BAYONNE, 10 mai 2013 (AFP) - Le président de la Fédération française de surf (FFS), Jean-Luc Arrasus, a estimé vendredi, après un nouveau drame à La Réunion, où un touriste a été tué par un squale, que les surfeurs sont des "boucs émissaires", servant "à masquer le problème de fond: la surpopulation des requins".
QUESTION: A chaque nouvelle attaque de requins à La Réunion, l'"imprudence" de surfeurs est mise en cause. Qu'en est-il?
REPONSE: "Nous déplorons ce nouvel accident et nous pensons à sa famille. Ce jeune homme de 36 ans n'était pas un surfeur; il a voulu faire du bodyboard, malgré la baignade interdite et le drapeau orange, il s'y est risqué (...) Je suis furieux, car c'était un touriste qui aurait eu besoin d'être encadré. On met tout sur le dos des surfeurs +irresponsables+, mais un jour un baigneur sera victime. En montagne, vous ne pourrez jamais empêcher un inconscient d'aller faire du hors piste malgré un risque d'avalanche. C'est pareil en mer. Sauf qu'à La Réunion, les surfeurs sont les boucs émissaires, servent à masquer le problème de fond: la surpopulation des requins."
Q: Comment expliquer cette prolifération de requins sur cette zone?
R: "Historiquement, les requins étaient à l'Est. Aujourd'hui, ils sont à l'Ouest. Leur prolifération dans cette zone a plusieurs facteurs. Pour protéger la barrière de corail entre Boucan-Canot et Saint-Pierre, les pouvoirs publics ont implanté une réserve de 40 km, en y interdisant toute activité humaine. Parallèlement, sur la baie de Saint-Paul, on a créé une ferme aquacole avec un dispositif de concentration de poissons. De grandes cages ont été mises à l'eau, on y jette de la nourriture, sauf que le maillage des cages n'est pas assez serré, la nourriture s'échappe et on retrouve de gros prédateurs comme les requins. Ce n'est qu'à 3 km de la réserve. En deux coups de queue, ils y sont. Il y a 5-6 ans, les pêcheurs disaient pêcher à cet endroit trois requins par jour. Ça fait, à la louche, 1.000 dans l'année. Ces 1.000 requins, ils sont là, entre la réserve et l'aquacole."
Q: Quel pourrait être le remède?
R: "Il faut pêcher ces requins. Il n'y a pas d'autre solution. La pression de groupes écologistes comme Sea Shepherd empêche ce procédé. L'autre jour, ils ont traité les surfeurs de +mangeurs de requins+. Soyons sérieux. L'océan fait partie de notre ADN, nous préservons notre terrain de jeu. La ligue de surf de La Réunion participe aux travaux pour la mise en place d'un protocole scientifique.
La Réunion est une pierre angulaire du surf français car la vague de St-Leu a produit de nombreux champions, comme Jérémy Flores ou Amaury Lavergne (...) Le souci de pérenniser l'activité surf à La Réunion est vital pour nous et (...) pour la Réunion (...) Depuis les accidents (...), toute l'activité touristique est tombée; plus de clubs de surf, plus de restaurants où les touristes aimaient bien regarder les surfeurs, plus de boutiques de matériel de surf. Le tourisme, poumon de l'économie réunionnaise, souffre terriblement. Ils ont créé cette réserve et cette (ferme) aquacole là même où se déployait l'activité touristique. C'est d'une incohérence totale."
QUESTION: A chaque nouvelle attaque de requins à La Réunion, l'"imprudence" de surfeurs est mise en cause. Qu'en est-il?
REPONSE: "Nous déplorons ce nouvel accident et nous pensons à sa famille. Ce jeune homme de 36 ans n'était pas un surfeur; il a voulu faire du bodyboard, malgré la baignade interdite et le drapeau orange, il s'y est risqué (...) Je suis furieux, car c'était un touriste qui aurait eu besoin d'être encadré. On met tout sur le dos des surfeurs +irresponsables+, mais un jour un baigneur sera victime. En montagne, vous ne pourrez jamais empêcher un inconscient d'aller faire du hors piste malgré un risque d'avalanche. C'est pareil en mer. Sauf qu'à La Réunion, les surfeurs sont les boucs émissaires, servent à masquer le problème de fond: la surpopulation des requins."
Q: Comment expliquer cette prolifération de requins sur cette zone?
R: "Historiquement, les requins étaient à l'Est. Aujourd'hui, ils sont à l'Ouest. Leur prolifération dans cette zone a plusieurs facteurs. Pour protéger la barrière de corail entre Boucan-Canot et Saint-Pierre, les pouvoirs publics ont implanté une réserve de 40 km, en y interdisant toute activité humaine. Parallèlement, sur la baie de Saint-Paul, on a créé une ferme aquacole avec un dispositif de concentration de poissons. De grandes cages ont été mises à l'eau, on y jette de la nourriture, sauf que le maillage des cages n'est pas assez serré, la nourriture s'échappe et on retrouve de gros prédateurs comme les requins. Ce n'est qu'à 3 km de la réserve. En deux coups de queue, ils y sont. Il y a 5-6 ans, les pêcheurs disaient pêcher à cet endroit trois requins par jour. Ça fait, à la louche, 1.000 dans l'année. Ces 1.000 requins, ils sont là, entre la réserve et l'aquacole."
Q: Quel pourrait être le remède?
R: "Il faut pêcher ces requins. Il n'y a pas d'autre solution. La pression de groupes écologistes comme Sea Shepherd empêche ce procédé. L'autre jour, ils ont traité les surfeurs de +mangeurs de requins+. Soyons sérieux. L'océan fait partie de notre ADN, nous préservons notre terrain de jeu. La ligue de surf de La Réunion participe aux travaux pour la mise en place d'un protocole scientifique.
La Réunion est une pierre angulaire du surf français car la vague de St-Leu a produit de nombreux champions, comme Jérémy Flores ou Amaury Lavergne (...) Le souci de pérenniser l'activité surf à La Réunion est vital pour nous et (...) pour la Réunion (...) Depuis les accidents (...), toute l'activité touristique est tombée; plus de clubs de surf, plus de restaurants où les touristes aimaient bien regarder les surfeurs, plus de boutiques de matériel de surf. Le tourisme, poumon de l'économie réunionnaise, souffre terriblement. Ils ont créé cette réserve et cette (ferme) aquacole là même où se déployait l'activité touristique. C'est d'une incohérence totale."