie. À travers le Sénat, la voix de la Polynésie a été entendue. J’étais seul à être présent, donc seule ma voix était exprimée. Malgré tout, j’ai fait voter deux lois, les seules de toute l’histoire du parlement français qui aient été adoptées pour la Polynésie grâce à un parlementaire polynésien, avec le groupe socialiste et le député Bruno Sandras pour l’une des deux. »
« Il y a d’autres grandes satisfactions : la restitution des têtes maories à la Nouvelle-Zélande à laquelle j’ai participé, le redémarrage du procès en révision de Pouvana a Oopa, l’atelier UNESCO et les candidatures UNESCO pour Taputapuatea et les Marquises, surtout les 1400 familles que nous avons sauvées du chômage en 2011 dans le cadre de la fonction publique communale… Plein de choses qui me permettent de partir le cœur léger et surtout avec cette envie et cette rage de faire davantage de travail désormais sur le plan local. »
L’ancien sénateur raconte que pour obtenir la révision du procès de Pouvanaa « je n’ai pas lâché Christiane (Taubira) d’une semelle quand elle est arrivée, et elle a entendu la volonté du peuple polynésien. » Il assure également ne pas être étranger au refus de la demande de grâce de son collègue, le sénateur Gaston Flosse, tout en refusant de révéler les détails.
Une nouvelle destinée polynésienne
C’est maintenant dans la politique locale que M. Tuheiava compte s’épanouir : « Je suis mieux que bon perdant : je suis le seul à avoir un bilan. Les Grands Électeurs ont parlé, je voulais qu’ils parlent et je respecte désormais leur choix et félicite les deux nouveaux sénateurs. Mais je ne prends pas la « défaite » de dimanche comme une mise à l’écart, c’est l’homme politique qui vient de naitre enfin. Je viens de démarrer ma carrière politique enfin. Je n’ai que 40 ans, j’ai encore 30 ans à consacrer à mon fenua, comme je l’ai fait au Sénat. »
Et l’ancien sénateur se lance directement dans une attaque contre la majorité : « Ce qui a fait que le Taui est arrivé en 2004 était le ras-le-bol de la population sur des pratiques malsaines en terme de corruption, de détournements de fonds publics, etc, etc. Le Pays a payé le prix fort de cette image désormais à l’étranger et au niveau national. Elle paie le prix fort aussi maintenant, dans le cadre de sa reconstruction puisque les acteurs de l’époque n’arrivent pas à lâcher prise. » L’ancien sénateur promet de mettre ses compétences d’ancien avocat et ses réseaux « en France, à New York et dans le Pacifique » au service de la lutte contre un retour de ces abus qu’il dénonce, « entre autres avec le Mahana Beach ».
Il prend également le relai d’Oscar Temaru pour encenser le retour de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser : « Ce combat à l’ONU ne s’arrêtera plus jamais. » Et tout comme son mentor, l’ancien sénateur qui cherche désormais à se faire une place au sein des indépendantistes est adepte des petites phrases assassines. Concernant la lettre de Gaston Flosse à François Hollande rendant sa Légion d’honneur, Richard Tuheiava s’exclame : « Lui, c’est peut-être l’argent qu’il a touché du sénat qu’il faudrait qu’il rembourse ! » et traite le geste de caprice.
C’est donc dans l’UPLD, en particulier à l’Assemblée de Polynésie, que Richard Tuheiava va utiliser son énergie après avoir été « à 100 à l’heure au Sénat pendant 6 ans, avec plus de 120 aller-retour ». De son expérience au plus haut sommet de l’état, il retient qu’il faut sortir de la « basse politique ». Il a de grandes ambitions pour le parti bleu ciel : « il faut prendre acte de 2013 et mettre à jour le logiciel UPLD. Il faut changer la phraséologie et la terminologie, se rapprocher des jeunes. Sans langue de bois, il faut parler de la misère, de l’emploi… »