Ici, dans la Punaruu il y a 20 ans à peine, coulait une paisible rivière où chevrettes et nato jouaient à cache-cache.
Les riverains, et notamment ceux qui habitent au fond de la Punaruu s’inquiètent de plus en plus sur le sort de leur vallée. Selon certains, il semblerait que des extractions aient lieu à l’endroit où, chaque année, les cueilleurs d’oranges entament la montée vers le plateau de Tamanu. Pour la STT (Subdivision Territoriale de Tahiti), il s’agit seulement d’une opération de curage, ce qui ne constituerait pas une infraction, mais une nécessité.
Les riverains du fond de la vallée de la Punaruu ont dénoncé la présence de camions et dragg dans le lit même de la rivière. L’un d’eux, possédant un terrain situé en bordure, n’ a pas caché son désarroi : « Ils sont en train de dénaturer le milieu naturel. En creusant dans la rivière, l’eau va s’infiltrer, ce qui peut causer une totale désorientation environnementale». Renseignements pris sur place, il semblerait que les camions présents dans la rivière procèdent à une opération de curage. Les conducteurs d’engins ont indiqué qu’ils étaient là pour déniveler le lit de la rivière, mais également pour consolider les berges « Avec le temps, le lit de la rivière s’est épaissi, obligeant ainsi l’eau à contourner son tracé naturel. Ce qui a pour effet de causer des débordements et donc des inondations en cas de fortes pluies. » Un argument qui ne convainc personne.
La STT a tenu à replacer les événements dans leur contexte : « Attention à ne pas se tromper sur ce qui se passe. Par méconnaissance, les riverains croient qu’il s’agit d’extraction. Or nous procédons régulièrement à ce genre d’opération, sinon ce sont des sous-traitants qui travaillent à notre demande. Et là, il ne s’agit absolument pas d’une extraction mais d’un nettoyage en profondeur de la rivière. De toute manière, les rivières ne sont pas des zones d’extraction ! »
En effet, l’article 2 de la délibération n° 2004-34 de l’assemblée de la Polynésie française du 12 février 2004 portant composition et administration du domaine public en Polynésie française précise que : «Le domaine public naturel comprend : (…) le domaine public fluvial qui se compose de l’ensemble des cours d’eau, avec leurs dépendances, des lacs, de toutes les eaux souterraines et sources (…)» ; il est stipulé aux termes de l’article 6 de la même délibération, que «Nul ne peut sans autorisation préalable délivrée par l'autorité compétente, effectuer aucun remblaiement, travaux, extraction, installation et aménagement quelconque sur le domaine public, occuper une dépendance dudit domaine ou l'utiliser dans les limites excédant le droit d'usage qui appartient à tous…»
Les demandes d’autorisation d’extraction sont instruites par le GEGDP, le Groupement d’Etudes et de Gestion du Domaine Public du Service de l’Equipement, lequel est rattaché au ministère de tutelle. Après une étude d’impact et de faisabilité qui peut prendre un certain délai, le ministre décide alors d’attribuer ou non l’autorisation demandée.
Malgré tout, la cinquantaine d’habitants de la vallée reste inquiète quant à l’avenir de leur vallée. « Je me souviens, il y a plus de 30 ans, on avait tout fait pour qu’il n’y ait pas de dépotoirs et d’usines industrielles. Le gouvernement nous avait promis qu’il y aurait seulement quelques entreprises. Pourtant, ils sont arrivés en masse et ont tout saccagé. Aujourd’hui, on nous dit qu’il s’agit juste d’un nettoyage. On s’attend à tout. C’est pour cela que nous sommes méfiants au plus haut point. » nous livrait un des premiers habitants des lieux. Ceci étant, la STT avouait toute de même qu’ « il arrive qu’il y ait des extractions sauvages. »
TP
Les riverains du fond de la vallée de la Punaruu ont dénoncé la présence de camions et dragg dans le lit même de la rivière. L’un d’eux, possédant un terrain situé en bordure, n’ a pas caché son désarroi : « Ils sont en train de dénaturer le milieu naturel. En creusant dans la rivière, l’eau va s’infiltrer, ce qui peut causer une totale désorientation environnementale». Renseignements pris sur place, il semblerait que les camions présents dans la rivière procèdent à une opération de curage. Les conducteurs d’engins ont indiqué qu’ils étaient là pour déniveler le lit de la rivière, mais également pour consolider les berges « Avec le temps, le lit de la rivière s’est épaissi, obligeant ainsi l’eau à contourner son tracé naturel. Ce qui a pour effet de causer des débordements et donc des inondations en cas de fortes pluies. » Un argument qui ne convainc personne.
La STT a tenu à replacer les événements dans leur contexte : « Attention à ne pas se tromper sur ce qui se passe. Par méconnaissance, les riverains croient qu’il s’agit d’extraction. Or nous procédons régulièrement à ce genre d’opération, sinon ce sont des sous-traitants qui travaillent à notre demande. Et là, il ne s’agit absolument pas d’une extraction mais d’un nettoyage en profondeur de la rivière. De toute manière, les rivières ne sont pas des zones d’extraction ! »
En effet, l’article 2 de la délibération n° 2004-34 de l’assemblée de la Polynésie française du 12 février 2004 portant composition et administration du domaine public en Polynésie française précise que : «Le domaine public naturel comprend : (…) le domaine public fluvial qui se compose de l’ensemble des cours d’eau, avec leurs dépendances, des lacs, de toutes les eaux souterraines et sources (…)» ; il est stipulé aux termes de l’article 6 de la même délibération, que «Nul ne peut sans autorisation préalable délivrée par l'autorité compétente, effectuer aucun remblaiement, travaux, extraction, installation et aménagement quelconque sur le domaine public, occuper une dépendance dudit domaine ou l'utiliser dans les limites excédant le droit d'usage qui appartient à tous…»
Les demandes d’autorisation d’extraction sont instruites par le GEGDP, le Groupement d’Etudes et de Gestion du Domaine Public du Service de l’Equipement, lequel est rattaché au ministère de tutelle. Après une étude d’impact et de faisabilité qui peut prendre un certain délai, le ministre décide alors d’attribuer ou non l’autorisation demandée.
Malgré tout, la cinquantaine d’habitants de la vallée reste inquiète quant à l’avenir de leur vallée. « Je me souviens, il y a plus de 30 ans, on avait tout fait pour qu’il n’y ait pas de dépotoirs et d’usines industrielles. Le gouvernement nous avait promis qu’il y aurait seulement quelques entreprises. Pourtant, ils sont arrivés en masse et ont tout saccagé. Aujourd’hui, on nous dit qu’il s’agit juste d’un nettoyage. On s’attend à tout. C’est pour cela que nous sommes méfiants au plus haut point. » nous livrait un des premiers habitants des lieux. Ceci étant, la STT avouait toute de même qu’ « il arrive qu’il y ait des extractions sauvages. »
TP