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Retour anticipé des touristes, charters scolaires... Air Tahiti se prépare à la grève de la Fraap


Les annulations se feront “au fur et à mesure”, ce mardi, en fonction de la présence, ou non, des pompiers d'aérodrome, qui entreront en grève. Crédit photo : Archives TI.
Les annulations se feront “au fur et à mesure”, ce mardi, en fonction de la présence, ou non, des pompiers d'aérodrome, qui entreront en grève. Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 13 janvier 2025 – À partir de ce mardi, une nouvelle grève des pompiers d’aérodrome, initiée par la Fraap, perturbera le trafic aérien inter-îles. Avec des pertes financières estimées à 20 millions de francs par jour pour Air Tahiti, cette mobilisation impactera passagers, touristes et écoliers, malgré les mesures anticipées par la compagnie pour limiter les effets de ce mouvement social. Pour l'instant, les programmes de vols restent inchangés, mais les annulations interviendront "au fur et à mesure" ce mardi.
 
Après une fin d’année 2024 marquée par une grève, le début de 2025 s’annonce tout aussi tumultueux. La Fédération des agents des administrations de Polynésie (Fraap) a annoncé une nouvelle mobilisation à partir de ce mardi, une initiative qui ne manquera pas d’affecter les voyageurs locaux et internationaux, mais également la compagnie Air Tahiti en raison de la mobilisation des pompiers d’aérodrome.
 
Lors de la précédente grève, Air Tahiti avait déjà enregistré une perte estimée à 100 millions de francs. Une facture salée, que Vairani Tetaria, directrice marketing et commerciale de la compagnie, juge préoccupante : “Nous perdons 20 millions de francs par jour de grève en perte sèche. Ces chiffres ne prennent même pas en compte les heures supplémentaires effectuées par nos équipes.” Ces pertes sont d’autant plus difficiles à absorber que la compagnie peine à se remettre des années Covid-19 et de la concurrence accrue dans le secteur aérien. “Nous sommes déjà largement déficitaires, et toute perte supplémentaire est importante pour nous.”
 
Une anticipation pour limiter les impacts
 
Air Tahiti, qui devait opérer près de 500 vols et transporter 5 000 passagers cette semaine, a pris des mesures pour limiter les conséquences de cette nouvelle grève, notamment en ce qui concerne les charters scolaires. Ces derniers permettent, à chaque période de vacances, de rapatrier les élèves des îles éloignées vers leurs établissements scolaires à Tahiti et inversement. “Nous avons organisé quatre vols supplémentaires entre dimanche et lundi”, explique Vairani Tetaria. Ainsi, environ 60 % des enfants ont pu rejoindre leurs écoles avant la rentrée de ce lundi. Les autres devront patienter jusqu’à la fin des perturbations avant de retourner en classe.
 
Du côté des touristes, la majorité d’entre eux ont également anticipé leur retour en avançant leurs dates de voyage. Sur les 5 000 passagers en attente cette semaine, 800 sont des touristes. Cependant, certains voyageurs pourraient rester bloqués dans les îles en raison du faible nombre de rotations sur certaines îles. “À Mataiva par exemple, nous n'avons que deux vols par semaine.”
 

Vairani Tetaria, directrice marketing et commerciale de la compagnie, a expliqué, ce lundi, que la plupart des touristes avaient anticipé la grève, en revenant avant le début effectif du mouvement social. Crédit photo : Thibault Segalard.
Vairani Tetaria, directrice marketing et commerciale de la compagnie, a expliqué, ce lundi, que la plupart des touristes avaient anticipé la grève, en revenant avant le début effectif du mouvement social. Crédit photo : Thibault Segalard.
 
Une première journée de grève incertaine
 
Pour l’heure, le programme de vols de mardi, premier jour de grève, reste inchangé, bien que la situation soit sujette à évolutions. “La première journée de grève est toujours compliquée à gérer. Nous manquons de visibilité sur l’ampleur de la mobilisation. Tout dépendra de combien de pompiers participeront au mouvement. Si certains restent en poste, certains vols pourront être maintenus”, précise la directrice marketing.
 
Les annulations se feront donc “au fur et à mesure”, ce mardi, en fonction de la présence, ou non, des pompiers d'aérodrome. Pour les jours suivants, la situation devrait se clarifier et permettre une organisation plus structurée et soulager le call center d'Air Tahiti, qui est saturé depuis quelques jours, avec 50 % d'appels supplémentaires.
 
À noter que les aérodromes de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa, qui dépendent de l’État, ne seront pas impactés par cette grève. Comme lors des précédents mouvements sociaux, ces îles pourraient servir de points de transit, de plateforme de retour vers Tahiti, pour les voyageurs des îles environnantes, accessibles par bateau. Quant à l’épineuse question du service minimum, la situation reste floue : “On n’a pas plus de visibilité quant à l'utilisation du service minimum. Chacun a son interprétation du texte”, regrette Vairani Tetaria.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Lundi 13 Janvier 2025 à 14:22 | Lu 916 fois