Paris, France | AFP | vendredi 10/01/2025 - A l'approche du discours de politique de générale de François Bayrou mardi, les tractations s'intensifient sur les retraites et le budget, les socialistes demandant une suspension de l'application de la mesure des 64 ans, le temps de sa renégociation, comme prix de leur non-censure.
Depuis plusieurs jours, et à la fureur de Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé "leur servilité", les socialistes, les écologistes et les communistes discutent avec le gouvernement, principalement Bercy, du projet de budget 2025 et de la réforme des retraites.
Avec l'objectif de trouver "un chemin" qui leur permettrait de ne pas voter la motion de censure que les Insoumis ont l'intention de déposer après la déclaration de politique générale de François Bayrou mardi à l'Assemblée.
Le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner a évoqué sur Franceinfo, à défaut d'une abrogation de la réforme des retraites, une suspension de l'application du report progressif de l'âge de départ en retraite de 62 à 64 ans, pendant 6 mois, le temps d'une renégociation de la réforme.
"Nous disons oui à M. Bayrou sur sa proposition de revenir dans une négociation globale avec les formations politiques, les syndicats et le patronat. Cette négociation de six mois pourrait commencer très vite et, pendant ce temps là, nous demandons une suspension ou l'équivalent d'une suspension", a dit M. Kanner.
Il a ensuite précisé à l'AFP que cette durée de six mois résultait d'une réflexion personnelle, qui n'engageait pas le Parti socialiste.
"Ce qu'on demande c'est la suspension, Patrick Kanner n'avait pas besoin de fixer un délai", a précisé un responsable PS, assurant qu'il ne s'agissait pas d'une "pause".
"Si nous sommes entendus, et c'est une question de jours, voire même d'heures, sur les propositions que nous avons faites, il n'y aura pas de censure portée par les socialistes", a assuré M. Kanner.
La négociation permettrait de "retravailler la mesure d'âge de 64 ans", sur laquelle "j'ai senti quelque bougé au niveau du gouvernement" et d'intégrer des "évolutions positives" sur "les carrières longues, les métiers pénibles, les carrières hachées", a-t-il ajouté.
La réforme des retraites, entrée en vigueur depuis le 1er septembre 2023, instaure notamment un recul progressif de l’âge minimum de départ de 62 à 64 ans, au rythme de 3 mois supplémentaires par génération. Actuellement, cet âge est à 62 ans et six mois pour les personnes nées en 1962.
- discussion "jusqu'à lundi soir" -
Reste à savoir jusqu'où le gouvernement est prêt à aller.
"La discussion est ouverte. Elle se tiendra toute la journée (vendredi) encore. Le discours de politique générale du Premier ministre est mardi. Jusqu'à lundi soir, chacun travaille pour trouver le plus petit dénominateur commun", a répondu la ministre du Travail Catherine Vautrin sur CNews/Europe 1.
La ministre ne veut pas parler de suspension "parce que nous n'en sommes pas encore là dans la discussion". "Nous regardons ce qui est possible, ce qui ne l'est pas".
"L’ADN du macronisme, c’est le dépassement, l'attractivité du pays (...) pas l’âge de départ à la retraite", plaide un conseiller gouvernemental, signe d'une inflexion au sein de l'exécutif.
Le débat porte avant tout sur le coût d'une remise en cause de la réforme alors que le gouvernement souhaite un effort budgétaire d'environ 50 milliards d'euros cette année.
Selon la Caisse nationale d'assurance vieillesse, abroger le recul de l'âge de la retraite coûterait 3,4 milliards d'euros en 2025 et près de 16 milliards en 2032. Le PS propose de mettre à contribution le Fonds de réserve des retraites créé à la fin des années 90, à hauteur de 2 à 3 milliards d'euros cette année.
- divergence entre gouvernement et députés macronistes ? -
Et le gouvernement ne doit pas non plus s'aliéner le soutien des... macronistes qui ont défendu la réforme en dépit des manifestations massives des opposants.
"Notre position, c'est qu'on ne veut pas toucher à la réforme des retraites", a répété l'ancien ministre du Budget Thomas Cazenave vendredi sur TF1.
"Ni suspension, ni abrogation: quand on vit longtemps, on travaille longtemps", a renchéri sur X le député Mathieu Lefèvre.
A côté des retraites, les socialistes ont mis d'autres questions sur la table, comme les suppressions de postes dans l'Education nationale ou la justice fiscale.
Selon le journal L'Opinion, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a évoqué devant eux la piste d'une taxation du patrimoine des plus riches. Joint par l'AFP, son cabinet n'a pas souhaité faire de commentaires.
Depuis plusieurs jours, et à la fureur de Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé "leur servilité", les socialistes, les écologistes et les communistes discutent avec le gouvernement, principalement Bercy, du projet de budget 2025 et de la réforme des retraites.
Avec l'objectif de trouver "un chemin" qui leur permettrait de ne pas voter la motion de censure que les Insoumis ont l'intention de déposer après la déclaration de politique générale de François Bayrou mardi à l'Assemblée.
Le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner a évoqué sur Franceinfo, à défaut d'une abrogation de la réforme des retraites, une suspension de l'application du report progressif de l'âge de départ en retraite de 62 à 64 ans, pendant 6 mois, le temps d'une renégociation de la réforme.
"Nous disons oui à M. Bayrou sur sa proposition de revenir dans une négociation globale avec les formations politiques, les syndicats et le patronat. Cette négociation de six mois pourrait commencer très vite et, pendant ce temps là, nous demandons une suspension ou l'équivalent d'une suspension", a dit M. Kanner.
Il a ensuite précisé à l'AFP que cette durée de six mois résultait d'une réflexion personnelle, qui n'engageait pas le Parti socialiste.
"Ce qu'on demande c'est la suspension, Patrick Kanner n'avait pas besoin de fixer un délai", a précisé un responsable PS, assurant qu'il ne s'agissait pas d'une "pause".
"Si nous sommes entendus, et c'est une question de jours, voire même d'heures, sur les propositions que nous avons faites, il n'y aura pas de censure portée par les socialistes", a assuré M. Kanner.
La négociation permettrait de "retravailler la mesure d'âge de 64 ans", sur laquelle "j'ai senti quelque bougé au niveau du gouvernement" et d'intégrer des "évolutions positives" sur "les carrières longues, les métiers pénibles, les carrières hachées", a-t-il ajouté.
La réforme des retraites, entrée en vigueur depuis le 1er septembre 2023, instaure notamment un recul progressif de l’âge minimum de départ de 62 à 64 ans, au rythme de 3 mois supplémentaires par génération. Actuellement, cet âge est à 62 ans et six mois pour les personnes nées en 1962.
- discussion "jusqu'à lundi soir" -
Reste à savoir jusqu'où le gouvernement est prêt à aller.
"La discussion est ouverte. Elle se tiendra toute la journée (vendredi) encore. Le discours de politique générale du Premier ministre est mardi. Jusqu'à lundi soir, chacun travaille pour trouver le plus petit dénominateur commun", a répondu la ministre du Travail Catherine Vautrin sur CNews/Europe 1.
La ministre ne veut pas parler de suspension "parce que nous n'en sommes pas encore là dans la discussion". "Nous regardons ce qui est possible, ce qui ne l'est pas".
"L’ADN du macronisme, c’est le dépassement, l'attractivité du pays (...) pas l’âge de départ à la retraite", plaide un conseiller gouvernemental, signe d'une inflexion au sein de l'exécutif.
Le débat porte avant tout sur le coût d'une remise en cause de la réforme alors que le gouvernement souhaite un effort budgétaire d'environ 50 milliards d'euros cette année.
Selon la Caisse nationale d'assurance vieillesse, abroger le recul de l'âge de la retraite coûterait 3,4 milliards d'euros en 2025 et près de 16 milliards en 2032. Le PS propose de mettre à contribution le Fonds de réserve des retraites créé à la fin des années 90, à hauteur de 2 à 3 milliards d'euros cette année.
- divergence entre gouvernement et députés macronistes ? -
Et le gouvernement ne doit pas non plus s'aliéner le soutien des... macronistes qui ont défendu la réforme en dépit des manifestations massives des opposants.
"Notre position, c'est qu'on ne veut pas toucher à la réforme des retraites", a répété l'ancien ministre du Budget Thomas Cazenave vendredi sur TF1.
"Ni suspension, ni abrogation: quand on vit longtemps, on travaille longtemps", a renchéri sur X le député Mathieu Lefèvre.
A côté des retraites, les socialistes ont mis d'autres questions sur la table, comme les suppressions de postes dans l'Education nationale ou la justice fiscale.
Selon le journal L'Opinion, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a évoqué devant eux la piste d'une taxation du patrimoine des plus riches. Joint par l'AFP, son cabinet n'a pas souhaité faire de commentaires.