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Rangiroa et Hao futures capitales des Tuamotu-Gambier


L'un des objectifs du SAGE est de "favoriser un développement équilibré des cinq archipels fondé sur leurs spécificités, avec l’objectif d’inverser les flux migratoires. Les archipels éloignés deviennent attractifs et les activités locales s’y développent autour de véritables capitales d’archipel."
L'un des objectifs du SAGE est de "favoriser un développement équilibré des cinq archipels fondé sur leurs spécificités, avec l’objectif d’inverser les flux migratoires. Les archipels éloignés deviennent attractifs et les activités locales s’y développent autour de véritables capitales d’archipel."
PAPEETE, le 25 mars 2019 - Jean-Christophe Bouissou, ministre de l'aménagement du territoire, a présenté ce lundi aux élus des Tuamotu-Gambier le Projet d'aménagement et de développement durable (PADD) de leur archipel. Un document qui doit traduire la vision du gouvernement et des élus locaux en matière d’aménagement du territoire pour les vingt prochaines années. Il est ainsi prévu de faire de Rangiroa et de Hao, deux pôles majeurs du développement des Tuamotu et des Gambier.

Rangiroa et Hao deux futures pôles majeurs des Tuamotu-Gambier. C'est ce qui ressortait des débats ce lundi lors de la présentation du Projet d'aménagement et de développement durable (PADD) de l'archipel prévu dans le cadre du Schéma d'aménagement général de la Polynésie française (SAGE). Ce schéma doit donner une vision stratégique d’aménagement et de développement des territoires du fenua pour les vingt prochaines années.
 
Sachant que l'un des objectifs du SAGE est de "favoriser un développement équilibré des cinq archipels fondé sur leurs spécificités, avec l’objectif d’inverser les flux migratoires. Les archipels éloignés deviennent attractifs et les activités locales s’y développent autour de véritables capitales d’archipel. Les liaisons interinsulaires sont développées et augmentent en conséquence.

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TOURISME ET AQUACULTURE

Pour l'archipel des Tuamotu-Gambier le PADD prévoit ainsi de mettre l'accent sur le développement de Rangiroa et de Hao autour de grands projets structurants. Jean-Christophe Bouissou, ministre en charge de l'aménagement du territoire, a ainsi confirmé que Rangiroa abritera prochainement l'aéroport de dégagement du territoire. En installant une telle infrastructure sur l'atoll, des économies seront réalisées sur les emports de carburant avion. Cet aéroport servira aussi de refuge aux avions des compagnies aériennes en cas de submersion de la piste de l'aéroport de Faa'a et de risque naturels en tout genre.
 
En plus de son aspect pratique, cet aéroport permettra aussi de faire venir plus de touristes sur l'île en question. "Par le biais de l'aéroport on sera amené à accueillir beaucoup plus de monde. Il faut donc penser à augmenter les capacités des hôtels et des pensions de famille. Avoir cet aéroport va nous permettre de développer à côté beaucoup d'activités", s'est réjoui Félix Tetua, 1er adjoint au maire de la commune de Rangiroa.
 
De son côté l'île de Hao, longtemps pressentie aussi pour accueillir l'aéroport de dégagement, compte désormais sur le projet de ferme aquacole portée par l'homme d'affaire chinois Wang Chen, pour rayonner au niveau du territoire. Et ce lundi Théodore Tuahine, maire de l'île, et Jean-Christophe Bouissou ont de nouveau affirmé leur foi en ce projet. "J'ai eu un échange avec l'investisseur chinois qui m'a assuré que le projet verrait bien le jour en 2019", s'est exclamé l'édile de Hao. En assurant néanmoins avoir d'autres projets dans les tiroirs en cas d'abandon du projet de la ferme aquacole (lire encadré).

QUID DES PETITES ILES

S'il a beaucoup été question du développement de Hao et de Rangiroa qu'en est-il des 15 autres communes de l'archipel des Tuamotu et des Gambier ? Du côté du Pays on nous assure que le développement et le rayonnement de Rangiroa et de Hao profitera aux îles alentours notamment au niveau de l'emploi.
 
"Si l'on veut profiter de ce développement il faut travailler sur les liaisons inter-îles que ça soit par voie aérienne ou maritime. Car ce qui pose problème c'est l'éclatement de notre archipel", a insisté Raphaël Villant, maire de Puka Puka, petit atoll des Tuamotu du sud (167 habitants).

Théodore Tuahine a par ailleurs invité les maires de ces petites îles à faire remonter leurs projets auprès des autorités du pays. Car comme l'a indiqué Jean-Christophe Bouissou, le projet d'aménagement et de développement durable n'est pas encore figé et peut être sujet encore à des modifications.

INTERVIEW

Théodore Tuahine, maire de Hao
"Il faut que les petites communes se fassent entendre"

Vous aviez dit lors des débats que l'on parlait beaucoup de Hao et de Rangiroa et que vous regrettiez que les autres îles de l'archipel soient un peu oubliées…
Si j'ai dit ça c'est parce que j'avais comme objectif lors de la dernière réunion du SAGE de développer chaque commune et chaque île. Il a beaucoup été question de Hao, Rangiroa, Fakarava, et Makemo. Les tavana de Puka Puka, Fangatau ont participé à cette réunion. Le ministre Bouissou, nous dit que rien n'est encore figé. Il faut que ces petites communes se fassent entendre et fassent remonter les projets qu'ils envisagent pour leur île. Je suis pour le développement des grandes et des petites communes. Je prends par exemple le projet de ferme aquacole sur Hao. Pourquoi ne pas lancer d'autres projets du même type sur les autres îles.
 
Vous croyez encore au projet de la ferme aquacole ?
En tant que maire je dois y croire, d'autant plus quand il s'agit d'un tel projet qui pourrait s'avérer bénéfique pour ma population. Mais si la ferme aquacole ne voit pas le jour on pense à d'autre piste pour poursuivre notre développement de l'île. Même si ces projets n'apporteront pas autant de retombés que l'aquaculture.  Mais en attendant on garde espoir pour la ferme aquacole.
 
Vous disiez avoir d'autres projets de développement, quels sont-ils ?
Par exemple il y a de plus en plus de voiliers qui passent à Hao. C'est ce type de tourisme que l'on veut développer sur l'île. J'ai présenté déjà mes intentions et des idées au ministère de l'équipement, du tourisme et de la culture. Après à côté on peut développer tout un tas d'autres d'activités comme des locations de vélos, d'autres pourront se lancer dans l'artisanat, etc.
 

Félix Tetua, 1er adjoint au maire de Rangiroa
"L'aéroport de dégagement va nous permettre de développer beaucoup d'activités"
 
Le gouvernement a affirmé qu'il souhaitait implanter à Rangiroa un aéroport de dégagement. Une nouvelle qui doit vous faire plaisir…
Effectivement on est très content au niveau de l'équipe communal. Cet aéroport va apporter beaucoup de choses au niveau du développement de l'île. Par le biais de l'aéroport on se sera amené à accueillir beaucoup plus de monde. Il faut donc penser à augmenter les capacités des hôtels et des pensions de famille. Avoir cet aéroport va nous permettre de développer à côté beaucoup d'activités. Nous avons l'idée de mettre en place un troisième village à Rangiroa, en plus de Tiputa et de Avatoru, avec des hôtels, des pensions de famille et des écoles. On a également un projet de marina pour développer le secteur de la plaisance. En décembre 2018 le Pays a acheté un terrain de 8 hectares sur l'île. Les services compétents sont actuellement en train de travailler sur des plans.

Raphaël Villant, maire de Puka Puka
"Si l'on veut profiter de ce développement il faut travailler sur les liaisons inter-îles"
 
Votre sentiment par rapport au PADD des Tuamotu Gambier qui a été présenté ?
C'est la première fois que je participe à une réunion du SAGE. Je trouve les discussions très intéressantes. Après comme le ministre de l'aménagement l'a précisé on ne peut pas aborder les besoins spécifiques de chaque île. Ce sont les maires des Tuamotu qui doivent ensuite se rapprocher des autorités compétentes pour mettre en place des projets.
 
Est-ce-que le fait de développer Rangiroa et Hao va avoir un impact sur Puka Puka ?
Je ne sais pas encore. Mais si l'on veut profiter de ce développement il faut travailler sur les liaisons inter-îles que ça soit par voie aérienne ou maritime. Aujourd'hui il n'y aucune liaison direct entre Puka Puka et ces deux îles. C'est aussi un frein pour attirer les visiteurs sur l'île parce que le billet aller-retour coûte extrêmement cher pour aller à Puka Puka. Aujourd'hui la principale ressource de Puka Puka c'est le coprah. Après ça serait bien aussi d'avoir à côté une autre activité pour palier à la cocoteraie.

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 25 Mars 2019 à 17:34 | Lu 2556 fois