Paris, France | AFP | lundi 07/12/2020 - Le gouvernement a entamé lundi une série de réunions pour préparer le projet de loi issu des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, à l'heure où se multiplient les critiques sur la méthode et sur le fond.
Lundi et mardi, des membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) s'entretiendront en visio-conférence avec plusieurs ministres, dont Barbara Pompili pour la Transition écologique et Julien Denormandie pour l'Agriculture. Des parlementaires sont également au rendez-vous.
Cinq réunions d'une heure et demie sont prévues autour des thèmes étudiés pendant neuf mois par la CCC.
"Objectif: présentation des orientations retenues par le gouvernement sur le projet de loi climat" qui doit reprendre 40% des 146 propositions retenues par Emmanuel Macron, a twitté Grégoire Fraty, un des 150 citoyens tirés au sort pour participer à la CCC.
Ils avaient pour mission de proposer des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 40% d'ici 2030, dans un esprit de justice sociale, alors que la France n'est pas sur la bonne voie.
"Jamais une loi de la République n'a autant associé les citoyens dans son élaboration", défend Barbara Pompili dans une tribune dans Le Monde. Cette loi sera complémentaire du plan de relance et devrait aboutir d'ici l'été 2021.
Le chef de l'Etat Emmanuel Macron s'était engagé à soumettre les propositions de la convention "sans filtre", soit aux votes du Parlement, soit par référendum ou par application réglementaire directe.
Vendredi, dans un entretien à Brut, le chef de l'Etat a toutefois jugé normal d'évaluer toutes les conséquences de ces propositions et de ne pas les adopter telles quelles.
Continuer ou boycotter?
"Je ne veux pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran", a déclaré le président, se disant "très en colère contre des activistes qui m'ont aidé au début et qui disent maintenant, il faudrait tout prendre".
Une pique envers le réalisateur Cyril Dion, un des "garants" de la CCC, qui a lancé une pétition pour "sauver la Convention" avec 335.000 signataires en deux semaines.
"Les détricotages se multiplient", réplique Cyril Dion dans Le Monde. "Ce que nous --signataires de cette pétition-- vous demandons (est) simplement de tenir parole", poursuit-il, rappelant que "les climatologues misent sur un réchauffement de 3 à 7°C d'ici la fin du siècle et que notre planète pourrait devenir partiellement inhabitable".
Le député Matthieu Orphelin a déploré sur Twitter l'absence du "processus de co-construction qui avait été promis".
Les membres de la CCC sont partagés. Pour Grégoire Fraty, "ce projet de loi ne sera pas une fin en soi, mais un socle, permettant aux parlementaires de continuer le débat". Il dit attendre de "pouvoir juger +sur pièces+ ce projet de loi".
Isabelle Robichon est beaucoup plus critique. Elle voit ces réunions comme de "simples chambres d'enregistrement" des choix du gouvernement. Selon elles, certains citoyens ont décidé de les boycotter.
Concernant un échange prévu en fin de semaine avec Emmanuel Macron, "nous ne sommes même pas au courant", déplore-t-elle auprès de l'AFP, rappelant que les membres de la CCC sont volontaires et ont à côté leur travail et leur vie de famille à gérer.
Outre les 40% de propositions de la CCC transcrites dans la loi, selon le gouvernement 20% figurent dans le budget 2021, 10% doivent être adoptées par voie réglementaire, 5% relèvent de négociations internationales et le reste d'"autres modalités".
Les ONG de Réseau action climat (RAC) ont listé 15 mesures de la CCC "parmi les plus structurantes" et qui doivent selon elles absolument figurer dans le projet de loi.
Parmi elles, l'interdiction de publicité pour les produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre, "réduire durablement le trafic aérien", interdire la vente de véhicules neufs très émetteurs tout en soutenant l'achat de véhicules propres, instaurer "une obligation de rénovation énergétique globale des logements", proposer "un choix végétarien quotidien dans la restauration collective publique", "taxer les engrais chimiques" ou encore "accompagner la reconversion des entreprises".
Lundi et mardi, des membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) s'entretiendront en visio-conférence avec plusieurs ministres, dont Barbara Pompili pour la Transition écologique et Julien Denormandie pour l'Agriculture. Des parlementaires sont également au rendez-vous.
Cinq réunions d'une heure et demie sont prévues autour des thèmes étudiés pendant neuf mois par la CCC.
"Objectif: présentation des orientations retenues par le gouvernement sur le projet de loi climat" qui doit reprendre 40% des 146 propositions retenues par Emmanuel Macron, a twitté Grégoire Fraty, un des 150 citoyens tirés au sort pour participer à la CCC.
Ils avaient pour mission de proposer des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 40% d'ici 2030, dans un esprit de justice sociale, alors que la France n'est pas sur la bonne voie.
"Jamais une loi de la République n'a autant associé les citoyens dans son élaboration", défend Barbara Pompili dans une tribune dans Le Monde. Cette loi sera complémentaire du plan de relance et devrait aboutir d'ici l'été 2021.
Le chef de l'Etat Emmanuel Macron s'était engagé à soumettre les propositions de la convention "sans filtre", soit aux votes du Parlement, soit par référendum ou par application réglementaire directe.
Vendredi, dans un entretien à Brut, le chef de l'Etat a toutefois jugé normal d'évaluer toutes les conséquences de ces propositions et de ne pas les adopter telles quelles.
Continuer ou boycotter?
"Je ne veux pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran", a déclaré le président, se disant "très en colère contre des activistes qui m'ont aidé au début et qui disent maintenant, il faudrait tout prendre".
Une pique envers le réalisateur Cyril Dion, un des "garants" de la CCC, qui a lancé une pétition pour "sauver la Convention" avec 335.000 signataires en deux semaines.
"Les détricotages se multiplient", réplique Cyril Dion dans Le Monde. "Ce que nous --signataires de cette pétition-- vous demandons (est) simplement de tenir parole", poursuit-il, rappelant que "les climatologues misent sur un réchauffement de 3 à 7°C d'ici la fin du siècle et que notre planète pourrait devenir partiellement inhabitable".
Le député Matthieu Orphelin a déploré sur Twitter l'absence du "processus de co-construction qui avait été promis".
Les membres de la CCC sont partagés. Pour Grégoire Fraty, "ce projet de loi ne sera pas une fin en soi, mais un socle, permettant aux parlementaires de continuer le débat". Il dit attendre de "pouvoir juger +sur pièces+ ce projet de loi".
Isabelle Robichon est beaucoup plus critique. Elle voit ces réunions comme de "simples chambres d'enregistrement" des choix du gouvernement. Selon elles, certains citoyens ont décidé de les boycotter.
Concernant un échange prévu en fin de semaine avec Emmanuel Macron, "nous ne sommes même pas au courant", déplore-t-elle auprès de l'AFP, rappelant que les membres de la CCC sont volontaires et ont à côté leur travail et leur vie de famille à gérer.
Outre les 40% de propositions de la CCC transcrites dans la loi, selon le gouvernement 20% figurent dans le budget 2021, 10% doivent être adoptées par voie réglementaire, 5% relèvent de négociations internationales et le reste d'"autres modalités".
Les ONG de Réseau action climat (RAC) ont listé 15 mesures de la CCC "parmi les plus structurantes" et qui doivent selon elles absolument figurer dans le projet de loi.
Parmi elles, l'interdiction de publicité pour les produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre, "réduire durablement le trafic aérien", interdire la vente de véhicules neufs très émetteurs tout en soutenant l'achat de véhicules propres, instaurer "une obligation de rénovation énergétique globale des logements", proposer "un choix végétarien quotidien dans la restauration collective publique", "taxer les engrais chimiques" ou encore "accompagner la reconversion des entreprises".