TAHITI, le 6 octobre 2021 - Il est un enfant de la télé. L’animateur, monteur, producteur Raiarii Tevaearai, mieux connu par les téléspectateurs sous son surnom Rai, présente une fois par semaine l’émission "La TV à Rai" sur TNTV. Un programme qui est dans le prolongement de "Djeunes", lancé en 2007, qui projeta Rai "de la brousse" au devant de la scène.
"Je suis ici depuis 2007", raconte Raiarii Tevaearai, ou plutôt Rai. Pour lui, ici, c’est TNTV. Il a un bureau qu’il partage avec un réalisateur. Il a deux grands écrans, des étagères et armoires visiblement pleines, des chemises et des costumes empilés, une boîte de Pops et une bouteille de jus entamée. "C’est un peu ma chambre", poursuit-il, amusé. À TNTV, il est chez lui.
Lui, l’enfant de la télé est, dans la vie comme à l’écran : vivant, enthousiaste, énergique, attentionné. "J’aime les gens." Il s’intéresse à tout le monde, l’artisan, le danseur, le commerçant, le coiffeur, le jeune, le vieux, l’homme ou la femme, l’entrepreneur, le chanteur… Il tend son micro, oriente la caméra et il écoute. Il met à l’aise et en valeur celles et ceux qui ont des choses à raconter, mais ne savent pas toujours par où commencer. Il ne force jamais personne, mais encourage et détend pour passer et faire passer un bon moment.
"Je viens de la brousse"
Avant d’être un enfant de la télé, Rai est un enfant de la Presqu’île. "Je suis de Vairao. Après, il ne reste plus que Teahupoo. Je viens de la brousse. Jusqu’à mon baccalauréat, le premier, car j’en ai fait deux, je ne connaissais pas la ville." Il l’imaginait, de loin. Surtout, il se voyait "dans la boîte. Je regardais beaucoup la télévision, pour moi c’était beaucoup d’humain."
Il a étudié au lycée de Taravao, puis il s’est inscrit au lycée Samuel Raapoto, à Arue, avant d’enchaîner sur une première année d’étude en économie-gestion à l’Université de la Polynésie française. En parallèle, il a cherché et trouvé un job.
Avant même de décrocher son baccalauréat, il officiait comme assistant lumière pour une société basée à Punaauia. Un jour, il a entendu parler d’un casting à TNTV, il s’y est présenté. "On était peut-être une trentaine, de tout âge et tout origine." Rai faisait partie des plus jeunes. Il avait à peine 20 ans. "Je suis né en 1988", précise-t-il. La chaîne cherchait un animateur pour une nouvelle émission destinée aux jeunes. Il avait toutes ses chances.
Une première sélection a retenu trois candidats, dont Rai. La mission donnée à ces candidats pour les départager était de se rendre en ville avec un caméraman et d’interroger les passants. "On devait leur demander ce qu’ils aimeraient voir dans une émission pour les jeunes." Rai s’est démarqué aussitôt, il s’est retrouvé "comme un poisson dans l’eau". Selon lui, ça a été "le déclic". Il était à l’aise. "Je me suis dit : 'Mince, mais ce que j’aime ça !'" C’est finalement lui que la chaîne a gardé.
Il a participé à la création de l’émission baptisée "Djeunes". "J’avais plein d’idées, c’était une émission par les jeunes, pour les jeunes. Elle parlait de leurs hobbies, sports, métiers quand ils en avaient. Elle mettait en valeur les 15/25 ans." Les téléspectateurs pouvaient, pendant 26 minutes, découvrir un film, suivre un micro-trottoir, proposer des dédicaces, découvrir un portrait. "C’était leur moment". L’émission a duré sept ans. "Jusqu’au jour où j’en ai eu marre." Tahiti est une île "toute petite", et Rai y était "trop connu". La situation est certes "plaisante pour l’ego", mais au quotidien, elle sonne faux. Et puis, elle est fatigante. "Être trop connu, ça ne m’a pas plu. J’ai une certaine timidité, j’ai même peut-être fait de la télé pour vaincre cette timidité justement."
Major des BTS de l'année
À l’époque, Rai a eu envie de quitter le monde de la télévision. Finalement, il a pris une disponibilité. Il a décidé de reprendre ses études. "Et quoi de mieux que le commerce ? J’aime le contact avec les gens, vraiment. Et dans ce milieu, on rencontre plein de monde, sans s’exposer." La Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM) ouvrait au même moment un tout nouveau BTS intitulé Négociation et relation client. C’était un BTS en alternance, une "occasion en or". Tout était payé, il y avait 18 places. Pour en avoir une, Rai a retourné ciel et terre. Il a frappé à la porte de toutes les entreprises du territoire. Il a finalement été pris à La Dépêche de Tahiti.
Il passait ses journées de lundi à jeudi en entreprise, supervisé par un tuteur. Le vendredi, il se retrouvait à la CCISM. Les étudiants y suivaient des cours théoriques : anglais, communication commerciale, droit, culture G… Il a trouvé sa place. Après La Dépêche, il est passé chez Paru Vendu. Il a monté un projet original dans le cadre de son BTS créant un support exclusif pour la Presqu’île. "J’avais un portefeuille clients, j’étais à fond, je bossais chez moi. Le rythme était hot, il y avait du boulot, mais j’ai relevé le défi. J’adore les challenges." Le BTS durait deux années. À l’issue de la formation, Rai a obtenu 16,1 de moyenne, sortant major de promotion des BTS de la CCISM. "J’ai encadré mes notes tellement je n’y croyais pas !" Il aurait aimé poursuivre dans le milieu, mais n’a pas trouvé de place. "Je suis retourné à TNTV en octobre 2014."
Pendant six mois, il a animé "Midi Live", une heure de direct en équipe réduite. Pour assurer un direct, il énumère : "Il faut, en plus de l’animateur, au minimum : un réalisateur qui est le chef d’orchestre, un script, gardien du temps, un sondier pour le son, un technicien pour gérer une panne au besoin. On était vraiment au minimum". Il a fait des présentations, suivi des élections et finalement repris, à contre cœur au début, son émission "Djeunes". Entre 2016 et 2020, il a également fait partie de la team d’animateurs le matin sur NRJ, saisissant une nouvelle occasion de voguer vers d’autres horizons.
Djeunes devient la TV à Rai
L’émission a toutefois évolué. Elle est passée de 26 à 13 minutes. Et puis, au bout de deux années, elle est devenue "La TV à Ray". "J’avais grandi. En 2017, j’avais 33 ans et je n’étais plus en phase avec les plus jeunes. J’ai élargi la cible et décidé de mettre dans l’émission tout ce que moi je voulais voir. Aujourd’hui, je sais ce que je veux et ne veux pas." Il y a une semaine, il était avec Biofetia, le groupe qui certifie les agriculteurs biologiques. Avant, avec un DJ, une danseuse... Une chose ne change pas : l’aventure humaine.
En plus de son émission, diffusée à un rythme hebdomadaire, il anime des petites vidéos : "Sacrément bon", "Testé et approuvé", "La Chasse aux cadeaux". Il fait parfois des live sur les salons, foires, événements. "Je réponds à des besoins en communication dans ce cas." Et puis, en plus de l’animation, il fait du montage, de la production. Ses journées ne sont jamais les mêmes. "Avec le recul, je suis vraiment content d’être là." Ses téléspectateurs aussi. Ils lui portent un fidèle attachement.
"Je suis ici depuis 2007", raconte Raiarii Tevaearai, ou plutôt Rai. Pour lui, ici, c’est TNTV. Il a un bureau qu’il partage avec un réalisateur. Il a deux grands écrans, des étagères et armoires visiblement pleines, des chemises et des costumes empilés, une boîte de Pops et une bouteille de jus entamée. "C’est un peu ma chambre", poursuit-il, amusé. À TNTV, il est chez lui.
Lui, l’enfant de la télé est, dans la vie comme à l’écran : vivant, enthousiaste, énergique, attentionné. "J’aime les gens." Il s’intéresse à tout le monde, l’artisan, le danseur, le commerçant, le coiffeur, le jeune, le vieux, l’homme ou la femme, l’entrepreneur, le chanteur… Il tend son micro, oriente la caméra et il écoute. Il met à l’aise et en valeur celles et ceux qui ont des choses à raconter, mais ne savent pas toujours par où commencer. Il ne force jamais personne, mais encourage et détend pour passer et faire passer un bon moment.
"Je viens de la brousse"
Avant d’être un enfant de la télé, Rai est un enfant de la Presqu’île. "Je suis de Vairao. Après, il ne reste plus que Teahupoo. Je viens de la brousse. Jusqu’à mon baccalauréat, le premier, car j’en ai fait deux, je ne connaissais pas la ville." Il l’imaginait, de loin. Surtout, il se voyait "dans la boîte. Je regardais beaucoup la télévision, pour moi c’était beaucoup d’humain."
Il a étudié au lycée de Taravao, puis il s’est inscrit au lycée Samuel Raapoto, à Arue, avant d’enchaîner sur une première année d’étude en économie-gestion à l’Université de la Polynésie française. En parallèle, il a cherché et trouvé un job.
Avant même de décrocher son baccalauréat, il officiait comme assistant lumière pour une société basée à Punaauia. Un jour, il a entendu parler d’un casting à TNTV, il s’y est présenté. "On était peut-être une trentaine, de tout âge et tout origine." Rai faisait partie des plus jeunes. Il avait à peine 20 ans. "Je suis né en 1988", précise-t-il. La chaîne cherchait un animateur pour une nouvelle émission destinée aux jeunes. Il avait toutes ses chances.
Une première sélection a retenu trois candidats, dont Rai. La mission donnée à ces candidats pour les départager était de se rendre en ville avec un caméraman et d’interroger les passants. "On devait leur demander ce qu’ils aimeraient voir dans une émission pour les jeunes." Rai s’est démarqué aussitôt, il s’est retrouvé "comme un poisson dans l’eau". Selon lui, ça a été "le déclic". Il était à l’aise. "Je me suis dit : 'Mince, mais ce que j’aime ça !'" C’est finalement lui que la chaîne a gardé.
Il a participé à la création de l’émission baptisée "Djeunes". "J’avais plein d’idées, c’était une émission par les jeunes, pour les jeunes. Elle parlait de leurs hobbies, sports, métiers quand ils en avaient. Elle mettait en valeur les 15/25 ans." Les téléspectateurs pouvaient, pendant 26 minutes, découvrir un film, suivre un micro-trottoir, proposer des dédicaces, découvrir un portrait. "C’était leur moment". L’émission a duré sept ans. "Jusqu’au jour où j’en ai eu marre." Tahiti est une île "toute petite", et Rai y était "trop connu". La situation est certes "plaisante pour l’ego", mais au quotidien, elle sonne faux. Et puis, elle est fatigante. "Être trop connu, ça ne m’a pas plu. J’ai une certaine timidité, j’ai même peut-être fait de la télé pour vaincre cette timidité justement."
Major des BTS de l'année
À l’époque, Rai a eu envie de quitter le monde de la télévision. Finalement, il a pris une disponibilité. Il a décidé de reprendre ses études. "Et quoi de mieux que le commerce ? J’aime le contact avec les gens, vraiment. Et dans ce milieu, on rencontre plein de monde, sans s’exposer." La Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM) ouvrait au même moment un tout nouveau BTS intitulé Négociation et relation client. C’était un BTS en alternance, une "occasion en or". Tout était payé, il y avait 18 places. Pour en avoir une, Rai a retourné ciel et terre. Il a frappé à la porte de toutes les entreprises du territoire. Il a finalement été pris à La Dépêche de Tahiti.
Il passait ses journées de lundi à jeudi en entreprise, supervisé par un tuteur. Le vendredi, il se retrouvait à la CCISM. Les étudiants y suivaient des cours théoriques : anglais, communication commerciale, droit, culture G… Il a trouvé sa place. Après La Dépêche, il est passé chez Paru Vendu. Il a monté un projet original dans le cadre de son BTS créant un support exclusif pour la Presqu’île. "J’avais un portefeuille clients, j’étais à fond, je bossais chez moi. Le rythme était hot, il y avait du boulot, mais j’ai relevé le défi. J’adore les challenges." Le BTS durait deux années. À l’issue de la formation, Rai a obtenu 16,1 de moyenne, sortant major de promotion des BTS de la CCISM. "J’ai encadré mes notes tellement je n’y croyais pas !" Il aurait aimé poursuivre dans le milieu, mais n’a pas trouvé de place. "Je suis retourné à TNTV en octobre 2014."
Pendant six mois, il a animé "Midi Live", une heure de direct en équipe réduite. Pour assurer un direct, il énumère : "Il faut, en plus de l’animateur, au minimum : un réalisateur qui est le chef d’orchestre, un script, gardien du temps, un sondier pour le son, un technicien pour gérer une panne au besoin. On était vraiment au minimum". Il a fait des présentations, suivi des élections et finalement repris, à contre cœur au début, son émission "Djeunes". Entre 2016 et 2020, il a également fait partie de la team d’animateurs le matin sur NRJ, saisissant une nouvelle occasion de voguer vers d’autres horizons.
Djeunes devient la TV à Rai
L’émission a toutefois évolué. Elle est passée de 26 à 13 minutes. Et puis, au bout de deux années, elle est devenue "La TV à Ray". "J’avais grandi. En 2017, j’avais 33 ans et je n’étais plus en phase avec les plus jeunes. J’ai élargi la cible et décidé de mettre dans l’émission tout ce que moi je voulais voir. Aujourd’hui, je sais ce que je veux et ne veux pas." Il y a une semaine, il était avec Biofetia, le groupe qui certifie les agriculteurs biologiques. Avant, avec un DJ, une danseuse... Une chose ne change pas : l’aventure humaine.
En plus de son émission, diffusée à un rythme hebdomadaire, il anime des petites vidéos : "Sacrément bon", "Testé et approuvé", "La Chasse aux cadeaux". Il fait parfois des live sur les salons, foires, événements. "Je réponds à des besoins en communication dans ce cas." Et puis, en plus de l’animation, il fait du montage, de la production. Ses journées ne sont jamais les mêmes. "Avec le recul, je suis vraiment content d’être là." Ses téléspectateurs aussi. Ils lui portent un fidèle attachement.