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Reconnu coupable de viols, l'accusé condamné à 15 ans de prison


Tahiti, le 2 juin 2024 – Au terme de deux jours de procès, les jurés de la cour d'assises ont condamné, vendredi soir, un homme de 58 ans qui était jugé depuis deux jours pour des viols commis sur une mineure. L'accusé, qui a toujours nié les faits, a écopé de 15 ans de réclusion criminelle, soit une peine supérieure à celle requise par l'avocat général. 

 

L'homme de 58 ans qui était jugé depuis jeudi par la cour d'assises pour des viols et des violences habituelles commis sur une mineure a été condamné, vendredi soir, à la peine de 15 ans de réclusion criminelle. Le quinquagénaire, auquel il était reproché d'avoir abusé d'une mineure qui lui avait été confiée par une amie et de l'avoir frappée, sera également inscrit au Fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

 

Après une première journée de procès marquée par les dénégations constantes de l'accusé, l'avocat de la victime, Me Smaïn Bennouar, a rappelé vendredi lors de sa plaidoirie que sa cliente – une femme désormais majeure et mère d'un nourrisson – avait subi un “tabassage régulier” de la part de l'accusé et ce, dans un sentiment de grande “impunité”. “Il lui imposait des tâches ménagères et elle vivait dans la peur constante de se faire rosser, elle vivait dans une peur permanente.” Alors que le quinquagénaire a, durant toute la procédure, nié les faits en accusant la victime de mentir, Me Smaïn Bennouar a tenu à saluer le “courage inégalé” de sa cliente dans le cadre de cette affaire qui aura pris dix ans avant d'aboutir devant une cour d'assises.

 

“Dysfonctionnements” de la justice

 

Un délai bien trop long dû, selon l'avocat général, à des “dysfonctionnements de l'institution judiciaire”. Lors de ses réquisitions, le représentant du ministère public a en effet affirmé qu'il y avait, dans ce dossier, “toute une série de décisions qui interrogent et qui doivent faire réfléchir”. Dans cette affaire, l'accusé n'avait pas été déféré après sa garde à vue. De plus, les accusations de viols portées par une autre femme, la belle-sœur de l'accusé, n'avaient pas été retenues à l'encontre de ce dernier. Considérant qu'il fallait prendre en compte le “risque de réitération” dont il faut “préserver la société”, l'avocat général a finalement requis 12 ans de prison ferme à l'encontre du quinquagénaire.

 

Confronté à un client qui niait les faits et qui a parfois tenu des propos étranges à la barre de la cour, Me Loris Peytavit a ensuite rappelé lors de sa plaidoirie que l'institution judiciaire, en l'absence de “consensus”, avait eu des difficultés quant à l'analyse des faits dans le cadre de cette affaire. “De plus, il a toujours été constant en disant qu'il n'avait pas commis les faits”, a ajouté l'avocat en demandant aux jurés d'acquitter son client sur les faits de viols.

 

Après en avoir délibéré durant trois heures, les jurés de la cour d'assises sont finalement allés au-delà des réquisitions en condamnant l'accusé à 15 ans de réclusion criminelle. À l'énoncé du verdict, ce dernier est resté impassible.


Rédigé par Garance Colbert le Dimanche 2 Juin 2024 à 18:12 | Lu 2491 fois