Paris, France | AFP | mardi 06/06/2023 - Après cinq mois de mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats entrevoient la fin du "match" avec une tentative d'abrogation mal engagée à l'Assemblée jeudi, mais entendent "rester unis" pour peser sur d'autres sujets.
"Le match est en train de se terminer qu'on le veuille ou non, avec cette inconnue de ce qui se passera jeudi à l'Assemblée", a déclaré mardi le numéro un de la CFDT, Laurent Berger. Il a appelé les syndicats à "peser dans le rapport de force à venir" sur d'autres sujets comme les salaires ou les conditions de travail.
"Nous voulons de vraies négociations", a prévenu à ses côtés la numéro un de la CGT, Sophie Binet. Soulignant que "les retraites resteront toujours un combat", elle a mis en avant l'objectif de "gagner des avancées concrètes". "L'intersyndicale va rester unie", a-t-elle ajouté, jugeant "probable qu'il y ait d'autres manifestations au vu de la colère dans le pays".
Les chiffres de participation aux manifestations dans l'ensemble du pays étaient dans le bas de la fourchette, avec entre 4.000 personnes (préfecture) et 50.000 (CGT) à Marseille, entre 8.000 et 50.000 à Toulouse, entre 5.500 et 10.000 à Rennes ou encore de 2.900 à 6.000 à Rouen.
"Ce mouvement a permis d'exprimer une colère", constatait Michel Moulbach, ouvrier en bâtiment de 60 ans et syndiqué CGT dans le cortège lillois, ajoutant qu'"il faut être réaliste" et qu'à l'approche des vacances, "ça va être difficile de ne pas faire une pause".
Les autorités attendent entre 400.000 et 600.000 personnes, dont 40.000 à 70.000 à Paris, où le cortège s'est ébranlé vers 14H25 des Invalides vers la Place d'Italie. Des foules encadrées par 11.000 policiers et gendarmes, dont 4.000 dans la capitale, où un millier de radicaux sont attendus, certains venus de l'étranger.
Des tensions entre manifestants et forces de l'ordre ont été constatées à Lyon, Toulouse, Rennes ou Nantes.
Contrairement aux précédentes journées, peu de perturbations ont été recensées dans les écoles (5,67% d'enseignants grévistes en moyenne, selon le ministère), comme dans les transports, même si un tiers des vols sont annulés au départ de Paris-Orly.
Quelques actions coup de poing ont émaillé la matinée: le siège du Comité d'organisation des JO-2024 a été brièvement envahi par des militants CGT et des électriciens ont procédé à une coupure de courant à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
Les leaders syndicaux - qui devraient se réunir en visio mardi prochain pour décider de la suite - ont tenu leur traditionnel point de presse devant l'Assemblée, marquant symboliquement le lien avec la journée de jeudi, lorsque sera examinée une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme.
"Enorme anomalie"
Mais le camp présidentiel entend avancer, comme en témoigne la publication dimanche au JO des deux premiers décrets d'application, dont celui portant progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Jeudi, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet devrait dégainer l'article 40 de la Constitution - qui interdit aux parlementaires de déposer des amendements ayant un impact financier - pour faire obstacle au texte Liot.
A l'unisson de la gauche et des députés Liot, Sophie Binet a plaidé qu'il est "indispensable de laisser le Parlement voter" au risque d'une "énorme anomalie démocratique". Mais pour Laurent Berger, "ce n'est pas bien parti".
Pour la droite "le match est joué", a estimé le chef des sénateurs LR Bruno Retailleau sur Sud Radio.
Jean-Luc Mélenchon (LFI) a promis mardi que "la lutte continuera(it)" contre la réforme même s'il a admis ne pas savoir "sous quelle forme".
Le débat doit se tenir "dans le cadre démocratique et le respect de la Constitution", a de son côté affirmé lundi le président de la République Emmanuel Macron, en marge d'un déplacement au Mont-Saint-Michel. Mardi, lors du 79e anniversaire du Débarquement allié, il a plaidé que "dans ces moments-là, il ne faut pas faire de commentaire politique", ajoutant que "les annonces viendront en temps voulu".
Le gouvernement prévoit la tenue mi-juin d'une réunion multilatérale, soit à Matignon, soit à l'Elysée, avec syndicats et patronat.
Dans les rangs syndicaux, cette perspective suscite peu d'enthousiasme. Frédéric Souillot (FO) a déjà fait savoir qu'il "n'irait pas", tandis que François Hommeril (CFE-CGC) n'a "pas envie d'aller à une opération de communication".
"Le match est en train de se terminer qu'on le veuille ou non, avec cette inconnue de ce qui se passera jeudi à l'Assemblée", a déclaré mardi le numéro un de la CFDT, Laurent Berger. Il a appelé les syndicats à "peser dans le rapport de force à venir" sur d'autres sujets comme les salaires ou les conditions de travail.
"Nous voulons de vraies négociations", a prévenu à ses côtés la numéro un de la CGT, Sophie Binet. Soulignant que "les retraites resteront toujours un combat", elle a mis en avant l'objectif de "gagner des avancées concrètes". "L'intersyndicale va rester unie", a-t-elle ajouté, jugeant "probable qu'il y ait d'autres manifestations au vu de la colère dans le pays".
Les chiffres de participation aux manifestations dans l'ensemble du pays étaient dans le bas de la fourchette, avec entre 4.000 personnes (préfecture) et 50.000 (CGT) à Marseille, entre 8.000 et 50.000 à Toulouse, entre 5.500 et 10.000 à Rennes ou encore de 2.900 à 6.000 à Rouen.
"Ce mouvement a permis d'exprimer une colère", constatait Michel Moulbach, ouvrier en bâtiment de 60 ans et syndiqué CGT dans le cortège lillois, ajoutant qu'"il faut être réaliste" et qu'à l'approche des vacances, "ça va être difficile de ne pas faire une pause".
Les autorités attendent entre 400.000 et 600.000 personnes, dont 40.000 à 70.000 à Paris, où le cortège s'est ébranlé vers 14H25 des Invalides vers la Place d'Italie. Des foules encadrées par 11.000 policiers et gendarmes, dont 4.000 dans la capitale, où un millier de radicaux sont attendus, certains venus de l'étranger.
Des tensions entre manifestants et forces de l'ordre ont été constatées à Lyon, Toulouse, Rennes ou Nantes.
Contrairement aux précédentes journées, peu de perturbations ont été recensées dans les écoles (5,67% d'enseignants grévistes en moyenne, selon le ministère), comme dans les transports, même si un tiers des vols sont annulés au départ de Paris-Orly.
Quelques actions coup de poing ont émaillé la matinée: le siège du Comité d'organisation des JO-2024 a été brièvement envahi par des militants CGT et des électriciens ont procédé à une coupure de courant à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
Les leaders syndicaux - qui devraient se réunir en visio mardi prochain pour décider de la suite - ont tenu leur traditionnel point de presse devant l'Assemblée, marquant symboliquement le lien avec la journée de jeudi, lorsque sera examinée une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme.
"Enorme anomalie"
Mais le camp présidentiel entend avancer, comme en témoigne la publication dimanche au JO des deux premiers décrets d'application, dont celui portant progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Jeudi, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet devrait dégainer l'article 40 de la Constitution - qui interdit aux parlementaires de déposer des amendements ayant un impact financier - pour faire obstacle au texte Liot.
A l'unisson de la gauche et des députés Liot, Sophie Binet a plaidé qu'il est "indispensable de laisser le Parlement voter" au risque d'une "énorme anomalie démocratique". Mais pour Laurent Berger, "ce n'est pas bien parti".
Pour la droite "le match est joué", a estimé le chef des sénateurs LR Bruno Retailleau sur Sud Radio.
Jean-Luc Mélenchon (LFI) a promis mardi que "la lutte continuera(it)" contre la réforme même s'il a admis ne pas savoir "sous quelle forme".
Le débat doit se tenir "dans le cadre démocratique et le respect de la Constitution", a de son côté affirmé lundi le président de la République Emmanuel Macron, en marge d'un déplacement au Mont-Saint-Michel. Mardi, lors du 79e anniversaire du Débarquement allié, il a plaidé que "dans ces moments-là, il ne faut pas faire de commentaire politique", ajoutant que "les annonces viendront en temps voulu".
Le gouvernement prévoit la tenue mi-juin d'une réunion multilatérale, soit à Matignon, soit à l'Elysée, avec syndicats et patronat.
Dans les rangs syndicaux, cette perspective suscite peu d'enthousiasme. Frédéric Souillot (FO) a déjà fait savoir qu'il "n'irait pas", tandis que François Hommeril (CFE-CGC) n'a "pas envie d'aller à une opération de communication".