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Retraites: la permanence d'Eric Ciotti caillassée


Crédit Valery HACHE / AFP
Crédit Valery HACHE / AFP
Paris, France | AFP | dimanche 19/03/2023 - La permanence d'Eric Ciotti à Nice a été caillassée dans la nuit de samedi à dimanche pour "faire pression" et qu'il vote lundi la motion de censure sur la réforme des retraites, a rapporté le président des Républicains, et d'autres permanences d'élus de la majorité ont été visées.

"Cette nuit ma permanence a été caillassée. Les nervis qui ont fait ça veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi", a écrit le député des Alpes-Maritimes sur Twitter, photos à l'appui.

On y voit une des vitrines en morceaux et l'inscription "la motion ou le pavé". Il a déposé plainte.

Une enquête a été ouverte, a indiqué la préfecture à l’AFP.

M. Ciotti a reçu le soutien de son camp, mais aussi d'élus Renaissance ou de la gauche comme le socialiste Jérôme Guedj.

Mais pour le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, "M. Ciotti est fort mal placé pour se plaindre" car il n'avait pas condamné dans le passé des dégradations de permanences LFI. 

"Evidemment qu'aucun d'entre nous ne peut approuver l'attaque d'une permanence parlementaire. Mais si vous ne voulez pas la violence, acceptez la démocratie", a ajouté M. Mélenchon à RTL-Le Figaro–LCI. 

Le président des LR affirme lui: "Jamais je ne céderai aux nouveaux disciples de la Terreur". Dans un communiqué, il accuse les Insoumis, qui "légitiment par leurs discours et leurs actes, cette violence inacceptable".

Favorable à la réforme très contestée des retraites, M. Ciotti a indiqué que son parti ne voterait "aucune" des motions de censure déposées contre le gouvernement, pour ne pas "rajouter du chaos au chaos".

Mais une poignée de députés de son camp ont annoncé qu'ils voteraient au moins la motion transpartisane présentée par le groupe indépendant Liot.

Les opposants à la réforme mettent à profit le week-end pour exprimer leur colère, après l'activation jeudi du 49.3 par la Première ministre, et avant le débat lundi à l'Assemblée nationale sur les motions de Liot et du RN.

D'autres parlementaires pro-réforme ont été pris pour cible depuis jeudi.

La permanence de la sénatrice du Pas-de-Calais Amel Gacquerre (Union centriste) a été taguée vendredi. Un pendu a été dessiné sur celle du député Renaissance Guillaume Gouffier Valente dans le Val-de-Marne, a constaté dimanche l'AFP.

La procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, a confirmé à l'AFP l’ouverture samedi d’une enquête pour "intimidation envers un élu", après des dégradations sur la permanence à Colmar de la députée du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert. 

Des inscriptions comme "vous votez contre nous, on s'en souviendra" y ont été apposées, comme l'a rapporté le journal L'Alsace.

Le député Renaissance Karl Olive a témoigné être venu au studio de RMC dimanche sous protection policière, après des menaces. 

"Manifester, c'est un droit. Détruire, c'est un délit" et "je souhaite qu'on ait la main ferme", a-t-il déclaré.

Dès jeudi soir, la patronne des députés Renaissance Aurore Bergé avait demandé au ministre de l'Intérieur de "mobiliser les services de l'Etat" pour la "protection des parlementaires".

"Je ne veux pas qu'on ait des députés, quels qu'ils soient, qui demain craindraient l'usage de la violence pour qu'à la fin leur vote change", a-t-elle répété dimanche à Franceinfo-France Inter-Le Monde. 

le Lundi 20 Mars 2023 à 03:49 | Lu 374 fois