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Retrouvailles et envies d'expansion au ​Salon de l'agriculture


Tahiti, le 6 mars 2022 - Après avoir attiré des centaines de milliers de visiteurs pendant huit jours, le Salon de l'agriculture à Paris a fermé ses portes ce dimanche. Le bilan est très positif pour les producteurs et artisans du fenua qui ont fait le déplacement, après deux ans d'absence.
 
C'était le Salon de l'agriculture des retrouvailles : après deux éditions qui ont du être annulées pour cause de pandémie, les visiteurs venus de toute la France ont pu retrouver veaux, vaches, cochons et perles de Tahiti. Pendant huit jours, jusqu'à ce dimanche 6 mars, plusieurs centaines de milliers de visiteurs, au moins 500 000 personnes –les chiffres définitifs de la fréquentation ne sont pas encore connus– ont convergé de toute la France vers le Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris.
 
Dans "la plus grande ferme de France", ils ont pu aller à la rencontre des agriculteurs et des éleveurs français de la métropole dans d'immenses hangars où étaient installées tous types de bêtes et de stands où foisonnaient les spécialités régionales des quatre coins de l'Hexagone. Surtout, comme l'exige une tradition installée depuis de nombreuses années, les visiteurs français ont pu retrouver tous les départements et territoires d'outre-mer dans le pavillon qui leur est dédié, à l'entrée du gigantesque Parc des expositions.
 
Là, on ne trouve pas d'animaux de fermes, mais des spécialités culinaires de Guadeloupe, La Réunion, Guyane, Mayotte... et du fenua. "Il nous manque un espace restaurant. Nous vendons du ma'a Tahiti, mais nous ne disposons pas encore d'un restaurant bien implanté, en dur, comme la Guyane ou la Guadeloupe par exemple, qui brasse beaucoup de monde", constate, un peu envieux, Heimana Ah-Min, secrétaire générale de la Chambre d'agriculture et de la pêche lagonaire en Polynésie française. Il est vrai que l'espace outre-mer du Salon de l'agriculture est avant tout un espace de restauration et de détente, de consommation de rhum aussi, très prisé des visiteurs.
 
Bilan très positif
 
Entre les bokits antillais, de petits sandwichs très gras qui ressemblent à des beignets et viennent de Guadeloupe et les pains-bouchons de La Réunion, une autre spécialité à base de viande très calorique, le ma'a Tahiti s'est fait une place. Et surtout, la vanille, les cosmétiques ou encore les perles se sont très bien écoulés. "Ce Salon 2022 était très bon et le bilan est très positif", se réjouit Valérie Devique, du stand Tahiti et ses richesses. "C'est toujours très intéressant de se confronter au public. Nous avons des échanges qui sont très intéressants et des retours très positifs. Cela nous nourrit dans la création de nouveaux produits, ce n'est pas que commercial. Mais c'est aussi intéressant sur le plan commercial."
 
Des retours positifs de tous les exposants, Heimana Ah-Min, de la Chambre d'agriculture, confirme : "Le bilan de ce Salon est très satisfaisant : non seulement nous voyons bien que tous ceux qui ont fait le déplacement sont satisfaits, mais en plus nous constatons que notre présence est très attendue par le public. Cette année, nous étions les seuls représentants du Pacifique parce que nos amis de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna n'ont pas pu venir. C'est dommage, mais cela nous a mis un peu plus en lumière parce que le Pacifique apporte une couleur, une lumière, une chaleur, uniques."
 
De belles histoires, également, sont venues du Pacifique cette année. Pour sa première participation à un concours de cette nature –et même son tout premier voyage en Europe– Mareva Lo-Sam-Kieou a remporté une médaille d'or au Concours agricole. Sa vanille de Tahaa, Manutea Vanille, a été distinguée parce qu'elle est exceptionnelle. Pour Mareva, "cela marque la reconnaissance de beaucoup de travail : mon mari est préparateur de vanille depuis toujours et c'est la troisième génération dans sa famille ! En arrivant à Paris j'ai eu froid, mais je me suis très vite adaptée et surtout j'ai éprouvé de la fierté à partager mon savoir et mes produits avec autant de personnes."

Entouré de visiteurs curieux, attirés notamment par la vanille de Tahaa, le stand de la Polynésie française n'était pas de très grande taille cette année : il faisait une centaine de mètres carrés de superficie. À titre de comparaison, le stand de l'île de La Réunion, certes le plus imposant du Pavillon outre-mer, était six fois plus grand. L'équipe de la Chambre d'Agriculture et de la pêche lagonaire réfléchit à une extension de la superficie d'exposition et de vente pour l'année prochaine.

"Un haka pour Éric !"
 
"Il est là !" "Mais qui est-ce ?" "Poussez-vous, il va passer par là !" La cohue était très impressionnante sur le stand de Tahiti, au Salon de l'agriculture, vendredi 4 mars, pour la visite du candidat d'extrême-droite Éric Zemmour.
 
Accueilli par une danse traditionnelle, comme tous les candidats qui ont fait le déplacement sur le stand du fenua, l'ancien polémiste et journaliste s'est vu gratifié d'un "haka pour Éric !", en musique et malgré la présence encombrante de dizaines de journalistes et de caméras. Les responsables de la Chambre d'agriculture ont-ils pu le "sensibiliser" et lui parler des problèmes que traverse la Polynésie française à la veille de l'élection présidentielle ? Non. Éric Zemmour est resté trop peu de temps pour échanger véritablement avec les Polynésiens présents. Mais il a fait quelques photos et laisse le souvenir d'une bruyante et mouvementée pagaille entre les perles, le mono’i et la vanille de Tahiti.

Rédigé par Julien Sartre, à Paris le Lundi 7 Mars 2022 à 09:37 | Lu 995 fois