Tahiti, le 20 aout 2024 - Le célèbre hôtel InterContinental de Faa'a, aussi appelé Beachcomber, fête ce jeudi ses cinquante ans d'existence. Un demi-siècle pendant lequel le complexe hôtelier s'est considérablement étoffé, passant d'un simple lodge à une structure de plus de 240 clés, réparties entre bungalows sur pilotis et chambres. À l'occasion de cet anniversaire, le président du groupe Pacifique Beachcomber – auquel appartient l'InterContinental de Faa'a – Richard Bailey revient pour Tahiti Infos sur la longue histoire de cet établissement qu'il affectionne tant, mais également sur les évolutions de l'hôtel.
Ce jeudi, l'InterContinental de Tahiti fête ses 50 ans. C'est un hôtel iconique en Polynésie. Avec son demi-siècle d'existence, il est l'un des plus vieux complexes hôteliers du Fenua. Comment fait-on pour préserver autant d'histoire, à l'heure où de nombreux anciens établissements sont à l'abandon ?
“On fête les 50 ans du Beachcomber, effectivement. Et il a connu beaucoup de noms différents. Désormais, notre public local et international le connaît affectueusement sous le sobriquet de Beachcomber. Il y a peu d'hôtels de luxe en Polynésie qui ont cinquante ans, effectivement. Encore moins qui ont été exploités sans discontinuité depuis tout ce temps. Je dirais que l'une des clés de notre réussite – et c'est l'une de mes plus grandes fiertés – c'est la culture d'entreprise, l'esprit de communauté que nous avons créé. Aujourd'hui, un hôtel doit se concevoir comme étant beaucoup plus que des immeubles, qu'un ensemble de bâtiments. L'environnement bâti n'est pas déterminant pour faire un hôtel. Ce qui est essentiel, ce sont les employés. Ce sont eux qui s'occupent des clients et qui définissent la culture d'entreprise, et si on veut perdurer pendant cinquante ans et plus, il faut avoir une bonne culture d'entreprise avec des valeurs partagées, des valeurs polynésiennes. Par là, j'entends une culture de partage, de professionnalisme, de recherche d'excellence dans le service, du respect d'autrui... C'est cet esprit de communauté dont je suis le plus fier.”
L'hôtel est devenu un InterContinental en 2001. Jusque-là, l'établissement portait un autre nom ? C'est aussi le premier des sept hôtels que possède le groupe Pacific Beachcomber en Polynésie ?
“En ce qui concerne le groupe, le premier hôtel acheté était bien le Beachcomber en 1998, mais j'ai pris la direction de l'hôtel pour le compte du propriétaire de l’époque depuis 1988. Sur les cinquante ans d'âge de l'hôtel, j'assure donc la présidence depuis 35 ans. Effectivement, nous avons ouvert en 1974 sous l'enseigne Travel Lodge pour devenir en 2001 un InterContinental. Et il va de soi que transformer un Travel Lodge en un InterContinental demande des investissements, beaucoup d'efforts, des emplois créés et de hisser le niveau du produit à cette enseigne.”
Cela a dû nécessiter de nombreux travaux ?
“Effectivement, nous avons créé le restaurant Tiarei, la gold piscine, le lagoonarium, les bungalows sur pilotis, les bungalows Lotus, la piscine Lotus. Nous avons également construit deux bâtiments supplémentaires.”
La conservation du standing d'un hôtel comme le Beachcomber demande donc des investissements réguliers pour garantir un service optimal aux clients. Quels sont vos projets pour continuer à maintenir l'hôtel à ce niveau ?
“Nous avons beaucoup de projets à venir. Dans le passé, tous nos projets d'investissements ont toujours été accompagnés par le soutien d'une défiscalisation octroyée par le Pays. Nous espérons vraiment pouvoir continuer à bénéficier de cet accompagnement dans le futur parce que si nous demandons ces aides, ce n'est pas juste pour nous, les propriétaires, c'est surtout pour faire durer cette communauté dont je parlais et donner à nos salariés une vie riche et épanouie. Pas simplement un job et un salaire, mais une vie. Et nous avons besoin de cet accompagnement du gouvernement pour nous permettre de porter la charge onéreuse du très généreux progrès social que nous avons ici en Polynésie, qui fait l'envie de toutes les économies insulaires du Pacifique sans exception, mais qui vient avec un coût. Donc voilà, on espère vraiment bénéficier de ce soutien dans nos projets de rénovation. De plus, même s'il est vrai qu'il est difficile d'agrandir le complexe sur notre propriété, si nous pouvons rajouter une vingtaine de clés et quelques bungalows, nous serions tout à fait intéressés de le faire, mais nous aurons besoin de ce soutien.”
Vous êtes également un homme très engagé dans l'environnement et dans le tourisme durable. À ce titre, vous avez lancé en 2018 la Blue Climate Initiative. Au Brando, un autre hôtel appartenant à votre groupe, vous avez mis en place un véritable modèle de “sustainable tourism”. Continuer à avancer vers un modèle hôtelier plus tourné vers l'environnement est-il également dans vos projets ?
“Nous essayons dans tous les hôtels de notre groupe, ici en Polynésie, de poursuivre les mêmes travaux, les mêmes pratiques. De construire un modèle qui se caractérise par l'idée de faire du client un agent d'impact positif sur l'environnement, de les amener vers un objectif d'impact positif et pas simplement de choisir une chambre. C’est-à-dire, par exemple, si vous êtes client au Brando, vous avez la possibilité d'accompagner les experts pour compter les traces de pontes de tortues autour de l'île la nuit, et d'apprendre quelque chose sur cette espèce. Ici, à l'InterContinental de Tahiti, nous avons aussi les vétérinaires de l'association Te Mana o te Moana, et les clients ont la possibilité de les accompagner pour les soins des tortues blessées que nous accueillons. C'est un modèle qui, selon nous, pourrait être appliqué ailleurs dans le monde. Je pense que, très humblement, nous avons au Fenua un modèle de tourisme qui pourrait avoir un intérêt et une application ailleurs dans le monde. Ça ne sera peut-être pas nous qui le ferons, mais porter ce message à l'échelle mondiale pourrait avoir un intérêt. Cela représenterait d'ailleurs, dans le domaine du tourisme durable, un des objectifs que nous poursuivons avec la Blue Climate Initiative.”
Pour revenir à la célébration du cinquantième anniversaire de l'hôtel, vous avez prévu une soirée ce jeudi, avec de nombreux partenaires. C'était important pour vous de fêter cet anniversaire avec cette réception ?
“Nous avons voulu fêter cet anniversaire avec une petite célébration, c'est important pour nous effectivement. Nous avons invité quelques personnalités du Fenua mais aussi tous nos partenaires. Quand je parle de partenaires, je parle de notre public, agences de voyage, fournisseurs, transporteurs, “excursionnistes”, toutes les personnes qui travaillent indirectement avec nos clients ou quelquefois directement. Ils sont liés à notre activité et nous permettent d'atteindre nos objectifs de standing.”
Ce jeudi, l'InterContinental de Tahiti fête ses 50 ans. C'est un hôtel iconique en Polynésie. Avec son demi-siècle d'existence, il est l'un des plus vieux complexes hôteliers du Fenua. Comment fait-on pour préserver autant d'histoire, à l'heure où de nombreux anciens établissements sont à l'abandon ?
“On fête les 50 ans du Beachcomber, effectivement. Et il a connu beaucoup de noms différents. Désormais, notre public local et international le connaît affectueusement sous le sobriquet de Beachcomber. Il y a peu d'hôtels de luxe en Polynésie qui ont cinquante ans, effectivement. Encore moins qui ont été exploités sans discontinuité depuis tout ce temps. Je dirais que l'une des clés de notre réussite – et c'est l'une de mes plus grandes fiertés – c'est la culture d'entreprise, l'esprit de communauté que nous avons créé. Aujourd'hui, un hôtel doit se concevoir comme étant beaucoup plus que des immeubles, qu'un ensemble de bâtiments. L'environnement bâti n'est pas déterminant pour faire un hôtel. Ce qui est essentiel, ce sont les employés. Ce sont eux qui s'occupent des clients et qui définissent la culture d'entreprise, et si on veut perdurer pendant cinquante ans et plus, il faut avoir une bonne culture d'entreprise avec des valeurs partagées, des valeurs polynésiennes. Par là, j'entends une culture de partage, de professionnalisme, de recherche d'excellence dans le service, du respect d'autrui... C'est cet esprit de communauté dont je suis le plus fier.”
L'hôtel est devenu un InterContinental en 2001. Jusque-là, l'établissement portait un autre nom ? C'est aussi le premier des sept hôtels que possède le groupe Pacific Beachcomber en Polynésie ?
“En ce qui concerne le groupe, le premier hôtel acheté était bien le Beachcomber en 1998, mais j'ai pris la direction de l'hôtel pour le compte du propriétaire de l’époque depuis 1988. Sur les cinquante ans d'âge de l'hôtel, j'assure donc la présidence depuis 35 ans. Effectivement, nous avons ouvert en 1974 sous l'enseigne Travel Lodge pour devenir en 2001 un InterContinental. Et il va de soi que transformer un Travel Lodge en un InterContinental demande des investissements, beaucoup d'efforts, des emplois créés et de hisser le niveau du produit à cette enseigne.”
Cela a dû nécessiter de nombreux travaux ?
“Effectivement, nous avons créé le restaurant Tiarei, la gold piscine, le lagoonarium, les bungalows sur pilotis, les bungalows Lotus, la piscine Lotus. Nous avons également construit deux bâtiments supplémentaires.”
La conservation du standing d'un hôtel comme le Beachcomber demande donc des investissements réguliers pour garantir un service optimal aux clients. Quels sont vos projets pour continuer à maintenir l'hôtel à ce niveau ?
“Nous avons beaucoup de projets à venir. Dans le passé, tous nos projets d'investissements ont toujours été accompagnés par le soutien d'une défiscalisation octroyée par le Pays. Nous espérons vraiment pouvoir continuer à bénéficier de cet accompagnement dans le futur parce que si nous demandons ces aides, ce n'est pas juste pour nous, les propriétaires, c'est surtout pour faire durer cette communauté dont je parlais et donner à nos salariés une vie riche et épanouie. Pas simplement un job et un salaire, mais une vie. Et nous avons besoin de cet accompagnement du gouvernement pour nous permettre de porter la charge onéreuse du très généreux progrès social que nous avons ici en Polynésie, qui fait l'envie de toutes les économies insulaires du Pacifique sans exception, mais qui vient avec un coût. Donc voilà, on espère vraiment bénéficier de ce soutien dans nos projets de rénovation. De plus, même s'il est vrai qu'il est difficile d'agrandir le complexe sur notre propriété, si nous pouvons rajouter une vingtaine de clés et quelques bungalows, nous serions tout à fait intéressés de le faire, mais nous aurons besoin de ce soutien.”
Vous êtes également un homme très engagé dans l'environnement et dans le tourisme durable. À ce titre, vous avez lancé en 2018 la Blue Climate Initiative. Au Brando, un autre hôtel appartenant à votre groupe, vous avez mis en place un véritable modèle de “sustainable tourism”. Continuer à avancer vers un modèle hôtelier plus tourné vers l'environnement est-il également dans vos projets ?
“Nous essayons dans tous les hôtels de notre groupe, ici en Polynésie, de poursuivre les mêmes travaux, les mêmes pratiques. De construire un modèle qui se caractérise par l'idée de faire du client un agent d'impact positif sur l'environnement, de les amener vers un objectif d'impact positif et pas simplement de choisir une chambre. C’est-à-dire, par exemple, si vous êtes client au Brando, vous avez la possibilité d'accompagner les experts pour compter les traces de pontes de tortues autour de l'île la nuit, et d'apprendre quelque chose sur cette espèce. Ici, à l'InterContinental de Tahiti, nous avons aussi les vétérinaires de l'association Te Mana o te Moana, et les clients ont la possibilité de les accompagner pour les soins des tortues blessées que nous accueillons. C'est un modèle qui, selon nous, pourrait être appliqué ailleurs dans le monde. Je pense que, très humblement, nous avons au Fenua un modèle de tourisme qui pourrait avoir un intérêt et une application ailleurs dans le monde. Ça ne sera peut-être pas nous qui le ferons, mais porter ce message à l'échelle mondiale pourrait avoir un intérêt. Cela représenterait d'ailleurs, dans le domaine du tourisme durable, un des objectifs que nous poursuivons avec la Blue Climate Initiative.”
Pour revenir à la célébration du cinquantième anniversaire de l'hôtel, vous avez prévu une soirée ce jeudi, avec de nombreux partenaires. C'était important pour vous de fêter cet anniversaire avec cette réception ?
“Nous avons voulu fêter cet anniversaire avec une petite célébration, c'est important pour nous effectivement. Nous avons invité quelques personnalités du Fenua mais aussi tous nos partenaires. Quand je parle de partenaires, je parle de notre public, agences de voyage, fournisseurs, transporteurs, “excursionnistes”, toutes les personnes qui travaillent indirectement avec nos clients ou quelquefois directement. Ils sont liés à notre activité et nous permettent d'atteindre nos objectifs de standing.”