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Réunion tripartite : 25 Mds Fcfp d'aide sur la table


Réunion tripartite : 25 Mds Fcfp d'aide sur la table
Annoncée de longue date, la réunion tripartite chargée de détailler l'ensemble des interventions à caractère économique du Pays s'est tenu mardi après-midi 7 août, à la Présidence.
Représentants du patronat, des salariés et du gouvernement ont donné le caractère tripartite à la rencontre. Tous les partenaires sociaux étaient là : CGPME, MEDEF,FGC, UPPF, SIPOF, CPH, CSMGCTP, AFB/CPF, ATAL, SPEPS, SPPP, SRBSB, et les syndicats de salariés CSTP-FO, CSIP, A TIA I MUA, OTAHI, O OE TO OE RIMA.
Un grand absent cependant : le collectif Te Tau no te Hono, qui a annoncé être trop occupé en raison de l'organisation de la manifestation populaire qu'il envisage le samedi 11 août, place Tarahoi, à Papeete, pour contester la dernière augmentation du prix des carburants.

La réunion a détaillé l'ensemble des aides financières du Pays, dans les différents secteurs économiques, sous forme de subventions de toutes sortes, d'allègements fiscaux. Ces aides représentent 25 Mds Fcp en 2012.

Dans une logique de concertation, secteur par secteur, "Nous avons ensuite pris une décision, avec les représentations en présence, aussi bien d'employeurs que de salariés, de s'interroger sur l'efficacité des accompagnements qui existent", précise Pierre Frébault, ministre des Finances. "C'est un travail qui va se faire à raison d'une à deux réunions par semaine, en fonction des secteurs d'activité. J'ai invité les structures représentatives. Ce sera laborieux. Nous sommes arrivés à la situation où les 25 Mds Fcfp d'aide à caractère économique sont remis en question"

Une [intersyndicale]urlhttp://www.tahiti-infos.com/docs/syndicats.pdf réunissant quatre représentations de salariés a suggéré un modèle de développement mettant en avant les investissements favorisant l'industrie du Tourisme. Un courrier a été transmis au ministre. "J'attends d'abord que les syndicats de salariés aillent plus en détail. C'est facile de jeter des mots en disant : c'est le Tourisme.", a rétorqué Pierre Frébault.

Au fond, il n'est pas question pour le gouvernement d'accroître les charges de fonctionnement du Pays. En somme, si un secteur réclame une aide financière de quelque sorte, cela devra se faire au détriment d'un autre, sur le principe des vases communicants. "Maintenant tout le monde dispose de ces informations", a simplement précisé le président Oscar Temaru, qui rappelle que le gouvernement est ouvert à la concertation.
Une seule branche d'aide semble épargnée par ce principe : le RSPF.

Réunion tripartite : 25 Mds Fcfp d'aide sur la table

Réunion tripartite : 25 Mds Fcfp d'aide sur la table
Pierre Frébault : "on mobilise tout de même 25 Mds Fcfp d'aides"

Vous venez de procéder à une explication de texte au sujet des aides gouvernementales dans tous les secteurs. Que pensez-vous de la non présence de M. Franck Tehaamatai ?

Pierre Frébault : En ce qui concerne cette absence, nous avons reçu un courrier nous expliquant qu'ils (le collectif Te Tau no te Hono, ndlr) n'avaient pas le temps de participer à cette réunion (...). Je ne commenterai pas plus.
Ce qui est important au sujet de cette réunion, c'est de mettre sur la table le volume des aides à caractère public, par secteur d'activité. Nous avons ensuite pris une décision, avec les représentations en présence, aussi bien d'employeurs que de salariés, de s'interroger sur l'efficacité des accompagnements qui existent. C'est un travail qui va se faire à raison d'une à deux réunions par semaine, en fonction des secteurs d'activité.
J'ai invité les structures représentatives. Ce sera laborieux. Nous sommes arrivés à la situation où les 25 Mds Fcfp d'aide à caractère économique sont remises en question.
Il s'agit de définir les priorités à traiter. Certains se sont plaints que sur les carburants il n'y avait pas suffisamment d'aide ; j'ai tout de même rappelé que s'il n'y a pas suffisamment d'aide sur les carburants, d'autres dispositifs existent. Il ne faut pas se focaliser sa vision sur le carburant. D'autres nous ont reproché de favoriser l'EdT. L'entreprise nous a expliqué qu'elle répercutait tout cela sur les prix aux particuliers. (...)


Le gouvernement est dans une logique de concertation ?

Pierre Frébault : Absolument, nous avons énormément de mécanismes qui datent de plusieurs années. Il s'agit de jauger de leur efficacité.

Tahiti infos : Les syndicats de salariés vous ont fait une proposition par courrier, car ils estiment qu'un effort particulier doit être fait en faveur du Tourisme, estimant que c'est un moteur de l'Economie. Comment allez-vous instruire cette proposition ?

Pierre Frébault : J'attends d'abord que les syndicats de salariés aillent plus en détail. C'est facile de jeter des mots en disant : c'est le Tourisme. S'ils apportent une réflexion là-dessus, qu'ils me donnent quelques éléments, parce que j'ai en face de moi les partenaires économiques. Dans le cadre de la réunion consacrée à ce secteur là, nous allons détailler. Je leur demanderai comment ils projettent cela et quelle contribution ils apportent eux-même au titre de la réflexion et de l'accompagnement.

Quelle filière reste viable si on lui supprime subventions et accompagnements ?

Pierre Frébault : Je pense que toutes les filières ont vocation à terme à exister sans subvention. Mais les niveaux d'intervention peuvent prendre plusieurs orientations. Vous savez qu'il y a des secteurs d'intervention qui se traduisent pas une protection de marché. C'est le cas notamment de la TDL (Taxe pour le développement local, ndlr), pour permettre à la production locale d'être en position favorisée ; certains produits bénéficient d'une exonération de droits d'entrée, afin de produire à partir d'une matière première moins chère ; d'autres secteurs bénéficient directement des subventions : Il y a plusieurs catégories d'aide. Le tout est de se poser la question de l'utilité : on mobilise tout de même 25 Mds Fcfp d'aides.
Lorsque j'entends dire, de la part des partenaires sociaux qu'il faut réduire les dépenses publiques (...) j'ai rappelé que ces aides font partie des dépenses. On parle de réduire les dépenses de fonctionnement en sous-entendant les salaires de la fonction publique. Là, je viens de mettre sur la table 25 Mds Fcfp de dépenses de fonctionnement.


Tahiti infos : N'est pas une façon de noyer le poisson, par rapport aux demandes qui vous sont faites, que débattre de cela ?

Pierre Frébault : Si c'était pour noyer le poisson, je ne demanderais pas à les revoir.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 7 Août 2012 à 15:36 | Lu 1597 fois