Erevan, Arménie | AFP | jeudi 16/07/2020 - L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont repris jeudi leurs affrontements transfrontaliers, après une journée de trêve, selon les deux pays, qui s'accusent mutuellement d'avoir relancé les hostilités.
Ces combats, qui ont débuté dimanche à la frontière nord entre ces ex-républiques soviétiques du Caucase, opposent deux ennemis de longue date et constituent les heurts les plus graves depuis 2016, laissant craindre une déstabilisation de la région.
Les belligérants ont indiqué dans des communiqués séparés que "des combats (étaient) en cours" jeudi, Erevan comme Bakou affirmant chacun avoir répliqué à une offensive adverse.
Les deux pays, en conflit depuis des décennies, avaient cessé les combats entre mercredi minuit (20H00 GMT mardi) et jeudi matin, après trois jours d'affrontements meurtriers.
Le ministère arménien de la Défense a affirmé avoir empêché à l'aube "une tentative d'infiltration", dénonçant une "violation perfide" du cessez-le-feu, suivie d'un pilonnage au mortier et à l'obusier des villages d'Aygepar et Movses.
Il a par la suite indiqué préparer une opération, à la faveur d'une accalmie dans les combats, pour récupérer des soldats azerbaïdjanais morts ou blessés côté arménien de la frontière.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a lui affirmé l'inverse, disant "qu'une unité des forces armées arméniennes ont de nouveau tenté d'attaquer nos positions dans le district de Tovouz". Il affirme aussi avoir abattu un "drone tactique" ennemi.
Selon lui, les villages d'Аgdam, Donar Gouchtchou et Vakhidli ont ensuite essuyé "des tirs d'armes lourdes et de mortiers".
Vitres et toits soufflés
Mercredi, des journalistes de l'AFP ont pu se rendre dans certains villages, de chaque côté du front, visés par des tirs d'artillerie ces derniers jours.
Plusieurs maisons ont vu leurs vitres ou toits soufflés.
Chain Abiïev, un habitant de Dondar Gouchtchou en Azerbaïdjan a raconté comment un obus s'est abattu dans son jardin : "Il a endommagé les fenêtres, le toit, le jardin et la porte d'entrée. Heureusement que ma famille n'était pas là, sinon cela aurait été une tragédie".
Côté arménien, à Aygepar, Evelina Hovhanisyan, 70 ans, a raconté s'être retrouvée enfermée dans sa salle de bain durant les combats de mardi. Sa maison a alors été endommagée.
"Je ne pouvais pas sortir, ils tiraient. Mais ceci est notre terre, nous ne quitterons pas notre terre", a-t-elle dit.
Aucun camp n'a encore fait état de pertes jeudi.
Au moins 16 personnes ont été tuées entre dimanche et mardi. Parmi elles, 11 militaires et un civil azerbaïdjanais et quatre soldats arméniens. Bakou a notamment perdu un général.
Les deux ex-républiques soviétiques sont en conflit depuis des décennies autour du Nagorny-Karabakh, une région sécessionniste d'Azerbaïdjan soutenue par l'Arménie et théâtre d'une guerre au début des années 1990 qui a fait 30.000 morts.
Les récents affrontements ont cependant lieu loin de ce territoire, à la frontière nord entre ces deux pays du Caucase, une escalade rare qui laisse craindre une guerre ouverte.
La Russie, puissance régionale, les Etats-Unis et l'Union européenne ont tous appelé l'Azerbaïdjan et l'Arménie à cesser les hostilités. Tandis qu'Ankara a apporté tout son soutien à Bakou.
Russie, Turquie
La probabilité d'une guerre de grande ampleur est cependant faible selon Olesya Vartanyan, membre de l'ONG International Crisis Group.
Une "intrusion territoriale directe d'un des deux camps conduirait à une implication de la Russie et de la Turquie" dans la confrontation, estime-t-elle, un scénario que tous veulent éviter.
Bakou, qui dispose de revenus importants grâce à ses réserves immenses de pétrole, a depuis des années dépensé sans compter en matière d'armement, et a menacé de reprendre le Nagorny-Karabakh par les armes si nécessaire, alors qu'une médiation internationale échoue depuis près de 30 ans à trouver une solution négociée.
L'Arménie, bien plus pauvre, est cependant plus proche de la Russie, qui dispose d'une base militaire en territoire arménien. Erevan appartient aussi à une alliance politico-militaire dirigée par Moscou, l'Organisation du traité de sécurité collective.
Le Kremlin, qui se positionne en arbitre dans la région, livre des armes aux deux pays. Et depuis près de 30 ans, il est parvenu à éviter une guerre ouverte.
Ces combats, qui ont débuté dimanche à la frontière nord entre ces ex-républiques soviétiques du Caucase, opposent deux ennemis de longue date et constituent les heurts les plus graves depuis 2016, laissant craindre une déstabilisation de la région.
Les belligérants ont indiqué dans des communiqués séparés que "des combats (étaient) en cours" jeudi, Erevan comme Bakou affirmant chacun avoir répliqué à une offensive adverse.
Les deux pays, en conflit depuis des décennies, avaient cessé les combats entre mercredi minuit (20H00 GMT mardi) et jeudi matin, après trois jours d'affrontements meurtriers.
Le ministère arménien de la Défense a affirmé avoir empêché à l'aube "une tentative d'infiltration", dénonçant une "violation perfide" du cessez-le-feu, suivie d'un pilonnage au mortier et à l'obusier des villages d'Aygepar et Movses.
Il a par la suite indiqué préparer une opération, à la faveur d'une accalmie dans les combats, pour récupérer des soldats azerbaïdjanais morts ou blessés côté arménien de la frontière.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a lui affirmé l'inverse, disant "qu'une unité des forces armées arméniennes ont de nouveau tenté d'attaquer nos positions dans le district de Tovouz". Il affirme aussi avoir abattu un "drone tactique" ennemi.
Selon lui, les villages d'Аgdam, Donar Gouchtchou et Vakhidli ont ensuite essuyé "des tirs d'armes lourdes et de mortiers".
Vitres et toits soufflés
Mercredi, des journalistes de l'AFP ont pu se rendre dans certains villages, de chaque côté du front, visés par des tirs d'artillerie ces derniers jours.
Plusieurs maisons ont vu leurs vitres ou toits soufflés.
Chain Abiïev, un habitant de Dondar Gouchtchou en Azerbaïdjan a raconté comment un obus s'est abattu dans son jardin : "Il a endommagé les fenêtres, le toit, le jardin et la porte d'entrée. Heureusement que ma famille n'était pas là, sinon cela aurait été une tragédie".
Côté arménien, à Aygepar, Evelina Hovhanisyan, 70 ans, a raconté s'être retrouvée enfermée dans sa salle de bain durant les combats de mardi. Sa maison a alors été endommagée.
"Je ne pouvais pas sortir, ils tiraient. Mais ceci est notre terre, nous ne quitterons pas notre terre", a-t-elle dit.
Aucun camp n'a encore fait état de pertes jeudi.
Au moins 16 personnes ont été tuées entre dimanche et mardi. Parmi elles, 11 militaires et un civil azerbaïdjanais et quatre soldats arméniens. Bakou a notamment perdu un général.
Les deux ex-républiques soviétiques sont en conflit depuis des décennies autour du Nagorny-Karabakh, une région sécessionniste d'Azerbaïdjan soutenue par l'Arménie et théâtre d'une guerre au début des années 1990 qui a fait 30.000 morts.
Les récents affrontements ont cependant lieu loin de ce territoire, à la frontière nord entre ces deux pays du Caucase, une escalade rare qui laisse craindre une guerre ouverte.
La Russie, puissance régionale, les Etats-Unis et l'Union européenne ont tous appelé l'Azerbaïdjan et l'Arménie à cesser les hostilités. Tandis qu'Ankara a apporté tout son soutien à Bakou.
Russie, Turquie
La probabilité d'une guerre de grande ampleur est cependant faible selon Olesya Vartanyan, membre de l'ONG International Crisis Group.
Une "intrusion territoriale directe d'un des deux camps conduirait à une implication de la Russie et de la Turquie" dans la confrontation, estime-t-elle, un scénario que tous veulent éviter.
Bakou, qui dispose de revenus importants grâce à ses réserves immenses de pétrole, a depuis des années dépensé sans compter en matière d'armement, et a menacé de reprendre le Nagorny-Karabakh par les armes si nécessaire, alors qu'une médiation internationale échoue depuis près de 30 ans à trouver une solution négociée.
L'Arménie, bien plus pauvre, est cependant plus proche de la Russie, qui dispose d'une base militaire en territoire arménien. Erevan appartient aussi à une alliance politico-militaire dirigée par Moscou, l'Organisation du traité de sécurité collective.
Le Kremlin, qui se positionne en arbitre dans la région, livre des armes aux deux pays. Et depuis près de 30 ans, il est parvenu à éviter une guerre ouverte.