Paris, France | AFP | mercredi 29/03/2023 - Le dialogue, enfin ? Les syndicats, bien décidés à parler des retraites, sont attendus en début de semaine prochaine à Matignon, avant une journée de mobilisation le 6 avril et alors que le Conseil constitutionnel se prononcera sur la réforme le 14 avril.
Au lendemain d'une 10e journée d'action moins fournie et aussi moins chaotique que prévu, syndicats et exécutif se donnent un peu d'air pour faire retomber la tension avec la perspective de cette rencontre inédite depuis des semaines, alors que le conflit dans la rue est entré dans son troisième mois.
De là à envisager une sortie de crise ? Il y a loin de la coupe aux lèvres et l'intersyndicale a prévu une 11e journée d'action le 6 avril.
Le Conseil constitutionnel, lui, rendra ses décisions sur la réforme controversée le vendredi 14 avril, "en fin de journée", a-t-il annoncé mercredi.
Les Sages rendront "deux décisions": sur la constitutionnalité du projet de loi adopté et sur la recevabilité de la demande de référendum d'initiative partagée (RIP) lancée par la gauche.
Mardi, le ministère de l'Intérieur a recensé 740.000 manifestants dans toute la France, dont 93.000 à Paris, la CGT "plus de 2 millions" dont 450.000 dans la capitale.
Avant la nouvelle journée du 6 avril, les syndicats ont rendez-vous avec la Première ministre Élisabeth Borne. Lundi, mardi ou mercredi ? La date n'est pas encore arrêtée mais "on ira", a révélé le N.1 de la CFDT Laurent Berger mardi soir, d'autres responsables renvoyant la décision à une discussion préalable de l'intersyndicale.
Mercredi, sur France info, M. Berger a insisté comme la veille sur sa volonté de mettre le sujet des retraites sur la table, ajoutant que "si on me dit: +vous ne pouvez pas en parler+ (..) ils sortiront de la salle ou alors on partira".
Le responsable syndical a de nouveau mis en avant la proposition de médiation dont l'hypothèse avait pourtant été balayée par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran mardi.
Matignon a confirmé l'invitation mais n'a fait aucun commentaire sur son ordre du jour.
Mais le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, et le président du MoDem, François Bayrou, ont prévenu mercredi que la question du recul de l'âge légal de départ à la retraite ne serait pas au menu.
Le report de 62 à 64 ans, "c'est le cœur de la réforme sur lequel, depuis le départ, il n'y a pas d'accord", a déclaré M. Riester, souhaitant que l'échange s'organise autour de "sujets sur lesquels on est d'accord".
"Les 64 ans sont dans le texte", a renchéri François Bayrou, "on ne peut pas changer de ligne à ce point".
"Boomerang"
A l’Élysée, où Emmanuel Macron a reçu lundi les cadres de la majorité et du gouvernement, le chef de l’État a dit vouloir "continuer à tendre la main aux forces syndicales", mais sur d'autres sujets que les retraites, selon un participant.
Par la voix d'Olivier Véran, le gouvernement a encore écarté mardi l'hypothèse d'une pause dans l'application de la réforme. Membre de la majorité, le MoDem n'a pas dit non à l'idée d'une médiation.
Si elles ont bien lieu, les retrouvailles entre gouvernement et syndicats mettront-elles seulement en scène un dialogue de sourds ?
Le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure, a prévenu mercredi sur Twitter des risques de déception, avec un effet qui serait "désastreux" et une journée du 6 qui "prendrait une autre tournure".
"Si Mme Borne crée uniquement une mise en scène médiatique (...), ça va (lui) revenir comme un boomerang au visage", a aussi averti le député LFI Alexis Corbière.
A droite, Aurélien Pradié (LR) a également estimé que "si le gouvernement accepte le dialogue c'est pour vraiment dialoguer, pas pour faire semblant".
Autre donnée de l'équation, l'intersyndicale et l'exécutif devront faire avec une nouvelle direction de la CGT dont le 53e congrès à Clermont-Ferrand se déroule dans une atmosphère houleuse pour le secrétaire général sortant Philippe Martinez.
Au sein de la centrale, des voix s'élevaient mercredi pour dire que répondre à l'invitation de Mme Borne serait "une perte de temps".
Au lendemain d'une 10e journée d'action moins fournie et aussi moins chaotique que prévu, syndicats et exécutif se donnent un peu d'air pour faire retomber la tension avec la perspective de cette rencontre inédite depuis des semaines, alors que le conflit dans la rue est entré dans son troisième mois.
De là à envisager une sortie de crise ? Il y a loin de la coupe aux lèvres et l'intersyndicale a prévu une 11e journée d'action le 6 avril.
Le Conseil constitutionnel, lui, rendra ses décisions sur la réforme controversée le vendredi 14 avril, "en fin de journée", a-t-il annoncé mercredi.
Les Sages rendront "deux décisions": sur la constitutionnalité du projet de loi adopté et sur la recevabilité de la demande de référendum d'initiative partagée (RIP) lancée par la gauche.
Mardi, le ministère de l'Intérieur a recensé 740.000 manifestants dans toute la France, dont 93.000 à Paris, la CGT "plus de 2 millions" dont 450.000 dans la capitale.
Avant la nouvelle journée du 6 avril, les syndicats ont rendez-vous avec la Première ministre Élisabeth Borne. Lundi, mardi ou mercredi ? La date n'est pas encore arrêtée mais "on ira", a révélé le N.1 de la CFDT Laurent Berger mardi soir, d'autres responsables renvoyant la décision à une discussion préalable de l'intersyndicale.
Mercredi, sur France info, M. Berger a insisté comme la veille sur sa volonté de mettre le sujet des retraites sur la table, ajoutant que "si on me dit: +vous ne pouvez pas en parler+ (..) ils sortiront de la salle ou alors on partira".
Le responsable syndical a de nouveau mis en avant la proposition de médiation dont l'hypothèse avait pourtant été balayée par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran mardi.
Matignon a confirmé l'invitation mais n'a fait aucun commentaire sur son ordre du jour.
Mais le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, et le président du MoDem, François Bayrou, ont prévenu mercredi que la question du recul de l'âge légal de départ à la retraite ne serait pas au menu.
Le report de 62 à 64 ans, "c'est le cœur de la réforme sur lequel, depuis le départ, il n'y a pas d'accord", a déclaré M. Riester, souhaitant que l'échange s'organise autour de "sujets sur lesquels on est d'accord".
"Les 64 ans sont dans le texte", a renchéri François Bayrou, "on ne peut pas changer de ligne à ce point".
"Boomerang"
A l’Élysée, où Emmanuel Macron a reçu lundi les cadres de la majorité et du gouvernement, le chef de l’État a dit vouloir "continuer à tendre la main aux forces syndicales", mais sur d'autres sujets que les retraites, selon un participant.
Par la voix d'Olivier Véran, le gouvernement a encore écarté mardi l'hypothèse d'une pause dans l'application de la réforme. Membre de la majorité, le MoDem n'a pas dit non à l'idée d'une médiation.
Si elles ont bien lieu, les retrouvailles entre gouvernement et syndicats mettront-elles seulement en scène un dialogue de sourds ?
Le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure, a prévenu mercredi sur Twitter des risques de déception, avec un effet qui serait "désastreux" et une journée du 6 qui "prendrait une autre tournure".
"Si Mme Borne crée uniquement une mise en scène médiatique (...), ça va (lui) revenir comme un boomerang au visage", a aussi averti le député LFI Alexis Corbière.
A droite, Aurélien Pradié (LR) a également estimé que "si le gouvernement accepte le dialogue c'est pour vraiment dialoguer, pas pour faire semblant".
Autre donnée de l'équation, l'intersyndicale et l'exécutif devront faire avec une nouvelle direction de la CGT dont le 53e congrès à Clermont-Ferrand se déroule dans une atmosphère houleuse pour le secrétaire général sortant Philippe Martinez.
Au sein de la centrale, des voix s'élevaient mercredi pour dire que répondre à l'invitation de Mme Borne serait "une perte de temps".