PAPEETE, le 1er septembre 2016 - Le haut-commissaire René Bidal a fait parvenir un communiqué de presse "urgent" aux médias, ce jeudi dans la soirée, suite à la publication par Tahiti-Infos du compte-rendu d'audience du tribunal correctionnel de ce jour faisant état d'inquiétudes importantes portant sur la radicalisation islamiste d'un détenu polynésien de 26 ans incarcéré à Nuutania. Trois détenus font l'objet de fiches "S", indique le communiqué, ces fiches de renseignements visant des individus potentiellement menaçants. "Ne créons pas de psychose non justifiée dans un territoire qui est épargné" tempère toutefois le représentant de l'Etat en Polynésie française qui précise : "La fiche "S" aura pour objectif, lorsque ces trois détenus seront libérés, de mobiliser les services de sécurité pour assurer un suivi afin d’éviter toute dérive extrémiste".
> Lire aussi : Un détenu polynésien radicalisé "inquiétant" à Nuutania
Ci-dessous, le communiqué dans son intégralité :
"A la suite de l’attentat de Nice, le 14 juillet dernier, j’ai rendu visite aux forces de sécurité de l’aéroport de Faa’a. A cette occasion, j’ai indiqué qu’il n’y avait pas, sur le territoire de la Polynésie française, de personne faisant l’objet d’une fiche "S" pour un comportement indiquant un processus de radicalisation.
Depuis, des signalements faibles qui avaient été portés à ma connaissance par l’administration pénitentiaire ont été caractérisés, courant août, par des attitudes et propos plus explicites s’agissant des références à un islam politique. Cette évolution négative a motivé des fiches « S » pour trois détenus de Nuutania.
Ce sont les seules fiches « S » pour ce motif qui existent en Polynésie française.
Dans ce contexte, pour les services de sécurité, la fiche « S » induit un rôle d’alerte et de suivi pour les personnes concernées. En l’occurrence, puisqu’il s’agit de détenus, c’est à l’administration pénitentiaire de choisir les voies et moyens les mieux adaptés à la vie carcérale et à leurs comportements.
Ces trois fiches « S » correspondent avant tout à des mesures de prévention. Ne créons pas de psychose non justifiée dans un territoire qui est épargné. La fiche « S » aura pour objectif, lorsque ces trois détenus seront libérés, de mobiliser les services de sécurité pour assurer un suivi afin d’éviter toute dérive extrémiste.
Pour le reste, je n’ai pas à commenter les débats d’un prétoire à une audience correctionnelle, ni, d’ailleurs, les faits judiciaires qui les justifient. A ce jour, je considère que la situation polynésienne, sur ce sujet de radicalisation, est particulièrement préservée et rien ne justifie que je prenne des mesures particulières qui mobiliseraient au-delà de ce qui est déjà prévu dans le cadre de Vigipirate renforcé".
> Lire aussi : Un détenu polynésien radicalisé "inquiétant" à Nuutania
Ci-dessous, le communiqué dans son intégralité :
"A la suite de l’attentat de Nice, le 14 juillet dernier, j’ai rendu visite aux forces de sécurité de l’aéroport de Faa’a. A cette occasion, j’ai indiqué qu’il n’y avait pas, sur le territoire de la Polynésie française, de personne faisant l’objet d’une fiche "S" pour un comportement indiquant un processus de radicalisation.
Depuis, des signalements faibles qui avaient été portés à ma connaissance par l’administration pénitentiaire ont été caractérisés, courant août, par des attitudes et propos plus explicites s’agissant des références à un islam politique. Cette évolution négative a motivé des fiches « S » pour trois détenus de Nuutania.
Ce sont les seules fiches « S » pour ce motif qui existent en Polynésie française.
Dans ce contexte, pour les services de sécurité, la fiche « S » induit un rôle d’alerte et de suivi pour les personnes concernées. En l’occurrence, puisqu’il s’agit de détenus, c’est à l’administration pénitentiaire de choisir les voies et moyens les mieux adaptés à la vie carcérale et à leurs comportements.
Ces trois fiches « S » correspondent avant tout à des mesures de prévention. Ne créons pas de psychose non justifiée dans un territoire qui est épargné. La fiche « S » aura pour objectif, lorsque ces trois détenus seront libérés, de mobiliser les services de sécurité pour assurer un suivi afin d’éviter toute dérive extrémiste.
Pour le reste, je n’ai pas à commenter les débats d’un prétoire à une audience correctionnelle, ni, d’ailleurs, les faits judiciaires qui les justifient. A ce jour, je considère que la situation polynésienne, sur ce sujet de radicalisation, est particulièrement préservée et rien ne justifie que je prenne des mesures particulières qui mobiliseraient au-delà de ce qui est déjà prévu dans le cadre de Vigipirate renforcé".
La fiche "S" expliquée par le haut-commissariat
La fiche S est une des nombreuses catégories du fichier des personnes recherchées (FPR). Chaque catégorie possède une nomenclature qui s’exprime par une lettre : « M » pour les mineurs en fugue, « V » pour les évadés…
Cette fiche contient l’état civil, le signalement, la photographie, les motifs de recherche, la conduite à tenir en cas de découverte et quelques autres détails. On peut donc être fiché dans le FPR pour de nombreuses raisons : judiciaires, administratives, fiscales, mais aussi « d’ordre public », dont la fiche « S » pour sûreté de l’Etat.
Les fiches "S" n’entraînent aucune action automatique de coercition à l’encontre d’une personne mais elles mobilisent les forces de sécurité dans le suivi de la personne fichée dans les limites fixées par la loi.
Cette fiche contient l’état civil, le signalement, la photographie, les motifs de recherche, la conduite à tenir en cas de découverte et quelques autres détails. On peut donc être fiché dans le FPR pour de nombreuses raisons : judiciaires, administratives, fiscales, mais aussi « d’ordre public », dont la fiche « S » pour sûreté de l’Etat.
Les fiches "S" n’entraînent aucune action automatique de coercition à l’encontre d’une personne mais elles mobilisent les forces de sécurité dans le suivi de la personne fichée dans les limites fixées par la loi.