Tahiti, le 4 novembre 2024 - Dévoilé lors du salon du livre, Marau Taaroa, dernière reine de Tahiti, Souvenirs recueillis par sa fille, la princesse Ariimanihinihi Takau Pomare-Vedel de Raanui Daunassans, paru aux éditions Au vent des îles, est un ouvrage qui dit les petits détails de la grande histoire. Il apporte un éclairage nouveau sur la reine, les personnages qu’elle a fréquentés mais également sur la vie de l’époque.
Raanui Daunassans est l’auteur de Marau Taaroa, dernière reine de Tahiti, Souvenirs recueillis par sa fille, la princesse Ariimanihinihi Takau Pomare-Vedel, paru aux éditions Au Vent des îles. Lors du salon du livre en octobre dernier, il a pu constater l’engouement des lecteurs pour ce titre inédit et éclairant. “Tout le monde est passionné, subjugué par le contenu et par la manière dont j’ai trouvé le manuscrit.”
“Je n’ai absolument rien changé”
L’ouvrage est un recueil de souvenirs familiaux collectés sur plusieurs générations et racontés dans les années 1930 par la souveraine à sa fille, la princesse Takau. Cette dernière les a ensuite organisés et rédigés avec le regard d’une femme de son temps. Les souvenirs et témoignages entre 1821 et 1918 sont ceux de la reine. “Je n’ai fait que les retranscrire, je n’ai absolument rien changé”, insiste l’auteur. Il dit avoir “fait mon devoir” en transmettant les éléments du manuscrit d’origine.
“J’ai voulu apporter ma petite pierre à l’édifice.” En reprenant le texte original, Raanui Daunassans laisse à l’attention “des enfants de mon pays”, mais aussi des historiens, “matière à retracer les faits historiques de notre passé tels que nous les a transmis mon ancêtre”.
Il croit “fermement” aux éléments du texte qui apportent un nouveau regard sur la Polynésie, mais aussi sur Marau Taaroa. “Il faut arrêter de dire des sottises à son propos.” Cette dernière a assisté à de grands événements de l’intérieur, rencontré de nombreux personnages et elle révèle le tout, apportant de nouvelles manières de voir. Elle décrit en détail le quotidien des Polynésiens d’alors.
Par exemple : “Pour en revenir à la cérémonie du ma’a tiete, il s’agissait par là de constituer ce que l’on aurait pu appeler la table du jeune prince ou princesse, si nous avions eu des tables. Mais on mangeait par terre, sans autre vaisselle ni couvert que des feuilles fraîches, des ouvrages en bois et la fourchette du père Adam, demeurée comme on le sait en usage à la cour de France jusqu’à l’époque de Louis XIII.” Ou encore, à propos de la reine : “Comme chacun à Tahiti, elle se levait avec le jour et débutait par la prière du matin que récitait un pasteur indigène. Après quoi venait le thé, les deux autres repas ayant lieu à onze heures du matin et à six heures du soir. Leur préparation était toute une affaire. Il y avait d’abord la distribution des vivres, faits par un vieux serviteur qui, naturellement, gâtait ses favoris (…)”
Le manuscrit attendait là, intact
Raanui Daunassans est l’arrière-petit-fils de Marau Taaroa (1860-1935). Il est le petit-fils d’Ernest Salmon, dernier enfant de la reine Marau. Après une carrière d’enseignant, il s’est consacré à la préservation de son patrimoine familial, héritant d’une importante collection d’artefacts, d’objets d’art et de manuscrits historiques.
En 2019, dans un appartement familial à Nice (celui de la princesse Takau), il a découvert par hasard un manuscrit original. “C’est comme si j’étais entré dans une capsule temporelle”, raconte-t-il. L’appartement, sous scellé depuis 25 ans, n’avait pas bougé. Il était tout juste drapé “d’un léger voile de poussière”. Le manuscrit intitulé Souvenirs de Marau Taaroa attendait là, dans le secrétaire Louis XVI de la chambre à coucher. Raanui Daunassans ne cache pas son émotion à l’évocation de son entrée dans l’appartement et de la découverte du manuscrit. Il raconte en détail cette découverte dans l’ouvrage. Il tient à partager les émotions ressenties en entrant dans l’appartement et en y déambulant, puis le plaisir qu’il a eu en parcourant le texte.
Raanui Daunassans a vérifié les citations qu’il a agrémentées de notes en bas de page pour donner des éléments de contexte, il s’est procuré le jugement du divorce de la reine et de Pōmare V qu’il livre en l’état. Il a ensuite puisé dans ses souvenirs pour étendre le récit jusqu’en 1935, année du décès de Marau Taaroa. En plus, il a fourni une riche et précieuse iconographie offrant ainsi un précieux outil à ses contemporains.
Raanui Daunassans est l’auteur de Marau Taaroa, dernière reine de Tahiti, Souvenirs recueillis par sa fille, la princesse Ariimanihinihi Takau Pomare-Vedel, paru aux éditions Au Vent des îles. Lors du salon du livre en octobre dernier, il a pu constater l’engouement des lecteurs pour ce titre inédit et éclairant. “Tout le monde est passionné, subjugué par le contenu et par la manière dont j’ai trouvé le manuscrit.”
“Je n’ai absolument rien changé”
L’ouvrage est un recueil de souvenirs familiaux collectés sur plusieurs générations et racontés dans les années 1930 par la souveraine à sa fille, la princesse Takau. Cette dernière les a ensuite organisés et rédigés avec le regard d’une femme de son temps. Les souvenirs et témoignages entre 1821 et 1918 sont ceux de la reine. “Je n’ai fait que les retranscrire, je n’ai absolument rien changé”, insiste l’auteur. Il dit avoir “fait mon devoir” en transmettant les éléments du manuscrit d’origine.
“J’ai voulu apporter ma petite pierre à l’édifice.” En reprenant le texte original, Raanui Daunassans laisse à l’attention “des enfants de mon pays”, mais aussi des historiens, “matière à retracer les faits historiques de notre passé tels que nous les a transmis mon ancêtre”.
Il croit “fermement” aux éléments du texte qui apportent un nouveau regard sur la Polynésie, mais aussi sur Marau Taaroa. “Il faut arrêter de dire des sottises à son propos.” Cette dernière a assisté à de grands événements de l’intérieur, rencontré de nombreux personnages et elle révèle le tout, apportant de nouvelles manières de voir. Elle décrit en détail le quotidien des Polynésiens d’alors.
Par exemple : “Pour en revenir à la cérémonie du ma’a tiete, il s’agissait par là de constituer ce que l’on aurait pu appeler la table du jeune prince ou princesse, si nous avions eu des tables. Mais on mangeait par terre, sans autre vaisselle ni couvert que des feuilles fraîches, des ouvrages en bois et la fourchette du père Adam, demeurée comme on le sait en usage à la cour de France jusqu’à l’époque de Louis XIII.” Ou encore, à propos de la reine : “Comme chacun à Tahiti, elle se levait avec le jour et débutait par la prière du matin que récitait un pasteur indigène. Après quoi venait le thé, les deux autres repas ayant lieu à onze heures du matin et à six heures du soir. Leur préparation était toute une affaire. Il y avait d’abord la distribution des vivres, faits par un vieux serviteur qui, naturellement, gâtait ses favoris (…)”
Le manuscrit attendait là, intact
Raanui Daunassans est l’arrière-petit-fils de Marau Taaroa (1860-1935). Il est le petit-fils d’Ernest Salmon, dernier enfant de la reine Marau. Après une carrière d’enseignant, il s’est consacré à la préservation de son patrimoine familial, héritant d’une importante collection d’artefacts, d’objets d’art et de manuscrits historiques.
En 2019, dans un appartement familial à Nice (celui de la princesse Takau), il a découvert par hasard un manuscrit original. “C’est comme si j’étais entré dans une capsule temporelle”, raconte-t-il. L’appartement, sous scellé depuis 25 ans, n’avait pas bougé. Il était tout juste drapé “d’un léger voile de poussière”. Le manuscrit intitulé Souvenirs de Marau Taaroa attendait là, dans le secrétaire Louis XVI de la chambre à coucher. Raanui Daunassans ne cache pas son émotion à l’évocation de son entrée dans l’appartement et de la découverte du manuscrit. Il raconte en détail cette découverte dans l’ouvrage. Il tient à partager les émotions ressenties en entrant dans l’appartement et en y déambulant, puis le plaisir qu’il a eu en parcourant le texte.
Raanui Daunassans a vérifié les citations qu’il a agrémentées de notes en bas de page pour donner des éléments de contexte, il s’est procuré le jugement du divorce de la reine et de Pōmare V qu’il livre en l’état. Il a ensuite puisé dans ses souvenirs pour étendre le récit jusqu’en 1935, année du décès de Marau Taaroa. En plus, il a fourni une riche et précieuse iconographie offrant ainsi un précieux outil à ses contemporains.
La dernière reine de Tahiti
Marau Taaroa est née le 20 avril 1860. Elle était la troisième fille de la princesse Ariioehau, la princesse de la Paix, et d’Alexandre Salmon dont le mariage n’avait pu avoir lieu que grâce à l’appui de la reine Pōmare IV. Elle fut un temps l'épouse du roi Pōmare V qui régna de 1877 à 1880 et fut la dernière reine du royaume de Tahiti. À la mort de sa mère, la princesse Takau se retrouva en possession non seulement du texte des Mémoires édité par le Handy en 1922 mais aussi des Souvenirs de la reine Marau, qu’elle avait recueillis au cours des années 1932-1933 alors qu’elle servait de secrétaire à sa mère.
Marau Taaroa est née le 20 avril 1860. Elle était la troisième fille de la princesse Ariioehau, la princesse de la Paix, et d’Alexandre Salmon dont le mariage n’avait pu avoir lieu que grâce à l’appui de la reine Pōmare IV. Elle fut un temps l'épouse du roi Pōmare V qui régna de 1877 à 1880 et fut la dernière reine du royaume de Tahiti. À la mort de sa mère, la princesse Takau se retrouva en possession non seulement du texte des Mémoires édité par le Handy en 1922 mais aussi des Souvenirs de la reine Marau, qu’elle avait recueillis au cours des années 1932-1933 alors qu’elle servait de secrétaire à sa mère.
Dédicaces
Pour rencontrer l’auteur, rendez-vous à la librairie Odyssey le samedi 9 novembre de 8h30 à midi.
Pour rencontrer l’auteur, rendez-vous à la librairie Odyssey le samedi 9 novembre de 8h30 à midi.