Aperçu de la route reliant le stade du collège à l’église mormone (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 7 mai 2024 – Criblées de trous, les routes intérieures de Taravao se dégradent depuis de nombreuses années, suscitant un ras-le-bol général des usagers. Longtemps considérées comme communales, ces voiries seraient en fait territoriales selon la municipalité de Taiarapu-Est et la communauté de communes Terehēamanu, laquelle a récemment sollicité l’intervention du Pays pour une “réhabilitation en urgence”.
Pour les usagers de la Presqu’île, automobilistes ou deux-roues, c'est un cauchemar qui s'éternise. L'état des routes intérieures de Taravao, criblées de trous maintes fois colmatés, suscite la colère des uns et les moqueries des autres. Sur les réseaux sociaux, les suggestions vont bon train pour planter des fleurs ou des taros afin d'optimiser les nids-de-poule, quand ce ne sont pas d'autres animaux plus imposants qui sont cités. Il y a quelques années, le néologisme “troutes”, contraction de trous et routes, a même fait son apparition pour qualifier ces voiries devenues impraticables sans zigzaguer. Résultat : pour éviter d'abîmer leur véhicule, de nombreux usagers renoncent à emprunter ces axes secondaires, qui peuvent pourtant contribuer à désengorger les routes principales pour certains trajets du quotidien.
“On en a marre”, “ça fait trop longtemps que ça dure”, “que font les autorités ?”, s’indignent différents riverains, tout en sachant que les accès de plusieurs entreprises et services sont également impactés. Alors que Taravao est présenté comme le potentiel deuxième pôle de développement à Tahiti, pourquoi est-ce si long de procéder à ces travaux qui semblent pourtant élémentaires en termes de sécurité routière et de gestion des flux ?
Pour les usagers de la Presqu’île, automobilistes ou deux-roues, c'est un cauchemar qui s'éternise. L'état des routes intérieures de Taravao, criblées de trous maintes fois colmatés, suscite la colère des uns et les moqueries des autres. Sur les réseaux sociaux, les suggestions vont bon train pour planter des fleurs ou des taros afin d'optimiser les nids-de-poule, quand ce ne sont pas d'autres animaux plus imposants qui sont cités. Il y a quelques années, le néologisme “troutes”, contraction de trous et routes, a même fait son apparition pour qualifier ces voiries devenues impraticables sans zigzaguer. Résultat : pour éviter d'abîmer leur véhicule, de nombreux usagers renoncent à emprunter ces axes secondaires, qui peuvent pourtant contribuer à désengorger les routes principales pour certains trajets du quotidien.
“On en a marre”, “ça fait trop longtemps que ça dure”, “que font les autorités ?”, s’indignent différents riverains, tout en sachant que les accès de plusieurs entreprises et services sont également impactés. Alors que Taravao est présenté comme le potentiel deuxième pôle de développement à Tahiti, pourquoi est-ce si long de procéder à ces travaux qui semblent pourtant élémentaires en termes de sécurité routière et de gestion des flux ?
Terehēamanu et Taiarapu-Est se tournent vers le Pays
Depuis le 1er janvier 2021, la communauté de communes Terehēamanu, dont fait partie Taiarapu-Est, a hérité de deux compétences : l’assainissement des eaux usées et les voiries d’intérêt communautaire. Une première liste a été arrêtée avec 22 voiries prioritaires, dont les cinq axes du centre-ville de Taravao qui totalisent environ trois kilomètres, selon nos calculs. “Or, les travaux de recherches complémentaires ont démontré qu’à Taiarapu-Est, contrairement à la majorité des communes de Polynésie, le domaine public n’a pas été constitué, et donc qu’aucune voirie n’est communale. Cette question a été réellement clarifiée lors de notre dernière commission technique des voiries, qui s’est tenue il y a quelques semaines”, explique Rosita Hoffmann, directrice générale des services de Terehēamanu. Juridiquement, ces fameuses routes abîmées appartiendraient donc, par défaut, au territoire, le rendant seul habilité à intervenir.
Fort de ce constat, le 17 avril 2024, le président de la communauté de communes du sud de Tahiti, Tearii Alpha, a adressé un courrier au président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, sollicitant sa “bienveillance” en faveur de la “réhabilitation en urgence” de ces voiries “dans un état très dégradé”. À l’issue des travaux, une rétrocession des routes à la commune est proposée, afin d’en confier la gestion et l’entretien à Terehēamanu. Ce mardi, le courrier en question n’avait pas encore obtenu de réponse.
Fort de ce constat, le 17 avril 2024, le président de la communauté de communes du sud de Tahiti, Tearii Alpha, a adressé un courrier au président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, sollicitant sa “bienveillance” en faveur de la “réhabilitation en urgence” de ces voiries “dans un état très dégradé”. À l’issue des travaux, une rétrocession des routes à la commune est proposée, afin d’en confier la gestion et l’entretien à Terehēamanu. Ce mardi, le courrier en question n’avait pas encore obtenu de réponse.
En rouge, les axes identifiés par Terehēamanu (Crédit : ‘Opua/DAF).
“Il y a urgence”
Interpelé quotidiennement sur le sujet, le maire de Taiarapu-Est et premier vice-président de Terehēamanu s’en remet désormais au Pays. “On a fait de l’entretien avec nos moyens, mais on arrive à un stade où ça ne suffit plus”, remarque Anthony Jamet, s’agissant des capacités de financement limitées de la commune. La rénovation d’un kilomètre de route se chiffrerait entre 30 et 80 millions de francs selon le gabarit des aménagements. “Il y a urgence à remplir les trous, et à lancer au plus tôt les études pour rénover convenablement ces voiries, qui se sont encore dégradées. Si ça continue, on ne pourra plus circuler, alors qu’on sait qu’elles sont très fréquentées pour desservir plusieurs établissements, y compris par les transports scolaires. Il faut rendre ces voies à nouveau carrossables pour éviter les accidents. C’est un appel, pas seulement l’appel du maire et du premier vice-président, mais aussi un appel de la population”, lance l’élu.
Reste donc à savoir si le Pays, qui vient de lancer un programme de rénovation des routes à 900 millions de francs autour de l’île de Tahiti via le ministère des Grands Travaux, est disposé à intervenir aussi sur les axes secondaires de Taravao. Et si la réponse est favorable, à quelle échéance ?
Reste donc à savoir si le Pays, qui vient de lancer un programme de rénovation des routes à 900 millions de francs autour de l’île de Tahiti via le ministère des Grands Travaux, est disposé à intervenir aussi sur les axes secondaires de Taravao. Et si la réponse est favorable, à quelle échéance ?