Patrick Bouisset, physicien responsable du Laboratoire d’Etude et de Suivi de l’Environnement, basé à Vairao sur la Presqu’île, l’un des auteurs du rapport 2012.
PAPEETE, jeudi 7 novembre 2013. L’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a publié ce jeudi son rapport annuel de 2012 sur la surveillance de la radioactivité sur le territoire. La conclusion principale indique que «l’état radiologique constaté en 2012 est stable (…) à un très bas niveau». Enfin, la surveillance renforcée depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, dans le milieu marin précise «l’absence d’impact de la contamination du domaine marin japonais, dans les eaux polynésiennes».
Pas de panique, tout va bien. C’est en substance le résultat de l’enquête 2012 sur la radioactivité en Polynésie française surveillée sur le territoire depuis 1962 dans sept îles de Polynésie : Tahiti, Maupiti, Hao, Rangiroa, Hiva Oa, Mangareva et Tubuai. Ces sept îles ont été choisies parce qu’elles permettent de couvrir l’ensemble du territoire de la Polynésie française, qu’elles permettent de varier les catégories des îles : atolls ou îles hautes et tiennent compte de la position de Moruroa et Fangataufa, où ont eu lieu les essais nucléaires français dans l’atmosphère entre 1966 et 1974, et du balayage des vents dominants, facteurs importants pour les trajets des retombées de ces essais. Chaque année, le LESE (Laboratoire d’Etude et de Suivi de l’Environnement) qui dépend de l’IRSN fait des analyses à la fois dans le milieu physique, le domaine marin et terrestre, notamment dans des produits qui sont à la base de la consommation alimentaire des Polynésiens. Premier résultat notable et très attendu de nombreux habitants qui nourrissent de fortes inquiétudes à ce sujet, «les résultats de 2012 dans le milieu marin océanique montrent l’absence de traces de radioactivité imputable à l’accident nucléaire de Fukushima dans les eaux territoriales de Polynésie».
Dans l’air, le seul radionucléide artificiel émetteur encore détectable en Polynésie française est le césium 137. Il témoigne de la rémanence des retombées anciennes des essais atmosphériques d’armes nucléaires. La valeur moyenne de 2012 est comparable à celle des années précédentes et est à Tahiti deux fois moins élevée qu’en région parisienne. Dans l’air, l’accident de Fukushima n’a causé aucune augmentation de la radioactivité en Polynésie. «En métropole, on note en 2011 une nette augmentation de la concentration du 137Cs atmosphérique consécutif à l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima qui a eu un impact sur l’ensemble de l’hémisphère nord, sans impact décelable dans l’hémisphère sud».
Toutefois en 2011, l’accident de Fukushima a déclenché une surveillance accrue de la fréquence des prélèvements d’eau de mer en Polynésie, à la recherche de traces de cette radioactivité accidentelle (césium 137 et 134). En 2012 encore, la fréquence de prélèvement d’eau de mer est restée mensuelle. Pour le césium 137, «la valeur moyenne de 1,06 0,05 mBq.L-1 mesurée durant l’année 2012 pour le 137Cs, est conforme à celles obtenues généralement dans cette zone de l’océan Pacifique et à celles obtenues depuis 2009 à Vairao». Dans les eaux douces (eaux de pluie, eaux de source ou de boissons), «tous les résultats sont inférieurs aux limites de détection», seule une eau de rivière collectée en 2012 sur la Presqu’île de Tahiti a permis de «détecter la présence de césium 137 à une concentration très faible».
Le césium 137 dans l’eau de mer et l’ensemble des radionucléides dans les poissons de haute mer et de lagon, pêchés et consommés par les Polynésiens, sont mesurés régulièrement. Depuis septembre 2011, une attention particulière a été portée sur les poissons de haute mer pouvant véhiculer une contamination du Pacifique nord vers le Pacifique sud. Mais les résultats de ces prélèvements démontrent que les eaux polynésiennes ne présentent aucune trace de césium 134 et que les traces de césium 137 sont cohérentes avec les résultats obtenus les années antérieures (entre 0,34 et 0,85 Bq.kg-1 sec), «une valeur très inférieure aux niveaux maximaux admissibles pour les denrées alimentaires»
Pour les espèces lagonaires, les prélèvements sont restés focalisés sur les mérous qui sont de bons
intégrateurs du césium. «Le césium 137 peut encore être quantifié dans tous les poissons de lagon analysés, rarement dans les autres produits de lagon. Les concentrations dans les poissons, supérieures à celles mesurées dans les mollusques, s’expliquent par leur position plus élevée dans la chaîne trophique et par des phénomènes de rétention active du césium 137 dans les muscles de poissons».
Dans le milieu terrestre, les prélèvements ont été notamment réalisés dans des échantillons de lait entier provenant du plateau de Taravao. «En 2012, les teneurs en césium 137 sont restées cohérentes avec les teneurs mesurées antérieurement à l’accident (…) comparables aux valeurs observées en Nouvelle-Zélande en 2011». Comme les années précédentes, la concentration en césium 137 dans le lait entier local en 2012, est toutefois légèrement supérieure à celles du lait UHT importé de métropole. Dans les autres produits alimentaires, «près de la moitié des analyses permettent encore de quantifier des traces en césium 137» notamment dans les viandes de bœuf et de porc de Tahiti. Néanmoins, «les phénomènes de dilution dans l’environnement rendent de plus en plus difficile la mesure de ce radionucléide dont la persistance, liée à sa période radioactive, est de plusieurs centaines d’années». La conclusion du rapport est très rassurante puisque les concentrations mesurées dans l’ensemble des denrées alimentaires sont très faibles par rapport aux niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive pour les denrées alimentaires.
Pas de panique, tout va bien. C’est en substance le résultat de l’enquête 2012 sur la radioactivité en Polynésie française surveillée sur le territoire depuis 1962 dans sept îles de Polynésie : Tahiti, Maupiti, Hao, Rangiroa, Hiva Oa, Mangareva et Tubuai. Ces sept îles ont été choisies parce qu’elles permettent de couvrir l’ensemble du territoire de la Polynésie française, qu’elles permettent de varier les catégories des îles : atolls ou îles hautes et tiennent compte de la position de Moruroa et Fangataufa, où ont eu lieu les essais nucléaires français dans l’atmosphère entre 1966 et 1974, et du balayage des vents dominants, facteurs importants pour les trajets des retombées de ces essais. Chaque année, le LESE (Laboratoire d’Etude et de Suivi de l’Environnement) qui dépend de l’IRSN fait des analyses à la fois dans le milieu physique, le domaine marin et terrestre, notamment dans des produits qui sont à la base de la consommation alimentaire des Polynésiens. Premier résultat notable et très attendu de nombreux habitants qui nourrissent de fortes inquiétudes à ce sujet, «les résultats de 2012 dans le milieu marin océanique montrent l’absence de traces de radioactivité imputable à l’accident nucléaire de Fukushima dans les eaux territoriales de Polynésie».
Dans l’air, le seul radionucléide artificiel émetteur encore détectable en Polynésie française est le césium 137. Il témoigne de la rémanence des retombées anciennes des essais atmosphériques d’armes nucléaires. La valeur moyenne de 2012 est comparable à celle des années précédentes et est à Tahiti deux fois moins élevée qu’en région parisienne. Dans l’air, l’accident de Fukushima n’a causé aucune augmentation de la radioactivité en Polynésie. «En métropole, on note en 2011 une nette augmentation de la concentration du 137Cs atmosphérique consécutif à l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima qui a eu un impact sur l’ensemble de l’hémisphère nord, sans impact décelable dans l’hémisphère sud».
Toutefois en 2011, l’accident de Fukushima a déclenché une surveillance accrue de la fréquence des prélèvements d’eau de mer en Polynésie, à la recherche de traces de cette radioactivité accidentelle (césium 137 et 134). En 2012 encore, la fréquence de prélèvement d’eau de mer est restée mensuelle. Pour le césium 137, «la valeur moyenne de 1,06 0,05 mBq.L-1 mesurée durant l’année 2012 pour le 137Cs, est conforme à celles obtenues généralement dans cette zone de l’océan Pacifique et à celles obtenues depuis 2009 à Vairao». Dans les eaux douces (eaux de pluie, eaux de source ou de boissons), «tous les résultats sont inférieurs aux limites de détection», seule une eau de rivière collectée en 2012 sur la Presqu’île de Tahiti a permis de «détecter la présence de césium 137 à une concentration très faible».
Le césium 137 dans l’eau de mer et l’ensemble des radionucléides dans les poissons de haute mer et de lagon, pêchés et consommés par les Polynésiens, sont mesurés régulièrement. Depuis septembre 2011, une attention particulière a été portée sur les poissons de haute mer pouvant véhiculer une contamination du Pacifique nord vers le Pacifique sud. Mais les résultats de ces prélèvements démontrent que les eaux polynésiennes ne présentent aucune trace de césium 134 et que les traces de césium 137 sont cohérentes avec les résultats obtenus les années antérieures (entre 0,34 et 0,85 Bq.kg-1 sec), «une valeur très inférieure aux niveaux maximaux admissibles pour les denrées alimentaires»
Pour les espèces lagonaires, les prélèvements sont restés focalisés sur les mérous qui sont de bons
intégrateurs du césium. «Le césium 137 peut encore être quantifié dans tous les poissons de lagon analysés, rarement dans les autres produits de lagon. Les concentrations dans les poissons, supérieures à celles mesurées dans les mollusques, s’expliquent par leur position plus élevée dans la chaîne trophique et par des phénomènes de rétention active du césium 137 dans les muscles de poissons».
Dans le milieu terrestre, les prélèvements ont été notamment réalisés dans des échantillons de lait entier provenant du plateau de Taravao. «En 2012, les teneurs en césium 137 sont restées cohérentes avec les teneurs mesurées antérieurement à l’accident (…) comparables aux valeurs observées en Nouvelle-Zélande en 2011». Comme les années précédentes, la concentration en césium 137 dans le lait entier local en 2012, est toutefois légèrement supérieure à celles du lait UHT importé de métropole. Dans les autres produits alimentaires, «près de la moitié des analyses permettent encore de quantifier des traces en césium 137» notamment dans les viandes de bœuf et de porc de Tahiti. Néanmoins, «les phénomènes de dilution dans l’environnement rendent de plus en plus difficile la mesure de ce radionucléide dont la persistance, liée à sa période radioactive, est de plusieurs centaines d’années». La conclusion du rapport est très rassurante puisque les concentrations mesurées dans l’ensemble des denrées alimentaires sont très faibles par rapport aux niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive pour les denrées alimentaires.
EN CHIFFRES
En 2012, il y a eu au total 213 prélèvements analysés : 57 pour le domaine physique et 156 pour le
domaine biologique (62 prélèvements en mer et 94 sur terre).
En mer, il s’agit de 41 prélèvements de poissons pélagiques (espadon, bonite, thazard, mahi mahi et différentes espèces de thons) ; de 7 prélèvements de poissons, vivant dans le lagon appartenant au genre loche et mérou exclusivement ; et enfin 14 prélèvements de mollusques et autres.
Sur terre, les 94 prélèvements se répartissent en 15 boissons (4 eaux de boisson, 6 eaux de coco,
1 bière, 1 jus de fruit, 1 soda et 2 laits), 31 légumes (9 légumes-feuilles, 9 légumes-fruits et
13 légumes-racines), 32 fruits, 4 viandes et 2 œufs, et 10 prélèvements complémentaires relatifs à des produits d’importation (1 bière, 1 lait, 3 viandes et 5 autres produits divers : pâtes, pain, riz, pomme de terre, nouilles japonaises).
En 2012, il y a eu au total 213 prélèvements analysés : 57 pour le domaine physique et 156 pour le
domaine biologique (62 prélèvements en mer et 94 sur terre).
En mer, il s’agit de 41 prélèvements de poissons pélagiques (espadon, bonite, thazard, mahi mahi et différentes espèces de thons) ; de 7 prélèvements de poissons, vivant dans le lagon appartenant au genre loche et mérou exclusivement ; et enfin 14 prélèvements de mollusques et autres.
Sur terre, les 94 prélèvements se répartissent en 15 boissons (4 eaux de boisson, 6 eaux de coco,
1 bière, 1 jus de fruit, 1 soda et 2 laits), 31 légumes (9 légumes-feuilles, 9 légumes-fruits et
13 légumes-racines), 32 fruits, 4 viandes et 2 œufs, et 10 prélèvements complémentaires relatifs à des produits d’importation (1 bière, 1 lait, 3 viandes et 5 autres produits divers : pâtes, pain, riz, pomme de terre, nouilles japonaises).