Les déchets et encombrants s'entassent en bord de route à Raiatea où les encombrants ne sont plus ramassés et dont les dépotoirs sont saturés. ©Marion Alexandre
Raiatea, le 1er février 2023 - Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, la Communauté de Communes (ComCom) Hava’i rappelait lundi aux professionnels de l'île de Raiatea que le ramassage des encombrants n’était plus assuré. Précisant qu'il leur incombait de prendre leurs dispositions pour rapatrier leurs déchets à Tahiti, mesure qui suscite la colère des internautes et des habitants.
Le dépotoir de Tepua ayant fermé ses portes le 29 juin dernier et le dépotoir de Avera étant arrivé lui aussi à saturation, la ComCom Hava'i a décidé de ne plus ramasser les encombrants pour éviter d’engorger trop vite le dernier dépotoir de Avera. Ainsi ses collectes organisées deux fois par an, n'ont plus lieu et une seule avait été organisée en 2022. La conséquence directe est une accumulation des déchets autour des points d’apport volontaire (PAV) et de lieux servant de dépotoirs sauvages laissés çà et là sur l’île.
Face à cette situation, la ComCom demande aux professionnels, dans un communiqué relayé sur sa page Facebook mardi, de s’organiser collectivement ou individuellement pour acheminer leurs encombrants vers Tahiti où ils seront transportés au Centre d’enfouissement technique (CET) de Hitia’a via l’entreprise TSP. Contactée par nos soins, l’entreprise TSP a pour l’instant un seul client de Raiatea qui ait demandé un devis pour ce service. Ce transport, à la charge des professionnels, a un coût alors même qu’ils payent déjà une taxe d’enlèvement des déchets qui prenait en compte jusqu’alors la gestion des encombrants. À charge aussi des professionnels de contacter le Taporo ou l'Hawaiki nui pour transborder les déchets. La ComCom, pour sa part, se propose de transporter les déchets jusqu'au quai de Uturoa.
“Tenir encore un an”
Face aux vives réactions suscitées par le post, Teva Guillain, directeur des services à la ComCom Hava’i a accepté de nous répondre pour lever quelques malentendus. Pour rappel, la taxe que payent les particuliers pour l'enlèvement des ordures est de 9 000 Fcfp par an et comprend l’enlèvement des encombrants, elle est identique pour toutes les îles de la ComCom (Raiatea, Taha'a, Huahine, Maupiti). Selon lui, supprimer la part des encombrants dans la taxe car le service n’est plus rendu est un exercice difficile. D’une part, parce que la participation demandée aux ménages ne représente qu'“un tiers environ du coût réel de l’enlèvement des ordures”, et, d’autre part, étant la même partout, il est difficile de la réévaluer pour la seule spécificité de Raiatea. “Ne pas ramasser les encombrants est un choix qui nous permet de tenir encore un an environ avec le dépotoir de Avera”, poursuit-il.
Il ajoute qu’en parallèle, la création du CET de Faaora est toujours en projet et qu'“un ou deux incinérateurs devraient être livrés courant de l’année 2023 pour brûler toutes les ordures ménagères, à raison de 7 tonnes minimum de déchets à traiter par jour. Et si un deuxième incinérateur nous est livré, il servira alors à brûler ce qui est sur le site du dépotoir de Avera. Mais la priorité est d’abord de brûler les ordures ménagères au fil de l’eau et si possible, de réhabiliter les terrains des dépotoirs avec l’arrivée d’un deuxième incinérateur.” Compte-tenu du traitement des fumées et de leur impact sur l’environnement et la santé et comme le prévoit le code de l’environnement, une enquête publique sera menée ainsi que des études d’impact.
“Seuls les déchets des ménages sont gérés par les communes”
Quant à la taxe versée par le professionnel, Teva Guillain en rappelle le calcul : taxe de 2,814 Fcfp/ litre × nombre de bacs × nombre de fréquence de ramassage × nombre de semaines dans l’année. L’élaboration du nouveau Plan de gestion des déchets (PGD) permettra de réévaluer le coût réel de la collecte des déchets sans l’enlèvement des encombrants. Le directeur de rappeler pour conclure que “les professionnels ne relèvent pas de la compétence de la ComCom, que seuls les déchets des ménages sont gérés par la ComCom et c’est pour cela que nous leur demandons de gérer l’enlèvement de leurs encombrants pour qu’ils soient acheminés sur Tahiti.” Une absence de compétence qui interroge puisque les encombrants sont pourtant toujours théoriquement compris dans la taxe d'enlèvement des déchets des professionnels et que la collecte de leurs autres types de déchets continue à être opérée.
Le dépotoir de Tepua ayant fermé ses portes le 29 juin dernier et le dépotoir de Avera étant arrivé lui aussi à saturation, la ComCom Hava'i a décidé de ne plus ramasser les encombrants pour éviter d’engorger trop vite le dernier dépotoir de Avera. Ainsi ses collectes organisées deux fois par an, n'ont plus lieu et une seule avait été organisée en 2022. La conséquence directe est une accumulation des déchets autour des points d’apport volontaire (PAV) et de lieux servant de dépotoirs sauvages laissés çà et là sur l’île.
Face à cette situation, la ComCom demande aux professionnels, dans un communiqué relayé sur sa page Facebook mardi, de s’organiser collectivement ou individuellement pour acheminer leurs encombrants vers Tahiti où ils seront transportés au Centre d’enfouissement technique (CET) de Hitia’a via l’entreprise TSP. Contactée par nos soins, l’entreprise TSP a pour l’instant un seul client de Raiatea qui ait demandé un devis pour ce service. Ce transport, à la charge des professionnels, a un coût alors même qu’ils payent déjà une taxe d’enlèvement des déchets qui prenait en compte jusqu’alors la gestion des encombrants. À charge aussi des professionnels de contacter le Taporo ou l'Hawaiki nui pour transborder les déchets. La ComCom, pour sa part, se propose de transporter les déchets jusqu'au quai de Uturoa.
“Tenir encore un an”
Face aux vives réactions suscitées par le post, Teva Guillain, directeur des services à la ComCom Hava’i a accepté de nous répondre pour lever quelques malentendus. Pour rappel, la taxe que payent les particuliers pour l'enlèvement des ordures est de 9 000 Fcfp par an et comprend l’enlèvement des encombrants, elle est identique pour toutes les îles de la ComCom (Raiatea, Taha'a, Huahine, Maupiti). Selon lui, supprimer la part des encombrants dans la taxe car le service n’est plus rendu est un exercice difficile. D’une part, parce que la participation demandée aux ménages ne représente qu'“un tiers environ du coût réel de l’enlèvement des ordures”, et, d’autre part, étant la même partout, il est difficile de la réévaluer pour la seule spécificité de Raiatea. “Ne pas ramasser les encombrants est un choix qui nous permet de tenir encore un an environ avec le dépotoir de Avera”, poursuit-il.
Il ajoute qu’en parallèle, la création du CET de Faaora est toujours en projet et qu'“un ou deux incinérateurs devraient être livrés courant de l’année 2023 pour brûler toutes les ordures ménagères, à raison de 7 tonnes minimum de déchets à traiter par jour. Et si un deuxième incinérateur nous est livré, il servira alors à brûler ce qui est sur le site du dépotoir de Avera. Mais la priorité est d’abord de brûler les ordures ménagères au fil de l’eau et si possible, de réhabiliter les terrains des dépotoirs avec l’arrivée d’un deuxième incinérateur.” Compte-tenu du traitement des fumées et de leur impact sur l’environnement et la santé et comme le prévoit le code de l’environnement, une enquête publique sera menée ainsi que des études d’impact.
“Seuls les déchets des ménages sont gérés par les communes”
Quant à la taxe versée par le professionnel, Teva Guillain en rappelle le calcul : taxe de 2,814 Fcfp/ litre × nombre de bacs × nombre de fréquence de ramassage × nombre de semaines dans l’année. L’élaboration du nouveau Plan de gestion des déchets (PGD) permettra de réévaluer le coût réel de la collecte des déchets sans l’enlèvement des encombrants. Le directeur de rappeler pour conclure que “les professionnels ne relèvent pas de la compétence de la ComCom, que seuls les déchets des ménages sont gérés par la ComCom et c’est pour cela que nous leur demandons de gérer l’enlèvement de leurs encombrants pour qu’ils soient acheminés sur Tahiti.” Une absence de compétence qui interroge puisque les encombrants sont pourtant toujours théoriquement compris dans la taxe d'enlèvement des déchets des professionnels et que la collecte de leurs autres types de déchets continue à être opérée.