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Rencontre syndicalistes / gouvernement : c'est le clash !


La rencontre s'est tenue bien après 14h30 ce mardi après-midi
La rencontre s'est tenue bien après 14h30 ce mardi après-midi
PAPEETE, le 03/05/2016 - Une rencontre a eu lieu ce mardi après-midi entre les organisations syndicales, la CPS et le gouvernement, pour discuter entre autres, de la réforme de la PSG. Mais au bout d'une demi-heure, l'intersyndicale a claqué la porte. Ils ne sont pas d'accord de la réaction non pas du gouvernement, mais d'un de leurs confrères, le syndicat A TIA I MUA.

Rien ne va plus entre les organisations syndicales (O Oe To Oe Rima, CSTP-FO, CSIP, Otahi) et leurs confrères du syndicat A Ti'a i mua. La rencontre organisée hier après-midi par le gouvernement sur la réforme de la PSG a été avortée au bout d'une demi-heure.

"Les esprits se sont échauffés parce qu'il y a un syndicat qui participe à la discussion d'aujourd'hui et nous sommes contre leurs propositions. Donc, le ton est monté et ce n'est plus la peine de rester autour de la table, malgré le fait que le président ait tenté de calmer les esprits", raconte Lucie Tiffenat de Otahi.

"Ronald était en train de citer le nom de A Ti'a i mua en citant des mensonges concernant nos propositions, je lui ai répondu de ne pas parler de nos propositions, mais des leurs, c'est tout ce que j'ai dit. Je suis intervenu pour lui dire de ne pas parler en notre nom, c'est à nous de parler pour notre syndicat. Qu'il parle de leurs propositions parce que je ne sais pas ce qu'ils veulent proposer. Et c'est là que Mahinui s'est levé et il a dit : dans ce cas, boxons alors. Et je lui dis si c'est ce que vous voulez, allons-y ", justifie Jean-Marie Yan Tu, de A Ti'a i mua.

"Quand une personne parle, on prend des notes et par la suite on lui dit notre position. Mais il ne faut pas couper la parole et c'est ce qui s'est passé aujourd'hui. Nos collègues de A Ti'a i Mua n'ont pas cessé de couper la parole et s'ils ont fait cela, c'est parce que la personne qui parle a dit quelque chose de vrai. C'est durant ce genre de rencontre que chacun peut donner son avis, donc laissez les gens parler", répond Mahinui Temarii de la CSTP-FO. "A Ti'a i mua considère que seules leurs propositions peuvent sauver la CPS. Nous, on dit non. On ne peut pas discuter avec ces gens-là qui sont déjà d'accord avec le Medef et le gouvernement", rajoute Ronald Terorotua de O Oe To Oe Rima.

Spectateur de ces chamailleries, le président du Pays n'a pas compris grand-chose au débat du jour. "Je les avais réunis tous ensemble aujourd'hui pour que l'on définisse une méthode de travail et leur rappeler que pour le moment je n'ai pas de projets malgré les ateliers que nous avons mis en place. Finalement, je me suis retrouvé entre deux feux, les uns attaquant les autres, et A Ti'a i mua qui s'est fait remballé par les autres", précise Edouard Fritch. "J'étais dans l'incapacité totale de prendre position pour les uns ou pour les autres. Je voulais juste faire un tour de table. Une personne est intervenue puis une deuxième et ça a commencé à s'accuser les uns les autres et voilà, à la polynésienne, si vous voulez."

Cependant, le président du Pays assure être toujours ouvert aux discussions avec les syndicalistes. "On est prêt à discuter avec le président sur nos points revendicatifs et si cela ne plaît pas à A Ti'a i mua on ne va pas pleurer parce qu'on ne va pas les inviter", assure Ronald Terorotua, de O Oe To Oe Rima.

Un préavis de grève général a été déposé ce mardi matin dans plusieurs entreprises. Dix points de revendications ont été mis en avant, dont la réforme de la PSG II. Syndicalistes et gouvernement ont cinq jours pour trouver un accord, sans quoi le préavis sera effectif lundi à 00 heures. Du côté du patronat, le Medef précise que les revendications posées "sont d’ordre général et dépassent le cadre de l’entreprise" mais pour "démontrer notre esprit d’ouverture et de dialogue", les organisations patronales sectorielles "recevront les organisations syndicales signataires du préavis de grève au siège du Medef le vendredi 6 mai à 9 heures".

Une demi-heure plus tard, les syndicalistes ont quitté la table des négociations
Une demi-heure plus tard, les syndicalistes ont quitté la table des négociations

Mahinui Temarii
CSTP-FO

"On ne pouvait plus rester dans la salle"


"C'est la première fois que je vois cette personne réagir ainsi. Nous avons déposé les préavis de grève et on a l'impression qu'ils veulent des conflits dans ce Pays. Aujourd'hui, nous attendons que le Président nous convoque à nouveau parce que si les discussions se sont mal terminées, ce n'est qu'à cause d'un syndicat. On ne pouvait plus rester dans la salle."

Jean-Marie Yan Tu
A ti'a i mua

"A eux d'assumer leurs actes"


"Jamais je n'aurai pensé que des syndicalistes réagiraient ainsi. Ils ont déposé un préavis de grève, ce n'est pas mon problème et A tia i mua ne fait pas partie de l'intersyndicale. Cela fait un an que nous voulons travailler avec le Pays, afin de trouver des solutions pour sauver la CPS. Avec ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est à eux à assumer leurs actes et leurs propos. Qu'ils n'aillent pas dire que nous sommes à l'origine de ces conflits."

Edouard Fritch,
Président de la Polynésie Française

"On vient faire les imbéciles devant moi"


"Il y a des dimensions qui me dépassent. S'ils veulent venir je suis à leur disposition. Ils sont tous préoccupés par la PSG, il faut voir l'origine de ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a une mésentente. Je vais réunir le gouvernement en séminaire très bientôt pour que l'on donne des orientations. Certaines personnes en font des cauchemars le soir, mais je n'ai jamais parlé d'impôts sur le revenu, c'est un mensonge, encore une fois pour pouvoir faire retarder cette discussion sur la PSG, qui devient de plus en plus urgente. Tout à l'heure, il y a un point commun qui a été exprimé par les uns et les autres : c'est depuis 2004 que ce chantier devait se tenir et que l'alerte est donnée. Nous sommes en 2016 et on va aller chipoter sur des choses pareilles ? Je déplore ce genre de situation. On s'est beaucoup plaint parce que j'étais auprès de Manuel Valls et que je n'étais pas là le 1er mai et quand je suis là, on vient faire les imbéciles devant moi."


le Mardi 3 Mai 2016 à 18:07 | Lu 4273 fois