Près de 100 sinistrés à Hitia'a o te Ra ne pourront plus reconstruire leurs maisons sur leurs terrains.
PAPEETE, le 12/01/2016 - Le plan de prévention des risques a vu le jour après les tempêtes qui ont frappé la Polynésie à la fin des années 1990, causant la mort de 22 personnes et plus de 19 milliards de francs de dégâts. En décembre 2015, une seule victime à déplorer, en revanche, les dégâts ont été tout aussi importants. Pour protéger les habitants, les maires doivent appliquer les textes, mais la tâche s'annonce difficile.
Il n'est pas évident pour le premier magistrat d'une commune de faire appliquer le plan de prévention des risques (PPR), surtout si les familles résident sur leurs terrains depuis plusieurs générations et qu'il n'y a jamais eu de dégâts jusqu'alors.
Aujourd'hui, la réglementation à bien évolué et l'État et le Pays ont travaillé ensemble pour déterminer les zones dangereuses, en cas de tempête, de cyclone ou de tsunami et protéger ainsi, au mieux, les habitants.
Il n'est pas évident pour le premier magistrat d'une commune de faire appliquer le plan de prévention des risques (PPR), surtout si les familles résident sur leurs terrains depuis plusieurs générations et qu'il n'y a jamais eu de dégâts jusqu'alors.
Aujourd'hui, la réglementation à bien évolué et l'État et le Pays ont travaillé ensemble pour déterminer les zones dangereuses, en cas de tempête, de cyclone ou de tsunami et protéger ainsi, au mieux, les habitants.
COMMENT LES PPR ONT VU LE JOUR ?
Coulée de boue à Tahaa, en avril 1998. (source : Laboratoire des travaux publics de Polynésie française)
L’ensemble du territoire polynésien est exposé, à des degrés divers, à des aléas naturels tels que les mouvements de terrain, les inondations, la houle et les marées de tempête, et les tsunamis (raz-de-marée). Des aléas qui ont provoqué beaucoup de dégâts, mais, à la fin des années 1990, de fortes tempêtes ont frappé le Pays et 22 personnes ont trouvé la mort. Le coût global de ces dégâts s'élevait à plus de 19 milliards de francs. "Le Pays a été contraint, en collaboration avec l'État, de créer des cartes d'aléas des risques, c'est comme cela que ça s'appelait, et qui permettaient ensuite faire un plan de prévention des risques, les fameux PPR", explique Albert Solia, ministre de l'Équipement.
Des techniciens spécialisés du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) se sont donc déplacés en Polynésie et ont créé des cartes d'aléas, après avoir effectué des études sur le terrain. "Il y en a trois", rappelle le ministre, "maritime, glissement de terrain et inondation de rivières". Des cartes qui ont permis de faire un plan de prévention des risques. De ce fait, les services du Pays et de l'État n'accorderont pas de permis de construire sur les zones à risques.
"Il y a beaucoup de familles qui habitaient déjà sur ces terrains bien avant la mise en place de cette carte, ça c'est de la responsabilité du maire. C'est lui qui a en charge la sécurité de ses administrés et qui doit mesurer le risque. Si quelqu'un par exemple est en-dessous d'un gros caillou qui va tomber, c'est de son devoir de les faire évacuer. Après, lorsqu'on est au bord de rivières qui n'ont jamais débordé depuis des générations, allez expliquer aux gens qu'ils sont dans une zone à risque majeur, c'est difficile. On a bien vu ce qui s'est passé sur Hitia'a", souligne Albert Solia, avant de poursuivre. "Mais bon, qui dit évacuer, dit qu'il faut les reloger ou en donner les moyens ou indemniser, ça ne se fait pas comme cela."
Depuis la mise en place de ce plan de prévention des risques, seule la commune de Punaauia l'a adopté. "Les maires doivent faire appliquer les textes. Nous allons leur envoyer un courrier pour leur rappeler cela, surtout que nous sommes en période cyclonique", prévient Raymond Chin-Foo, directeur de cabinet au ministère de l'Équipement.
Des techniciens spécialisés du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) se sont donc déplacés en Polynésie et ont créé des cartes d'aléas, après avoir effectué des études sur le terrain. "Il y en a trois", rappelle le ministre, "maritime, glissement de terrain et inondation de rivières". Des cartes qui ont permis de faire un plan de prévention des risques. De ce fait, les services du Pays et de l'État n'accorderont pas de permis de construire sur les zones à risques.
"Il y a beaucoup de familles qui habitaient déjà sur ces terrains bien avant la mise en place de cette carte, ça c'est de la responsabilité du maire. C'est lui qui a en charge la sécurité de ses administrés et qui doit mesurer le risque. Si quelqu'un par exemple est en-dessous d'un gros caillou qui va tomber, c'est de son devoir de les faire évacuer. Après, lorsqu'on est au bord de rivières qui n'ont jamais débordé depuis des générations, allez expliquer aux gens qu'ils sont dans une zone à risque majeur, c'est difficile. On a bien vu ce qui s'est passé sur Hitia'a", souligne Albert Solia, avant de poursuivre. "Mais bon, qui dit évacuer, dit qu'il faut les reloger ou en donner les moyens ou indemniser, ça ne se fait pas comme cela."
Depuis la mise en place de ce plan de prévention des risques, seule la commune de Punaauia l'a adopté. "Les maires doivent faire appliquer les textes. Nous allons leur envoyer un courrier pour leur rappeler cela, surtout que nous sommes en période cyclonique", prévient Raymond Chin-Foo, directeur de cabinet au ministère de l'Équipement.
SUR HITIA'A, PLUSIEURS SINISTRÉS SONT CONCERNÉS
On dénombre près de 100 sinistrés à Hitia'a o te Ra, qui ne pourront plus reconstruire leurs maisons sur leurs terrains. "Il suffit pour la personne qui avait, par exemple, sa maison dans la zone rouge, mais qui a un terrain dans la zone bleue, de déplacer sa construction et on va lui donner les aides nécessaires pour avoir un logement payé à 100 % par le Pays, sur un terrain qui est à lui ou sur lequel il est ayant droit, lorsqu'on est en indivision. Et il suffit pour les ayant droit, bien sûr justifiés, qu'ils fassent une attestation et à ce moment-là, l'OPH peut construire une maison là-dessus", rappelle le ministre de l'Équipement.
Selon le ministre du logement, Tearii Alpha, la balle est aujourd'hui entre les mains des sinistrés de Hitia'a o te Ra. "Nous leur avons proposé deux terrains, un à Papeno'o et l'autre à Ti'arei, maintenant c'est à eux de décider ce qu'ils veulent faire. Nous en saurons plus dans 15 jours."
Selon le ministre du logement, Tearii Alpha, la balle est aujourd'hui entre les mains des sinistrés de Hitia'a o te Ra. "Nous leur avons proposé deux terrains, un à Papeno'o et l'autre à Ti'arei, maintenant c'est à eux de décider ce qu'ils veulent faire. Nous en saurons plus dans 15 jours."