Ce jeudi le projet de loi du pays relatif à la protection de l'emploi local était examiné par les membres du Conseil économique, social et culturel (CESC). "L'objectif de ce texte est de doter la Polynésie française de la possibilité de prendre les mesures nécessaires pour assurer à conditions de qualifications et de compétences égales, une priorité d'accès à l’emploi aux personnes justifiant d'une durée suffisante de résidence", relève le CESC dans son avis.
L'institution avait par ailleurs rendu un avis favorable non sans émettre des réserves et des recommandations au gouvernement.
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Revoir la notion de "compétence"
Nicole Bouteau, ministre du Travail, s'est ainsi exprimé vendredi sur cet avis. "Un avis positif et constructif", a-t-elle affirmé. Cette dernière s'est d'ailleurs dite prête à faire quelques concessions. Notamment sur la notion de "compétence", que le CESC estimait "difficile à cerner, et pouvant créer des difficultés d'application pour l'employeur. Cette notion mériterait d'être mieux défini." "Sur ce point, le ministère du travail convient qu'il s'agit effectivement d'une notion difficile à cerner. On pourrait plutôt parler d'expérience professionnelle comme c'est le cas en Nouvelle-Calédonie", a indiqué la ministre.
Promotion ou protection ?
Le CESC dans son avis recommandait également l'utilisation du mot "promotion" de l'emploi local, plutôt que sa "protection". La quatrième institution du pays préconisait ainsi de "poursuivre et d'intensifier les efforts en matière de formation et de promotion de l'emploi local, considérant que le défi réside dans la création d'activité et d'emplois. Le projet de loi du pays ne permettra pas de répondre à ces enjeux."
"L'objectif du texte n'est pas de créer des emplois, mais de protéger ceux qui existent", a rétorqué Nicole Bouteau. Avant d'ajouter, "il existe déjà un ensemble de dispositif qui soutiennent la formation initiale, continue et professionnelle, avec des priorités qui ont été mises sur les secteurs porteurs."
La ministre du Travail a par ailleurs assuré que ses services travaillaient actuellement sur le Tableau des activités professionnelles polynésiennes (TAPP). Le CESC recommandant "une cohérence et une harmonisation des codes et nomenclatures utilisés par les différents organismes et services en Polynésie française." A l'image du ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois), ce TAPP se veut être un inventaire des dénominations des métiers les plus courantes au fenua. Le TAPP sera ensuite soumis pour avis aux partenaires sociaux dans le dans le cadre de la commission tripartite de l’emploi local qui sera créée une fois la loi du Pays adoptée.