Paris, France | AFP | jeudi 21/09/2016 - "Tu cherches à joindre Inès ? Elle est morte, jetée d'un pont par son proxénète." Une association abolitionniste a tenté de sensibiliser des clients à "l'envers du décor" de la prostitution en les piégeant au printemps sur un faux site internet de call-girls.
Sur girlsofparadise.sex, dix femmes présentent leurs charmes sur fond noir et rose : "Femme fatale ou élève docile... je serai celle que vous souhaitez", prétend Vicky, 21 ans, en fait une comédienne engagée pour prendre des poses lascives.
Des numéros de téléphone portable sont disponibles pour contacter les prétendues call-girls. Mais ce sont des militantes du Mouvement du Nid, à l'origine de la campagne, qui prennent les appels. Un programme informatique répond aux sollicitations par "lovechat".
"Tu veux voir d'autres photos ?", propose la messagerie. Apparaissent alors des clichés de jeunes femmes défigurées. Puis un texte, dur : "Le corps de Julia, calciné, entaillé et massacré au poing américain a été retrouvé aux abords du Bois de Boulogne. Assassinée par un client."
Tous les drames contés sur girlsofparadise.sex reposent sur des faits réels, affirme le Mouvement du Nid, très actif dans le vote en avril de la loi sur la prostitution, dont la pénalisation du client constitue la mesure phare.
"L'objectif était de montrer un peu l'envers du décor", explique à l'AFP Claire Quidet, sa porte-parole.
La prostitution en ligne, qui apparaît beaucoup plus "aseptisée" et "glamour" que celle de rue, n'est en fait "pas aussi belle en réalité" car "si la prise de contact diffère, les risques, les violences subies restent les mêmes", remarque-t-elle.
"S'il n'y avait pas autant d'argent dépensé par les clients, l'industrie ne ferait pas autant d'argent et tous ces sites et réseaux ne seraient pas mis en place", observe encore Mme Quidet.
De fait, girlsofparadise.sex a connu un réel succès lors de sa mise en ligne: 600 appels dès la première semaine, au printemps dernier. Le site, toujours visible, a ensuite été rapidement désactivé. Environ 4.000 messages lui ont été envoyés par des gens piégés.
"On a entendu des gazouillis d'enfants, des hommes qui cherchaient à contacter une prostituée tout en endormant leurs bébés. D'autres qui raccrochaient parce que leurs femmes s'approchaient. Elles étaient dans la pièce d'à côté", raconte Anne-Marie, militante du Nid, qui a répondu aux appels.
"Quand on leur expliquait que la prostituée qu'ils cherchaient à rencontrer était morte ou blessée, ils étaient navrés, s'excusaient. Mais ils étaient inconscients de faire partie d'un système violent. Et il n'y avait aucune remise en question de leur part", poursuit-elle.
Depuis avril, les clients en France sont passibles d'une amende de 1.500 euros, pouvant grimper à 3.750 euros en cas de récidive.
Sur girlsofparadise.sex, dix femmes présentent leurs charmes sur fond noir et rose : "Femme fatale ou élève docile... je serai celle que vous souhaitez", prétend Vicky, 21 ans, en fait une comédienne engagée pour prendre des poses lascives.
Des numéros de téléphone portable sont disponibles pour contacter les prétendues call-girls. Mais ce sont des militantes du Mouvement du Nid, à l'origine de la campagne, qui prennent les appels. Un programme informatique répond aux sollicitations par "lovechat".
"Tu veux voir d'autres photos ?", propose la messagerie. Apparaissent alors des clichés de jeunes femmes défigurées. Puis un texte, dur : "Le corps de Julia, calciné, entaillé et massacré au poing américain a été retrouvé aux abords du Bois de Boulogne. Assassinée par un client."
Tous les drames contés sur girlsofparadise.sex reposent sur des faits réels, affirme le Mouvement du Nid, très actif dans le vote en avril de la loi sur la prostitution, dont la pénalisation du client constitue la mesure phare.
"L'objectif était de montrer un peu l'envers du décor", explique à l'AFP Claire Quidet, sa porte-parole.
La prostitution en ligne, qui apparaît beaucoup plus "aseptisée" et "glamour" que celle de rue, n'est en fait "pas aussi belle en réalité" car "si la prise de contact diffère, les risques, les violences subies restent les mêmes", remarque-t-elle.
"S'il n'y avait pas autant d'argent dépensé par les clients, l'industrie ne ferait pas autant d'argent et tous ces sites et réseaux ne seraient pas mis en place", observe encore Mme Quidet.
De fait, girlsofparadise.sex a connu un réel succès lors de sa mise en ligne: 600 appels dès la première semaine, au printemps dernier. Le site, toujours visible, a ensuite été rapidement désactivé. Environ 4.000 messages lui ont été envoyés par des gens piégés.
"On a entendu des gazouillis d'enfants, des hommes qui cherchaient à contacter une prostituée tout en endormant leurs bébés. D'autres qui raccrochaient parce que leurs femmes s'approchaient. Elles étaient dans la pièce d'à côté", raconte Anne-Marie, militante du Nid, qui a répondu aux appels.
"Quand on leur expliquait que la prostituée qu'ils cherchaient à rencontrer était morte ou blessée, ils étaient navrés, s'excusaient. Mais ils étaient inconscients de faire partie d'un système violent. Et il n'y avait aucune remise en question de leur part", poursuit-elle.
Depuis avril, les clients en France sont passibles d'une amende de 1.500 euros, pouvant grimper à 3.750 euros en cas de récidive.