PAPEETE, le 10 septembre 2015 - Les médicaments non utilisés qui s'entassaient chez les particuliers, dans les pharmacies et chez les grossistes du territoire vont pouvoir reprendre le chemin du tri. Le syndicat mixte ouvert Fenua ma commence la semaine prochaine une opération de tri, de collecte et d'exportation de ces déchets particuliers. Un soulagement après trois années de stand-by.
Les particuliers, les pharmaciens et les grossistes sensibles aux problèmes du recyclage des médicaments peuvent se réjouir. Après trois années de pourparlers entre les pharmaciens et le Pays, d'échanges vains, de silences, le Pays lance, via le syndicat mixte ouvert Fenua ma, une opération de tri et de collecte des médicaments non utilisés. "Une opération à 6 ou 7 millions pour environ 35 tonnes de déchets estimés", souligne le ministère de l'Environnement. Ces 35 tonnes comprennent les médicaments mais aussi leurs emballages car le tri n'a pas encore été fait.
De 2008 à 2013 la Sep (devenue Fenua ma) s'est chargée du recyclage des médicaments sur le territoire, en moyenne une dizaine de tonnes par an. Un accord-cadre avait été passé entre la société et le Pays. "Les particuliers déposaient leurs médicaments non utilisés en pharmacie. Les pharmacies emportaient les déchets chez l'un des trois grossistes du territoire et la Sep récupérait, triait puis envoyait ce qui devait quitter le territoire vers la Nouvelle-Zélande", indique Benoît Layrle, alors directeur général de la Sep. Il est aujourd'hui directeur général de Fenua ma. "À la fin des cinq années de convention, rien n'a fait suite".
Les dépôts des particuliers, eux, n'ont pas cessé. Les déchets se sont accumulés chez les grossistes qui, en 2014, ont fini par refuser l'arrivée de déchets supplémentaires. Certaines pharmacies ont continué à jouer le jeu d'autres ont, elles aussi, fini par refuser les non utilisés des particuliers. "On ne peut pas stocker indéfiniment", explique Karine Yong du syndicat des pharmacies de Polynésie française. "Nous avons interpellé le Pays pour trouver des solutions, il nous a répondu que le système de responsabilité élargie des producteurs de Tahiti était en discussion". Dans l'attente rien n'a bougé.
Qui doit payer?
Le problème avec les déchets, quels qu'ils soient, est financier. Qui doit payer pour les collecter, les trier, les recycler? "Les médicaments sont considérés comme des déchets dangereux, cela coûte plus de 300 Fcfp le kilo de les traiter", rappelle Benoît Layrle. "Les pharmaciens payent déjà 2% de taxe à l'importation sur les médicaments, ils ne peuvent pas prendre de charges supplémentaires", indique Karine Yong qui poursuit : "Nous avons fait une demande à Maina Sage en juin pour qu'elle considère le problème et qu'elle voit si un partenariat avec l'association chargée des médicaments non utilisés en France était possible. Nous n'avons pas nouvelle".
Mercredi après-midi les représentants du syndicat des pharmaciens de Polynésie française et du syndicat des pharmaciens des îles et de Tahiti ont rencontré le ministre de l'Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu, qui a confirmé la requête faite auprès de Fenua ma pour la prise en charge des stocks de déchets chez les grossistes. "Nous devrions pouvoir traiter les stocks des grossistes ainsi que ceux des pharmaciens d'ici à la fin de l'année", annonce Benoît Layrle. La chaîne repart donc mais "pour l'heure nous n'avons pas encore établi de système de gestion pérenne", constate Karine Yong. Quant à la REP, la responsabilité élargie des producteurs, rien n'est encore fait.
Les particuliers, les pharmaciens et les grossistes sensibles aux problèmes du recyclage des médicaments peuvent se réjouir. Après trois années de pourparlers entre les pharmaciens et le Pays, d'échanges vains, de silences, le Pays lance, via le syndicat mixte ouvert Fenua ma, une opération de tri et de collecte des médicaments non utilisés. "Une opération à 6 ou 7 millions pour environ 35 tonnes de déchets estimés", souligne le ministère de l'Environnement. Ces 35 tonnes comprennent les médicaments mais aussi leurs emballages car le tri n'a pas encore été fait.
De 2008 à 2013 la Sep (devenue Fenua ma) s'est chargée du recyclage des médicaments sur le territoire, en moyenne une dizaine de tonnes par an. Un accord-cadre avait été passé entre la société et le Pays. "Les particuliers déposaient leurs médicaments non utilisés en pharmacie. Les pharmacies emportaient les déchets chez l'un des trois grossistes du territoire et la Sep récupérait, triait puis envoyait ce qui devait quitter le territoire vers la Nouvelle-Zélande", indique Benoît Layrle, alors directeur général de la Sep. Il est aujourd'hui directeur général de Fenua ma. "À la fin des cinq années de convention, rien n'a fait suite".
Les dépôts des particuliers, eux, n'ont pas cessé. Les déchets se sont accumulés chez les grossistes qui, en 2014, ont fini par refuser l'arrivée de déchets supplémentaires. Certaines pharmacies ont continué à jouer le jeu d'autres ont, elles aussi, fini par refuser les non utilisés des particuliers. "On ne peut pas stocker indéfiniment", explique Karine Yong du syndicat des pharmacies de Polynésie française. "Nous avons interpellé le Pays pour trouver des solutions, il nous a répondu que le système de responsabilité élargie des producteurs de Tahiti était en discussion". Dans l'attente rien n'a bougé.
Qui doit payer?
Le problème avec les déchets, quels qu'ils soient, est financier. Qui doit payer pour les collecter, les trier, les recycler? "Les médicaments sont considérés comme des déchets dangereux, cela coûte plus de 300 Fcfp le kilo de les traiter", rappelle Benoît Layrle. "Les pharmaciens payent déjà 2% de taxe à l'importation sur les médicaments, ils ne peuvent pas prendre de charges supplémentaires", indique Karine Yong qui poursuit : "Nous avons fait une demande à Maina Sage en juin pour qu'elle considère le problème et qu'elle voit si un partenariat avec l'association chargée des médicaments non utilisés en France était possible. Nous n'avons pas nouvelle".
Mercredi après-midi les représentants du syndicat des pharmaciens de Polynésie française et du syndicat des pharmaciens des îles et de Tahiti ont rencontré le ministre de l'Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu, qui a confirmé la requête faite auprès de Fenua ma pour la prise en charge des stocks de déchets chez les grossistes. "Nous devrions pouvoir traiter les stocks des grossistes ainsi que ceux des pharmaciens d'ici à la fin de l'année", annonce Benoît Layrle. La chaîne repart donc mais "pour l'heure nous n'avons pas encore établi de système de gestion pérenne", constate Karine Yong. Quant à la REP, la responsabilité élargie des producteurs, rien n'est encore fait.
Pourquoi recycler ses médicaments ?
Pour protéger l'environnement ! Les médicaments jetés dans le bac gris ou vert, versés dans les toilettes, l'évier, le lavabo terminent leur course dans le sol, les rivières et donc le lagon. Dans la nature, ils peuvent avoir des effets, même à très faible concentration. En effet, ils sont fabriqués pour soigner. Ils sont donc biologiquement actifs. Le lien a été fait entre la féminisation des poissons et l'utilisation de pilules contraceptives. Des résistances bactériennes pourraient aussi être associées à la présence de molécules actives issues de médicaments dans l'environnement. Cyclamed, l'association française dont la principale mission est de collecter les médicaments non utilisés rapportés par les particuliers en pharmacie a évalué le gisement en France à 350 grammes par foyer et par an.
Pour protéger l'environnement ! Les médicaments jetés dans le bac gris ou vert, versés dans les toilettes, l'évier, le lavabo terminent leur course dans le sol, les rivières et donc le lagon. Dans la nature, ils peuvent avoir des effets, même à très faible concentration. En effet, ils sont fabriqués pour soigner. Ils sont donc biologiquement actifs. Le lien a été fait entre la féminisation des poissons et l'utilisation de pilules contraceptives. Des résistances bactériennes pourraient aussi être associées à la présence de molécules actives issues de médicaments dans l'environnement. Cyclamed, l'association française dont la principale mission est de collecter les médicaments non utilisés rapportés par les particuliers en pharmacie a évalué le gisement en France à 350 grammes par foyer et par an.