Homme au grand coeur, René Utia vit de la pêche depuis plus de 20 ans.
PAPEETE, le 01/12/2016 - René Utia est un capitaine de bateau très connu dans le milieu de la pêche. Un secteur qu'il affectionne particulièrement puisqu'il ne supporte pas de rester très longtemps à terre. L'océan, c'est sa maison, il y passe la plus grande partie de son temps. Passionné mais aussi travailleur, René sait où se trouve le poisson, allant jusqu'à braver le mauvais temps.
À 43 ans, l'océan n'a plus de secret pour René Utia. Aujourd'hui capitaine de bateau, il parcourt notre Zone économique exclusive (ZEE) plusieurs fois dans l'année, pour trouver les plus grands bancs de poissons. Pêcheur accompli, il s'est lancé dans ce milieu en 1991, en tant que marin pêcheur. "Ensuite je suis allé à l'école patron au bornage et j'ai eu mes diplômes. Mais il a fallu que j'aie au moins trois ans d'expérience en tant que capitaine de bateau", raconte-t-il. Et pour acquérir de l'expérience, ce grand gaillard a travaillé à bord de plusieurs bateaux, en tant que marin, "malgré que j'aie eu mes diplômes".
En 1994, il décroche son premier contrat en tant que capitaine de bateau, pour une société qui était gérée par des métropolitains. "Ce n'était pas évident pour moi surtout que je ne connaissais pas leurs bateaux", explique-t-il. "Le patron m'avait dit que ça irait si je leur ramenais au moins 800 kilos, comme eux, ils pouvaient rapporter une tonne par semaine… Donc, j'appréhendais un peu puisque je n'avais jamais été capitaine officiellement. Nous avions commencé par Mahina à 30 nautique vers le large. Donc, nous avons fait cinq lâchers et nous sommes revenus. À notre arrivée, le patron nous avait demandé combien de tonnes avons-nous ramené ? Je leur ai répondu deux tonnes environ. Il était tout content. Il nous disait que c'était la première fois que ce bateau ramenait deux tonnes. Mais au moment, où nous avions déchargé le bateau, nous en avions pour presque cinq tonnes (rires)".
Quelques mois plus tard, il change de cap pour se lancer dans la Marine, en France. "Je n'avais pas mon bac. Donc, j'ai travaillé sur le bateau de la Marine, jusqu'en 1996." Mais sa bonne expérience dans le milieu de la pêche le ramènera en Polynésie française. "Mon ancien patron m'a rappelé pour me demander de revenir parce qu'il avait un bateau de 26 mètres en construction aux Fidji. Il m'a demandé d'aller le chercher."
En 1999, il entend parler d'une vente de bateau de 13 mètres. Une aubaine pour acquérir son propre outil de travail. Son premier bateau portera le nom de Apatoa. Un navire avec lequel il partira en campagne durant plusieurs semaines. Jusqu'au jour, où il décidera de piloter un autre bateau : le "Vaeanapa". Un navire qu'il commande encore aujourd'hui.
LE PLUS DUR POUR UN CAPITAINE : TROUVER LES POISSONS
Avec le Vaeanapa, René effectue des campagnes de plus d'un mois avant de revenir les glacières pleines. Mais l'expédition n'est jamais de tout repos pour lui et son équipage. "Le travail le plus dur au départ est celui de capitaine parce qu'il cherche le poisson alors que les marins pêcheurs restent à l'arrière. Mais quand le capitaine trouve le poisson, les rôles sont inversés", explique-t-il.
Et pour trouver le poisson, il faut être patient. "Nous restons en contact avec les autres bateaux. C'est comme cela que l'on repère les zones poissonneuses. C'est important d'avoir des contacts dans notre métier. Vu que tout le monde me connait, j'arrive à m'en sortir. Quand il y a du poisson, tout le monde se retrouve dans la même zone et on travaille ensemble."
"Durant la période chaude, il y a moins de poisson. À partir du mois de mai, quand on entre dans la période fraîche, le poisson est au rendez-vous. Tout dépend en fait de la fraicheur de l'eau, mais le souci en ce moment, est que le climat change beaucoup, donc, on n'arrive plus trop à se repérer et le poisson ne reste plus. Il faut aussi que je sois attentif au courant, au vent et à la houle pour ne pas que je perde mes lignes. C'est tout le temps comme cela."
NOTRE ZEE N'A PLUS DE SECRET POUR LUI
Après plus de 20 ans dans le domaine de la pêche, René sait exactement où sont les zones poissonneuses.
"Il y a plus de poissons du côté des Tuamotu vers Napuka jusqu'à Nuku Hiva, mais ils ne sont pas très gros. Aux Australes, par contre, il y a moins de poissons mais ils sont plus gros et fermes. Je vais te donner un exemple : un thon blanc pêché aux Australes, ça fait deux thons blancs alors dans la zone nord. Si tu arrives à avoir 30 pièces au sud, il faut alors attraper 60 pièces au nord pour aligner le poids, c'est ça la différence."
Et le plus souvent, René et son équipage reviennent avec du thon blanc. "Pour les thons rouges, il faut aller les chercher vers les cailloux ou en profondeur. Donc, il faut des cordes plus solides et plus longues. Les thons blancs se trouvent à une profondeur de 300-320 mètres. En revanche, les thons rouges ainsi que les autres poissons ils se trouvent à 350-400 mètres de profondeur", décrit-il.
"Il y a des caps à prendre, ça c'est sûr. Par exemple, en ce moment, il y en a du côté des Australes, Hereheretue ou Moruroa. À partir des mois de mars, avril, mai, les poissons vont vers le nord parce que c'est la saison fraiche."
L'objectif d'un capitaine de bateau est de revenir les cales pleines. Pour que ce soit faisable, il faudra faire "40 lâchers". Mais s'il arrive à atteindre ses objectifs, il doit cela au Seigneur. "Heureusement qu'il est toujours là. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il fait pour nous, les Hommes".
Arrivés mardi matin, René et ses 5 marins pêcheurs reprendront le large lundi pour une campagne de pêche qui se terminera le mois prochain.
À 43 ans, l'océan n'a plus de secret pour René Utia. Aujourd'hui capitaine de bateau, il parcourt notre Zone économique exclusive (ZEE) plusieurs fois dans l'année, pour trouver les plus grands bancs de poissons. Pêcheur accompli, il s'est lancé dans ce milieu en 1991, en tant que marin pêcheur. "Ensuite je suis allé à l'école patron au bornage et j'ai eu mes diplômes. Mais il a fallu que j'aie au moins trois ans d'expérience en tant que capitaine de bateau", raconte-t-il. Et pour acquérir de l'expérience, ce grand gaillard a travaillé à bord de plusieurs bateaux, en tant que marin, "malgré que j'aie eu mes diplômes".
En 1994, il décroche son premier contrat en tant que capitaine de bateau, pour une société qui était gérée par des métropolitains. "Ce n'était pas évident pour moi surtout que je ne connaissais pas leurs bateaux", explique-t-il. "Le patron m'avait dit que ça irait si je leur ramenais au moins 800 kilos, comme eux, ils pouvaient rapporter une tonne par semaine… Donc, j'appréhendais un peu puisque je n'avais jamais été capitaine officiellement. Nous avions commencé par Mahina à 30 nautique vers le large. Donc, nous avons fait cinq lâchers et nous sommes revenus. À notre arrivée, le patron nous avait demandé combien de tonnes avons-nous ramené ? Je leur ai répondu deux tonnes environ. Il était tout content. Il nous disait que c'était la première fois que ce bateau ramenait deux tonnes. Mais au moment, où nous avions déchargé le bateau, nous en avions pour presque cinq tonnes (rires)".
Quelques mois plus tard, il change de cap pour se lancer dans la Marine, en France. "Je n'avais pas mon bac. Donc, j'ai travaillé sur le bateau de la Marine, jusqu'en 1996." Mais sa bonne expérience dans le milieu de la pêche le ramènera en Polynésie française. "Mon ancien patron m'a rappelé pour me demander de revenir parce qu'il avait un bateau de 26 mètres en construction aux Fidji. Il m'a demandé d'aller le chercher."
En 1999, il entend parler d'une vente de bateau de 13 mètres. Une aubaine pour acquérir son propre outil de travail. Son premier bateau portera le nom de Apatoa. Un navire avec lequel il partira en campagne durant plusieurs semaines. Jusqu'au jour, où il décidera de piloter un autre bateau : le "Vaeanapa". Un navire qu'il commande encore aujourd'hui.
LE PLUS DUR POUR UN CAPITAINE : TROUVER LES POISSONS
Avec le Vaeanapa, René effectue des campagnes de plus d'un mois avant de revenir les glacières pleines. Mais l'expédition n'est jamais de tout repos pour lui et son équipage. "Le travail le plus dur au départ est celui de capitaine parce qu'il cherche le poisson alors que les marins pêcheurs restent à l'arrière. Mais quand le capitaine trouve le poisson, les rôles sont inversés", explique-t-il.
Et pour trouver le poisson, il faut être patient. "Nous restons en contact avec les autres bateaux. C'est comme cela que l'on repère les zones poissonneuses. C'est important d'avoir des contacts dans notre métier. Vu que tout le monde me connait, j'arrive à m'en sortir. Quand il y a du poisson, tout le monde se retrouve dans la même zone et on travaille ensemble."
"Durant la période chaude, il y a moins de poisson. À partir du mois de mai, quand on entre dans la période fraîche, le poisson est au rendez-vous. Tout dépend en fait de la fraicheur de l'eau, mais le souci en ce moment, est que le climat change beaucoup, donc, on n'arrive plus trop à se repérer et le poisson ne reste plus. Il faut aussi que je sois attentif au courant, au vent et à la houle pour ne pas que je perde mes lignes. C'est tout le temps comme cela."
NOTRE ZEE N'A PLUS DE SECRET POUR LUI
Après plus de 20 ans dans le domaine de la pêche, René sait exactement où sont les zones poissonneuses.
"Il y a plus de poissons du côté des Tuamotu vers Napuka jusqu'à Nuku Hiva, mais ils ne sont pas très gros. Aux Australes, par contre, il y a moins de poissons mais ils sont plus gros et fermes. Je vais te donner un exemple : un thon blanc pêché aux Australes, ça fait deux thons blancs alors dans la zone nord. Si tu arrives à avoir 30 pièces au sud, il faut alors attraper 60 pièces au nord pour aligner le poids, c'est ça la différence."
Et le plus souvent, René et son équipage reviennent avec du thon blanc. "Pour les thons rouges, il faut aller les chercher vers les cailloux ou en profondeur. Donc, il faut des cordes plus solides et plus longues. Les thons blancs se trouvent à une profondeur de 300-320 mètres. En revanche, les thons rouges ainsi que les autres poissons ils se trouvent à 350-400 mètres de profondeur", décrit-il.
"Il y a des caps à prendre, ça c'est sûr. Par exemple, en ce moment, il y en a du côté des Australes, Hereheretue ou Moruroa. À partir des mois de mars, avril, mai, les poissons vont vers le nord parce que c'est la saison fraiche."
L'objectif d'un capitaine de bateau est de revenir les cales pleines. Pour que ce soit faisable, il faudra faire "40 lâchers". Mais s'il arrive à atteindre ses objectifs, il doit cela au Seigneur. "Heureusement qu'il est toujours là. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il fait pour nous, les Hommes".
Arrivés mardi matin, René et ses 5 marins pêcheurs reprendront le large lundi pour une campagne de pêche qui se terminera le mois prochain.
Arrivés mardi matin, René et ses 5 marins pêcheurs reprendront le large lundi pour une campagne de pêche qui se terminera le mois prochain.