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Qui remportera le grand prix du Tumu ra'i fenua cette année ?


PAPEETE, 2 juillet 2019 -  Ce prix récompensera le meilleur groupe de chant du Heiva i Tahiti, celui qui aura accumulé le plus grand nombre de points dans les trois catégories imposées de ce concours : tārava, rū'au et 'ūtē paripari. Ces chants traditionnels suscitent de plus en plus d'intérêt.

Des chants polynésiens sur des rythmes pas très à la mode, difficile pour les groupes de chant de se faire entendre. Cependant, ils sont de plus en plus nombreux à intégrer les groupes de chant. D'ailleurs, cette année, les formations en chant sont beaucoup plus nombreuses que les groupes de danse.
 
Quinze groupes concourront dans les différentes catégories imposées : tārava, 'ūtē paripari et rū'au. Le 'ūtē 'ārearea étant un concours facultatif.
 
Dans notre culture, on retrouve quatre types de chants : le tārava, le rū'au, le 'ūtē et les hīmene nota.
 
Le 'ori tahiti et les hīmene avaient été interdits, dans les années 1 800, par les missionnaires, mais aussi par le roi Pōmare II en 1819 et la reine Pōmare IV en 1842.
 
Le 14 juillet 1881, la fête nationale française marquera le retour des festivités traditionnelles, ou du moins, l'entrée du concours de chants. Une fête qui a été baptisée "tiurai", et qui prendra le nom de Heiva, en 1985. La danse arrivera quelques années plus tard.
 
QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE LES TROIS TARAVA ?
 
Au Heiva i Tahiti, la catégorie tārava est décomposée en trois types bien distincts : le tārava tahiti, le tārava raromata'i et le tārava tuha'a pae. Pour le concours, les groupes doivent obligatoirement faire ressortir neuf voix différentes, que l'on appelle les "'auri". Le tārava raromata'i est très mélodieux, avec plusieurs variantes musicales. Le tārava tahiti est très ardu, très rythmé, avec différents tons à l'intérieur. Par exemple, le "perepere" (la voix aigüe). pour le tārava tahiti, il est continu. Le perepere du tārava raromata'i est ondulé. Pour le tārava tuha'a pae, cela dépend de l'île. L'île de Rurutu, par exemple, a un tārava très rapide par rapport au tārava de Rimatara qui, lui, est en peu plus lent, comme celui de Raivavae.

LES 'UTE ET LES RU'AU
 
Deux autres types de chants traditionnels sont inscrits au Heiva i Tahiti, il s'agit du 'ūtē (paripari ou 'āreare'a) et du rū'au. Le 'ūtē paripari est un chant avec lequel les chanteurs font l'éloge d'un lieu géographique (une terre, une montagne, une vallée, une pointe...). Le 'ūtē 'ārearea est chanté pour se moquer d'une personne ou d'un objet. Les 'ūtē sont des chants qui peuvent être parfois rythmés.
 
Les rū'au, cette fois-ci, ont une mélodie bien spécifique, plutôt lente. Certains disent que les rū'au sont chantés durant les deuils.
 
Pour les 'ūtē et les rū'au, les groupes doivent absolument faire ressortir six voix distinctes lors de leur passage au concours du Heiva i Tahiti. Chaque groupe a au moins 23 minutes pour exécuter sa prestation.
 
Et pour motiver les groupes de chant, un grand prix a été mis en place, l'année dernière : le prix "Tumu ra'i fenua". Cette distinction récompensera le groupe qui cumulera le plus grand nombre de points dans les différentes catégories (tārava, rū'au et
'ūtē).
 
Tous les soirs, les paroles des groupes de chants seront projetées en tahitien sur les écrans géants à To'atā. D'ailleurs, Tahiti Infos vous dressera le portrait de chaque groupe en chant ou en danse, afin que vous puissiez vous faire une idée de leur thème. Cette année, des portraits vidéos de chaque groupe seront également diffusés sur notre site internet, le jour de leur passage à To'atā.

le Mardi 2 Juillet 2019 à 20:13 | Lu 443 fois