Paris, France | AFP | dimanche 03/11/2024 - "A yen pou yo !" (on lâchera rien pour eux, en créole): plusieurs milliers de personnes issues de la diaspora ultramarine, vêtues de rouge, ont manifesté sans heurts dimanche à Paris contre la vie chère en Outre-mer, ont constaté des journalistes de l'AFP.
C'est la première grande mobilisation de ce type dans l'Hexagone, depuis le début de la mobilisation en Martinique contre la cherté du coût de la vie.
Dans une ambiance festive malgré la colère palpable, les manifestants se sont rassemblés place Denfert-Rochereau, à l'appel d'associations antillaises et kanak, pour rallier le ministère des Outre-mer qu'ils n'ont pu atteindre, arrêtés quelques centaines de mètres avant par un cordon policier.
"Monopole criminel", "Békés insatiables", "Rèspektém nou" (respectez-nous), pouvait-on lire sur des pancartes. "Non à la vie chère !", scandait la foule, drapeaux martiniquais, guadeloupéens et kanak au vent.
"On a l'impression que la situation dans les Outre-mer ne concerne pas les Français de l'Hexagone. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français", a expliqué à l'AFP Louis-Philippe Mars, vice-président de l'association Ultramarins Doubout (debout, en créole), l'une des organisatrices de la manifestation.
"On demande la continuité territoriale et l'alignement des prix sur ceux de la métropole", a-t-il poursuivi, disant espérer "qu'il y aura(it) un tournant avec ce rassemblement".
Dans le cortège, Corry Diomar, 31 ans, père de quatre enfants et qui a de la famille aux Antilles, ne décolère pas: "La plupart des gens en métropole ne sont pas au courant que chez nous, on paie le double pour manger des céréales. Les enfants là-bas n'ont pas le privilège d'en manger!". "Un caddie chez Carrefour, on le paie le double, voire le triple d'ici!"
Même situation en Nouvelle-Calédonie, note Céleste, travailleuse sociale de 32 ans et membre d'un collectif kanak qui a de la famille sur le "Caillou". "Tout est plus cher" là-bas, témoigne-t-elle. "Les gens ont du mal à se nourrir, se soigner et s'éduquer correctement".
"Ils s'enrichissent sur notre dos", peste de son côté Sandrine Rosette 42 ans, une cheffe d'entreprise dont la famille vit en Martinique, en faisant référence notamment à la grande distribution.
Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, arrivé la veille à Paris, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (Rpprac), participait lui aussi à la manifestation. Pour lui, il était "important de montrer à la diaspora qu'on voit le combat qu'ils sont en train de mener ici pour appuyer notre combat là-bas".
Aude Goussard, autre figure du Rpprac, a pour sa part fustigé une "grande distribution scélérate", égrenant les noms des grands groupes présents en Martinique (Hayot, Fabre, etc.), hués en écho par la foule, en leur demandant de "changer (leur) mentalité coloniale".
Depuis septembre, la Martinique est régulièrement en proie à des émeutes urbaines et des violences, essentiellement nocturnes, dans ce contexte de mouvement contre la vie chère.
Les négociations découlant de la mobilisation ont débouché sur un accord pour faire baisser les prix d'environ 6.000 produits alimentaires, mais le Rpprac a refusé de le signer, jugeant le nombre de produits concernés insuffisants.
"Nous restons ouverts au ministère, nous souhaitons retourner chez nous avec des réponses claires. Le pacte colonial n'a plus sa place dans les Outre-mer", a martelé Mme Goussard.
C'est la première grande mobilisation de ce type dans l'Hexagone, depuis le début de la mobilisation en Martinique contre la cherté du coût de la vie.
Dans une ambiance festive malgré la colère palpable, les manifestants se sont rassemblés place Denfert-Rochereau, à l'appel d'associations antillaises et kanak, pour rallier le ministère des Outre-mer qu'ils n'ont pu atteindre, arrêtés quelques centaines de mètres avant par un cordon policier.
"Monopole criminel", "Békés insatiables", "Rèspektém nou" (respectez-nous), pouvait-on lire sur des pancartes. "Non à la vie chère !", scandait la foule, drapeaux martiniquais, guadeloupéens et kanak au vent.
"On a l'impression que la situation dans les Outre-mer ne concerne pas les Français de l'Hexagone. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français", a expliqué à l'AFP Louis-Philippe Mars, vice-président de l'association Ultramarins Doubout (debout, en créole), l'une des organisatrices de la manifestation.
"On demande la continuité territoriale et l'alignement des prix sur ceux de la métropole", a-t-il poursuivi, disant espérer "qu'il y aura(it) un tournant avec ce rassemblement".
Dans le cortège, Corry Diomar, 31 ans, père de quatre enfants et qui a de la famille aux Antilles, ne décolère pas: "La plupart des gens en métropole ne sont pas au courant que chez nous, on paie le double pour manger des céréales. Les enfants là-bas n'ont pas le privilège d'en manger!". "Un caddie chez Carrefour, on le paie le double, voire le triple d'ici!"
Même situation en Nouvelle-Calédonie, note Céleste, travailleuse sociale de 32 ans et membre d'un collectif kanak qui a de la famille sur le "Caillou". "Tout est plus cher" là-bas, témoigne-t-elle. "Les gens ont du mal à se nourrir, se soigner et s'éduquer correctement".
"Ils s'enrichissent sur notre dos", peste de son côté Sandrine Rosette 42 ans, une cheffe d'entreprise dont la famille vit en Martinique, en faisant référence notamment à la grande distribution.
Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, arrivé la veille à Paris, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (Rpprac), participait lui aussi à la manifestation. Pour lui, il était "important de montrer à la diaspora qu'on voit le combat qu'ils sont en train de mener ici pour appuyer notre combat là-bas".
Aude Goussard, autre figure du Rpprac, a pour sa part fustigé une "grande distribution scélérate", égrenant les noms des grands groupes présents en Martinique (Hayot, Fabre, etc.), hués en écho par la foule, en leur demandant de "changer (leur) mentalité coloniale".
Depuis septembre, la Martinique est régulièrement en proie à des émeutes urbaines et des violences, essentiellement nocturnes, dans ce contexte de mouvement contre la vie chère.
Les négociations découlant de la mobilisation ont débouché sur un accord pour faire baisser les prix d'environ 6.000 produits alimentaires, mais le Rpprac a refusé de le signer, jugeant le nombre de produits concernés insuffisants.
"Nous restons ouverts au ministère, nous souhaitons retourner chez nous avec des réponses claires. Le pacte colonial n'a plus sa place dans les Outre-mer", a martelé Mme Goussard.