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Projet Warwick, Gaston Tong Sang répond à René TEMEHARO

PAPEETE, le 11 MAI 2010: Interpellé oralement par M. René TEMEHARO, président du groupe TAHOERAA HUIRAATIRA à l'assemblée de la Polynésie française, au sujet de la positon du Pays quant au soutien de financement d'un projet hôtelier à proximité du golf de Moorea, ou plus largement relative à l’attitude de l’AFD dans le soutien au développement du Pays, Gaston Tong Sang a tenu a apporter une réponse précise afin d'éviter tout amalgame et toute confusion.


Projet Warwick, Gaston Tong Sang répond à René TEMEHARO
Voici la réponse complète du Président du Pays:
REPONSE A LA QUESTION ORALE
De M. René TEMEHARO, président du groupe TAHOERAA HUIRAATIRA
à l'assemblée de la polynésie française
Objet : Attitude de l’AFD dans le soutien au développement du Pays.


Monsieur le Président de l’Assemblée,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Représentants,
Mesdames et Messieurs les Journalistes représentant les médias,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Votre intervention se fonde sur les difficultés que rencontrerait un investisseur de la place, dont le projet hôtelier, en l’occurrence le projet d’hôtel sous l’enseigne « Warwick » complétant harmonieusement le Golf de Moorea, peine à trouver des financements, en dépit de l’importance de l’investissement prévu, près de 10 milliards de francs, et du bénéfice d’une double défiscalisation, tant locale que nationale.
Il s’agit en fait d’un autre projet de même nature, dénommé « Antipodes », financé par un investisseur néo calédonien, auquel l’AFD à opposé son refus.
S’agissant donc du projet « Warwick », à ma connaissance, les modalités du financement de cette opération sont en cours de finalisation et cette affaire peut, à mon sens, être considérée comme réglée.
La Socredo, principale banque du Pays, se refuserait selon vous à soutenir financièrement ce projet, en raison, comme vous l’affirmez, du veto de l’Agence française de développement, coactionnaire de la Socredo avec le Pays, au motif, de la baisse de la fréquentation dans le domaine du tourisme.
Vous m’interrogez donc sur les actions énergiques et déterminantes que je compte entreprendre auprès de l’Etat, qui contrôle l’AFD, afin que cette agence retrouve sa mission de soutien au développement économique, tant au travers de la Socredo que de son activité traditionnelle de bailleur de fonds.
Dans le cadre de cette réponse, volontairement synthétique, en regard des délais impartis pour y répondre, je ne me livrerai pas à l’exégèse des motifs du refus opposé par l’AFD et la Socredo.
Pour autant je constate, et je déplore tout autant que vous, que l’agence française de développement, institution financière au cœur du dispositif national de l’aide publique et dont les missions sont de participer au financement du développement durable de nos collectivités ne manifeste pas plus de volonté de répondre à nos besoins.
Je rappelle que, véritable bras armé de l’Etat, elle intervient dans les pays tiers et dans les collectivités d’outre-mer. Pour ma part, il m’apparait qu’elle considère plus la Polynésie comme un pays indépendant que comme une partie intégrante de l’ensemble français.
Cette vision de l’AFD, que l’on pourrait qualifier de restrictive à l’égard de notre pays et que vous semblez découvrir ne devrait pas être pour vous une nouveauté.
Le gouvernement précédent, auquel vous participiez alors, a pu vivre et mesurer les réticences de cette institution à concourir aux financements des investissements nécessaires à notre développement, si j’en juge par la situation que j’ai trouvée en revenant aux affaires.
En effet, sur les 7 milliards 200 sollicités auprès de l’AFD, au titre des emprunts cumulés votés pour l’exercice 2009, aucun arbitrage favorable n’avait été rendu à la fin de l’année 2009.
J’ai pu constater à l’occasion d’une mission de l’agence en Polynésie française, la vision pour le moins négative à notre égard de la perception de la situation économique et financière de notre pays.
En reprenant ce dossier, j’ai vécu moi-même cette approche, particulièrement défavorable de la direction parisienne à nos demandes.
Lors de la visite de Madame Marie Luce PENCHARD en début d’année, j’ai été conduit à solliciter son intervention, aux fins d’obtenir, enfin, une réponse de l’AFD sur l’affectation de l’emprunt de l’exercice 2009.
En regard de ses avatars, ce n’est qu’au cours du premier trimestre 2010 que la situation a été débloquée et qu’une offre de prêt nous a enfin été proposée, néanmoins réduite à 4 milliards 800.
Pour l’exercice en cours, la situation actuelle n’est pour l’heure, guère plus favorable. Nous avons sollicité, en regard de l’enveloppe de crédits d’emprunts votée et de nos besoins, un montant d’intervention de 7 milliards 800 millions ainsi répartis :
- 2 milliards 800 millions, au titre des réparations du cyclone OLI, en cours d’étude,
- 5 milliards au titre du programme d’investissement 2010, pour lesquels nous espérons une réponse de principe favorable, fut elle assortie de demande de garanties quant à la mise en œuvre du plan d’assainissement de notre situation financière et comptable,
- 2 milliards 800 millions, pour financer notre participation du reliquat au fonds intercommunal de péréquation (FIP) 2009, sans nouvelle à ce jour,
En regard de cette situation d’attente qui ne peut plus durer, j’ai décidé de saisir à nouveau les autorités de l’Etat au fin que soit rappelé à cette agence, relevant de sa tutelle, sa mission première, de soutien au développement économique et social de notre collectivité.
Les membres de la mission d’assistance de l’Etat avec lesquels j’ai pu m’entretenir de ce problème durant cette quinzaine écoulée, me semblaient d’ailleurs partager cette analyse.
Je compte très prochainement rencontrer M. François BAROIN, nouveau ministre du budget du gouvernement métropolitain qui m’a proposé de nous rencontrer pour que nous évoquions les grands sujets de préoccupation de la Polynésie française et notamment le cadrage futur de notre collaboration avec l’Etat.
Je compte donc évoquer ce problème avec lui à cette occasion, en souhaitant que nous retrouvions avec notre premier bailleur de fonds, les relations de confiance et de saine coopération que nous avons connues par le passé.
En question incidente, vous m’interrogez sur le bien fondé de l’attitude du Président du conseil d’administration de la Socredo, par ailleurs, président du GIE Tahiti Tourisme, qui selon vous soutiendrait la position de l’AFD.
Je propose de le rencontrer à ce sujet dans les tous prochains jours, et pour l’heure je me garderai de porter un jugement aussi hâtif que péremptoire sur ses déclarations.
Tels sont les éléments, Monsieur le Représentant, que je souhaitais vous livrer en réponse à votre question orale.




Gaston TONG SANG


« Seul le prononcé fait foi »

Rédigé par communiqué le Mardi 11 Mai 2010 à 11:55 | Lu 654 fois