Paris, France | AFP | jeudi 10/03/2022 - Le candidat Emmanuel Macron propose un allongement progressif de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, a annoncé jeudi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, déclenchant les critiques de ses concurrents de gauche et de Marine Le Pen dans la course à l'Elysée.
Cette réforme "de justice" comprend aussi l'instauration d'un "minimum de retraite à 1.100 euros pour ceux qui ont une carrière complète" et la "suppression des principaux régimes spéciaux, s'agissant par exemple de la RATP ou d'EDF, comme on l'a fait pour la SNCF pour les nouveaux entrants", a-t-il annoncé sur RTL.
"Dans le programme d'Emmanuel Macron il y aura la proposition d'allonger l'âge de départ à la retraite et de le passer progressivement à 65 ans", a confirmé M. Attal après des information des Echos. Ce sera donc "une réforme de responsabilité", a-t-il défendu.
Le report de l'âge légal de départ se fera "sur une dizaine d'années, c'est-à-dire quatre mois de plus par année", pour aboutir à 65 ans "en 2032", a précisé pour le compte d'Emmanuel Macron le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand sur franceinfo.
Cette réforme "concernerait nos concitoyens à partir de l’année 1969", a-t-il ensuite indiqué devant les responsables de la CFDT. Et "pour les carrières longues, intenses, usantes, partir à 62 ans restera possible", et à 55 ans "pour les personnes handicapées".
"Dès 40 ans-42 ans il va falloir réinterroger la carrière", a-t-il aussi souligné après avoir prôné la possibilité, "dès l'âge de 40 ans", d'"embrasser d'autres tâches en fin de carrière".
Alors que le système universel par points d'une précédente réforme prônée par Emmanuel Macron pendant le quinquennat écoulé n'a pu voir le jour, Richard Ferrand a par ailleurs estimé qu'il ne faut "pas abandonner l'idée". "Il ne faudra le faire que pour les nouveaux entrants sur le marché du travail", a-t-il expliqué, car "ça resterait le système le plus juste".
"Désaccord absolu"
A un mois du premier tour de la présidentielle, Gabriel Attal a parlé d'"un choix de société", avec la nécessité de "financer une protection pour les Français et investir pour (eux)", sans augmenter les impôts, et donc en "travaillant plus".
"La formation, le travail, la retraite, le modèle social, la solidarité, les nouveaux droits, sans impôts, tout ça est un ensemble", a abondé Richard Ferrand.
Réactions immédiates à gauche. Le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, pour la retraite à 60 ans, a dit sur RMC son "désaccord absolu" car pour lui, "la société et l'économie est au service de la personne, pas l'inverse".
"C'est facile pour nous qui n'avons pas des métiers pénibles, qui sommes plutôt bien rémunérés, de dire que travailler plus longtemps c'est agréable", a ironisé sur France Inter la candidate socialiste Anne Hidalgo, pour la retraite à 62 ans.
L'écologiste Yannick Jadot a critiqué sur Europe 1 "une sorte de fuite en avant de la droite à laquelle appartient très clairement Emmanuel Macron" et "une vraie mesure d’injustice sociale et de mépris pour les personnes qui travaillent durement".
Ian Brossat, porte-parole du candidat communiste Fabien Roussel, a dénoncé sur Sud Radio "une proposition antisociale et cruelle pour les gens qui exercent des métiers pénibles".
A l'extrême droite, Marine Le Pen (RN) a pronostiqué en cas de victoire d'Emmanuel Macron un quinquennat "bien pire que le premier" car "il mettrait en œuvre toute la politique antisociale qu’il n’a pas réussie à mettre en œuvre lors du premier", a-t-elle attaqué en marge d'une intervention devant Contribuables associés.
Cette réforme "de justice" comprend aussi l'instauration d'un "minimum de retraite à 1.100 euros pour ceux qui ont une carrière complète" et la "suppression des principaux régimes spéciaux, s'agissant par exemple de la RATP ou d'EDF, comme on l'a fait pour la SNCF pour les nouveaux entrants", a-t-il annoncé sur RTL.
"Dans le programme d'Emmanuel Macron il y aura la proposition d'allonger l'âge de départ à la retraite et de le passer progressivement à 65 ans", a confirmé M. Attal après des information des Echos. Ce sera donc "une réforme de responsabilité", a-t-il défendu.
Le report de l'âge légal de départ se fera "sur une dizaine d'années, c'est-à-dire quatre mois de plus par année", pour aboutir à 65 ans "en 2032", a précisé pour le compte d'Emmanuel Macron le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand sur franceinfo.
Cette réforme "concernerait nos concitoyens à partir de l’année 1969", a-t-il ensuite indiqué devant les responsables de la CFDT. Et "pour les carrières longues, intenses, usantes, partir à 62 ans restera possible", et à 55 ans "pour les personnes handicapées".
"Dès 40 ans-42 ans il va falloir réinterroger la carrière", a-t-il aussi souligné après avoir prôné la possibilité, "dès l'âge de 40 ans", d'"embrasser d'autres tâches en fin de carrière".
Alors que le système universel par points d'une précédente réforme prônée par Emmanuel Macron pendant le quinquennat écoulé n'a pu voir le jour, Richard Ferrand a par ailleurs estimé qu'il ne faut "pas abandonner l'idée". "Il ne faudra le faire que pour les nouveaux entrants sur le marché du travail", a-t-il expliqué, car "ça resterait le système le plus juste".
"Désaccord absolu"
A un mois du premier tour de la présidentielle, Gabriel Attal a parlé d'"un choix de société", avec la nécessité de "financer une protection pour les Français et investir pour (eux)", sans augmenter les impôts, et donc en "travaillant plus".
"La formation, le travail, la retraite, le modèle social, la solidarité, les nouveaux droits, sans impôts, tout ça est un ensemble", a abondé Richard Ferrand.
Réactions immédiates à gauche. Le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, pour la retraite à 60 ans, a dit sur RMC son "désaccord absolu" car pour lui, "la société et l'économie est au service de la personne, pas l'inverse".
"C'est facile pour nous qui n'avons pas des métiers pénibles, qui sommes plutôt bien rémunérés, de dire que travailler plus longtemps c'est agréable", a ironisé sur France Inter la candidate socialiste Anne Hidalgo, pour la retraite à 62 ans.
L'écologiste Yannick Jadot a critiqué sur Europe 1 "une sorte de fuite en avant de la droite à laquelle appartient très clairement Emmanuel Macron" et "une vraie mesure d’injustice sociale et de mépris pour les personnes qui travaillent durement".
Ian Brossat, porte-parole du candidat communiste Fabien Roussel, a dénoncé sur Sud Radio "une proposition antisociale et cruelle pour les gens qui exercent des métiers pénibles".
A l'extrême droite, Marine Le Pen (RN) a pronostiqué en cas de victoire d'Emmanuel Macron un quinquennat "bien pire que le premier" car "il mettrait en œuvre toute la politique antisociale qu’il n’a pas réussie à mettre en œuvre lors du premier", a-t-elle attaqué en marge d'une intervention devant Contribuables associés.
Les propositions des candidats sur les retraites
Macron, Pécresse et Zemmour pour repousser l'âge légal
Le président candidat, dont le projet de réforme en 2020 pour un système universel par points n'a pas abouti, suggère désormais un report progressif de l'âge légal, pour aboutir à 65 ans en 2032.
Le relèvement se ferait à raison de quatre mois par génération, à partir de 2023 pour la génération née en 1963, a précisé son entourage à l'AFP. La première génération qui partirait à 65 ans serait celle née en 1969. Il n'y aurait pas de modification des règles de durée de cotisation ni de l’âge d’annulation de la décote maintenu à 67 ans. Un âge de départ anticipé serait défini pour les personnes ne pouvant pas travailler plus longtemps (carrière pénible, carrière longue, invalidité...).
En outre, Emmanuel Macron est favorable à un minimum de retraite à 1.100 euros pour les carrières complètes, et à la suppression des principaux régimes spéciaux, pour les nouveaux entrants. Il entend aussi prévenir l’usure professionnelle et lutter contre le chômage des seniors.
Valérie Pécresse compte repousser à 65 ans l’âge de départ à l’horizon 2030, sauf "pour les Français usés par leur travail". "Pour sauver le pouvoir d’achat des retraités, il faut faire la réforme des retraites; on va vivre plus longtemps, il faudra travailler plus longtemps", disait-elle en janvier.
La prétendante LR veut dans le même temps garantir, pour ceux qui ont travaillé toute leur vie, une pension "d’au moins un Smic net" pour "permettre aux plus âgés de vivre dans la dignité".
Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour prône lui un report à 64 ans, ce qui permettra 20 milliards d'euros d'économies. L'âge sera "modulé" pour ceux ayant commencé "à travailler tôt et ceux qui ont des métiers difficiles".
Jadot et Hidalgo pour le maintien à 62 ans
La candidate socialiste veut garantir le maintien de l'âge légal actuel, revaloriser les petites pensions en portant les montants nets du minimum vieillesse à 1.000 euros et du minimum contributif à 1.200 euros pour ceux qui ont une carrière complète, et en permettant que chaque heure travaillée ouvre à cotisation pour la retraite.
Et Anne Hidalgo veut rétablir, en plus des six existants, les quatre critères de pénibilité supprimés par le président sortant.
Le candidat EELV ne veut pas revenir sur l'âge légal de départ à la retraite, et "permettre au contraire à toutes celles et ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite, par le rétablissement et le renforcement du compte pénibilité".
Le Pen, Mélenchon et Roussel pour la retraite à 60 ans
Marine Le Pen préconise un système progressif de départ: la retraite à 60 ans avec 40 annuités serait réservée aux Français entrés dans la vie active avant l'âge de 20 ans. Ceux ayant démarré entre 20 et 24,5 ans pourraient partir entre "60,75 et 62 ans". Enfin pour ceux entrés dans la vie active à partir de 25 ans, "les conditions de cotisations et d'âge seront inchangées par rapport à aujourd'hui", précise La candidate du RN.
De son côté, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon prévoit de restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour 40 annuités de cotisations, et de porter a minima au niveau du Smic – revalorisé – toutes les pensions pour une carrière complète, et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté.
Il veut aussi prendre en compte le RSA pour valider des trimestres, et indexer le montant des retraites sur les salaires.
Le candidat communiste Fabien Roussel promet aussi que "le départ à 60 ans avec une pension à taux plein sera garanti pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail (chômage, formation, études, congé parental, maladie, invalidité)". Il prévoit que "la pension atteindra 75% du revenu net d'activité, dans le privé comme dans le public".
Le président candidat, dont le projet de réforme en 2020 pour un système universel par points n'a pas abouti, suggère désormais un report progressif de l'âge légal, pour aboutir à 65 ans en 2032.
Le relèvement se ferait à raison de quatre mois par génération, à partir de 2023 pour la génération née en 1963, a précisé son entourage à l'AFP. La première génération qui partirait à 65 ans serait celle née en 1969. Il n'y aurait pas de modification des règles de durée de cotisation ni de l’âge d’annulation de la décote maintenu à 67 ans. Un âge de départ anticipé serait défini pour les personnes ne pouvant pas travailler plus longtemps (carrière pénible, carrière longue, invalidité...).
En outre, Emmanuel Macron est favorable à un minimum de retraite à 1.100 euros pour les carrières complètes, et à la suppression des principaux régimes spéciaux, pour les nouveaux entrants. Il entend aussi prévenir l’usure professionnelle et lutter contre le chômage des seniors.
Valérie Pécresse compte repousser à 65 ans l’âge de départ à l’horizon 2030, sauf "pour les Français usés par leur travail". "Pour sauver le pouvoir d’achat des retraités, il faut faire la réforme des retraites; on va vivre plus longtemps, il faudra travailler plus longtemps", disait-elle en janvier.
La prétendante LR veut dans le même temps garantir, pour ceux qui ont travaillé toute leur vie, une pension "d’au moins un Smic net" pour "permettre aux plus âgés de vivre dans la dignité".
Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour prône lui un report à 64 ans, ce qui permettra 20 milliards d'euros d'économies. L'âge sera "modulé" pour ceux ayant commencé "à travailler tôt et ceux qui ont des métiers difficiles".
Jadot et Hidalgo pour le maintien à 62 ans
La candidate socialiste veut garantir le maintien de l'âge légal actuel, revaloriser les petites pensions en portant les montants nets du minimum vieillesse à 1.000 euros et du minimum contributif à 1.200 euros pour ceux qui ont une carrière complète, et en permettant que chaque heure travaillée ouvre à cotisation pour la retraite.
Et Anne Hidalgo veut rétablir, en plus des six existants, les quatre critères de pénibilité supprimés par le président sortant.
Le candidat EELV ne veut pas revenir sur l'âge légal de départ à la retraite, et "permettre au contraire à toutes celles et ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite, par le rétablissement et le renforcement du compte pénibilité".
Le Pen, Mélenchon et Roussel pour la retraite à 60 ans
Marine Le Pen préconise un système progressif de départ: la retraite à 60 ans avec 40 annuités serait réservée aux Français entrés dans la vie active avant l'âge de 20 ans. Ceux ayant démarré entre 20 et 24,5 ans pourraient partir entre "60,75 et 62 ans". Enfin pour ceux entrés dans la vie active à partir de 25 ans, "les conditions de cotisations et d'âge seront inchangées par rapport à aujourd'hui", précise La candidate du RN.
De son côté, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon prévoit de restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour 40 annuités de cotisations, et de porter a minima au niveau du Smic – revalorisé – toutes les pensions pour une carrière complète, et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté.
Il veut aussi prendre en compte le RSA pour valider des trimestres, et indexer le montant des retraites sur les salaires.
Le candidat communiste Fabien Roussel promet aussi que "le départ à 60 ans avec une pension à taux plein sera garanti pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail (chômage, formation, études, congé parental, maladie, invalidité)". Il prévoit que "la pension atteindra 75% du revenu net d'activité, dans le privé comme dans le public".