En 2016, les frais de fonctionnement de la commune de Punaauia ont approché 2,5 milliards de Fcfp. Ses dépenses d’équipements n'ont en revanche atteint que 400 millions de francs. "Cette situation est paradoxale dans une commune dotée de capacités financières élevées et dont les besoins en infrastructures sont importants", souligne la chambre territoriale des comptes.
PUNAAUIA, le 6 février 2018. Punaauia est trop frileuse pour investir. La chambre territoriale des comptes a en effet constaté que faute d'investissements, la commune a dégagé un fonds de roulement de 1,2 milliard de Fcfp ! La ville doit pourtant répondre à de nombreux défis : aménagement de son espace et qualité des services publics (eau potable, déchets et assainissement des eaux usées).
Punaauia est aujourd'hui la deuxième commune la plus peuplée de Polynésie française avec 27.613 habitants. Entre 2012 et 2017, sa population a augmenté de 8.54%. En devenant la deuxième ville la plus habitée, Punaauia fait face à des enjeux particulièrement importants comme l’aménagement de son espace et la qualité des services publics locaux dont elle a la charge, l’eau potable, les déchets et l’assainissement des eaux usées.
En 2014, la commune s’est dotée d’un plan de développement « Punaauia 2020 ». "Malgré cette volonté affichée, la commune pourrait ne pas atteindre les objectifs ambitieux qu’elle s’est fixée, si sa gouvernance ainsi que ses capacités techniques et financières ne sont pas mieux adaptées à la dimension de ses projets", analyse la chambre territoriale des comptes, qui a épluché les comptes de la commune depuis 2012.
"Bénéficiant d’un financement propre cumulé depuis 2012 de 2,7 milliards de Fcfp, la commune n’a pourtant réalisé que 1,5 milliard de Fcfp d’investissements au cours de la même période, soit une moyenne annuelle par habitant de 10 000 Fcfp, alors même que le niveau moyen d’investissement constaté dans les communes des îles du Vent est de 20 000 Fcfp", relève la CTC. "Le surplus de 1,2 milliard de Fcfp, différence entre 2,7 et 1,5 milliard de francs, a alimenté par défaut un fonds de roulement devenu surabondant au fil des ans."
La trésorerie disponible a ainsi atteint l’équivalent de 238 jours de charges courantes au 31 décembre 2016 ! "Un niveau bien supérieur à ses besoins", souligne la juridiction.
Pourtant, la commune de Punaauia ne manque pas de grands projets à réaliser comme la rénovation du réseau d'eau (lire ci-dessous).
Depuis 2012, la seule opération d’envergure conduite sur la période est le programme du cimetière Vaitavere. Construit en montagne, la commune a dû ouvrir une route d’accès en incluant travaux de terrassements importants et pose des réseaux destinés à desservir les terrains attenants.
Après avoir étudié les dossiers de la commune, la CTC remarque que "les principales dépenses d’investissement ont porté, hors services généraux, dans l’ordre, sur l’aménagement et les services urbains et environnement, le sport et la jeunesse puis l’enseignement et la formation".
Au vu des capacités financières de la commune, la CTC recommande donc à Punaauia de "respecter le calendrier du programme de modernisation du réseau d’adduction d’eau potable" et de "s’attacher au respect de l’échéance du 31 décembre 2020 pour exercer pleinement la compétence assainissement des eaux usées".
En 2016, les frais de fonctionnement de la commune de Punaauia ont approché 2,5 milliards de Fcfp. Ses dépenses d’équipements n'ont en revanche atteint que 400 millions de francs. "Cette situation est paradoxale dans une commune dotée de capacités financières élevées et dont les besoins en infrastructures sont importants", souligne la chambre territoriale des comptes.
Lire le rapport de la chambre territoriale des comptes
Punaauia est aujourd'hui la deuxième commune la plus peuplée de Polynésie française avec 27.613 habitants. Entre 2012 et 2017, sa population a augmenté de 8.54%. En devenant la deuxième ville la plus habitée, Punaauia fait face à des enjeux particulièrement importants comme l’aménagement de son espace et la qualité des services publics locaux dont elle a la charge, l’eau potable, les déchets et l’assainissement des eaux usées.
En 2014, la commune s’est dotée d’un plan de développement « Punaauia 2020 ». "Malgré cette volonté affichée, la commune pourrait ne pas atteindre les objectifs ambitieux qu’elle s’est fixée, si sa gouvernance ainsi que ses capacités techniques et financières ne sont pas mieux adaptées à la dimension de ses projets", analyse la chambre territoriale des comptes, qui a épluché les comptes de la commune depuis 2012.
"Bénéficiant d’un financement propre cumulé depuis 2012 de 2,7 milliards de Fcfp, la commune n’a pourtant réalisé que 1,5 milliard de Fcfp d’investissements au cours de la même période, soit une moyenne annuelle par habitant de 10 000 Fcfp, alors même que le niveau moyen d’investissement constaté dans les communes des îles du Vent est de 20 000 Fcfp", relève la CTC. "Le surplus de 1,2 milliard de Fcfp, différence entre 2,7 et 1,5 milliard de francs, a alimenté par défaut un fonds de roulement devenu surabondant au fil des ans."
La trésorerie disponible a ainsi atteint l’équivalent de 238 jours de charges courantes au 31 décembre 2016 ! "Un niveau bien supérieur à ses besoins", souligne la juridiction.
Pourtant, la commune de Punaauia ne manque pas de grands projets à réaliser comme la rénovation du réseau d'eau (lire ci-dessous).
Depuis 2012, la seule opération d’envergure conduite sur la période est le programme du cimetière Vaitavere. Construit en montagne, la commune a dû ouvrir une route d’accès en incluant travaux de terrassements importants et pose des réseaux destinés à desservir les terrains attenants.
Après avoir étudié les dossiers de la commune, la CTC remarque que "les principales dépenses d’investissement ont porté, hors services généraux, dans l’ordre, sur l’aménagement et les services urbains et environnement, le sport et la jeunesse puis l’enseignement et la formation".
Au vu des capacités financières de la commune, la CTC recommande donc à Punaauia de "respecter le calendrier du programme de modernisation du réseau d’adduction d’eau potable" et de "s’attacher au respect de l’échéance du 31 décembre 2020 pour exercer pleinement la compétence assainissement des eaux usées".
En 2016, les frais de fonctionnement de la commune de Punaauia ont approché 2,5 milliards de Fcfp. Ses dépenses d’équipements n'ont en revanche atteint que 400 millions de francs. "Cette situation est paradoxale dans une commune dotée de capacités financières élevées et dont les besoins en infrastructures sont importants", souligne la chambre territoriale des comptes.
Lire le rapport de la chambre territoriale des comptes
Une masse salariale en augmentation
La commune de Punaauia a consacré 1,97 milliard Fcfp de son budget 2016 à sa masse salariale. L’effectif physique total qui inclut les agents permanents et les agents temporaires, a atteint un pic de 364 agents, soit une variation de + 12,35 % depuis 2013 (essentiellement en catégorie D).
Au cours de la même période, 33 agents ont quitté les effectifs de la commune.
Le taux d’encadrement n’est pas très élevé au sein des services municipaux à Punaauia. La répartition des effectifs par catégorie fait état de 4% d’agents en catégorie A dans l’effectif total, soit 13 cadres pour 364 agents.
Au cours de la même période, 33 agents ont quitté les effectifs de la commune.
Le taux d’encadrement n’est pas très élevé au sein des services municipaux à Punaauia. La répartition des effectifs par catégorie fait état de 4% d’agents en catégorie A dans l’effectif total, soit 13 cadres pour 364 agents.
Associations : le poids important des aides
En 2015, la commune a subventionné 41 associations, dont six perçoivent une subvention d’un montant supérieur à 2,7 millions Fcfp.
La commune de Punaauia accueille près de 120 associations sur son territoire. Le soutien de la municipalité se fait principalement sous la forme d’aides financières.
Le montant des aides accordées aux organismes de droit privé (associations et autres) a augmenté de 124 % entre 2012 et 2016, soit + 63 millions Fcfp.
La subvention la plus importante en 2015 a été versée à Puna Nui Api dont l’activité principale est la fourniture de repas aux cantines des écoles maternelles et primaires. Depuis 2016, ce service a été repris en régie directe par la commune et fait l’objet d’un budget annexe. Les autres subventions communales les plus importantes ont bénéficié avant tout aux secteurs sportif et culturel. Quatre associations ont bénéficié de subventions de montants compris entre 9 et 57 millions Fcfp (Puna Nui Api, CPCV, Association Hiti FM et Tamarii Punaruu).
La commune de Punaauia accueille près de 120 associations sur son territoire. Le soutien de la municipalité se fait principalement sous la forme d’aides financières.
Le montant des aides accordées aux organismes de droit privé (associations et autres) a augmenté de 124 % entre 2012 et 2016, soit + 63 millions Fcfp.
La subvention la plus importante en 2015 a été versée à Puna Nui Api dont l’activité principale est la fourniture de repas aux cantines des écoles maternelles et primaires. Depuis 2016, ce service a été repris en régie directe par la commune et fait l’objet d’un budget annexe. Les autres subventions communales les plus importantes ont bénéficié avant tout aux secteurs sportif et culturel. Quatre associations ont bénéficié de subventions de montants compris entre 9 et 57 millions Fcfp (Puna Nui Api, CPCV, Association Hiti FM et Tamarii Punaruu).
Eau : un réseau vétuste et gourmand
La majeure partie des canalisations du réseau public d’adduction d’eau potable est vétuste. Les investissements de rénovation de l’existant n’ont débuté que récemment à Punaauia : la commune tente de rétablir la situation, à raison du remplacement de 5 à 10% de son linéaire de réseau tous les trois ans.
Le taux moyen de rendement du réseau est estimé par la commune entre 40 et 45 %, ce qui signifie que sur 100 litres d’eau produits, seulement 40 à 45 litres d’eau parviennent jusqu’au branchement de l’abonné. Ce rendement est fortement dégradé chez les usagers dépourvus de compteur (74% en 2016), chez qui le taux moyen global n’atteint que 20%, faute d’entretien des canalisations domestiques.
A Punaauia, le réseau d’eau alimente 6 537 abonnés, dont 2 983 sont équipés d’un compteur (46%). La vétusté du réseau, couplée à une facturation au forfait, induit un gaspillage estimé à près de 133 millions Fcfp de frais de fonctionnement annuels dans le budget de la commune. Le volume total d’eau potable distribué par la commune atteint 11 millions de m3 par an.
Le taux moyen de rendement du réseau est estimé par la commune entre 40 et 45 %, ce qui signifie que sur 100 litres d’eau produits, seulement 40 à 45 litres d’eau parviennent jusqu’au branchement de l’abonné. Ce rendement est fortement dégradé chez les usagers dépourvus de compteur (74% en 2016), chez qui le taux moyen global n’atteint que 20%, faute d’entretien des canalisations domestiques.
A Punaauia, le réseau d’eau alimente 6 537 abonnés, dont 2 983 sont équipés d’un compteur (46%). La vétusté du réseau, couplée à une facturation au forfait, induit un gaspillage estimé à près de 133 millions Fcfp de frais de fonctionnement annuels dans le budget de la commune. Le volume total d’eau potable distribué par la commune atteint 11 millions de m3 par an.