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Projet Bora-biodiv : une conférence autour de la cartographie du lagon et de l’’ō’ota


Bora Bora, le 12 septembre 2023 – Dans le cadre du projet Bora-Biodiv, qui vise à comprendre la biodiversité marine du lagon de la Perle du Pacifique, une conférence était organisée, mercredi 6 septembre, pour présenter au public l’étude menée l’année dernière.
 
Mercredi 6 septembre, le fare Hiroa no Vavau a accueilli Alexandre Mercière, ingénieur d’étude, dans le cadre des “Mercredis du savoir” proposés par l’association Ia Vai Ma Noa Bora Bora en collaboration avec le Criobe, la commune de Bora Bora et la Polynésienne des eaux. Alexandre Mercière a présenté au public la mission de la barge Nohu Criobe menée en 2022 dans les eaux de la Perle du Pacifique.
 
Son objectif : compléter les données concernant la cartographie des fonds de l’île, en particulier les zones profondes, afin d’en constituer une base de données en 3D. Grâce à un sonar multifaisceaux, l'ingénieur a pu collecter de nombreuses informations qui permettront d’identifier la nature des sols mais aussi de rechercher des objets comme des vestiges de l’activité militaire américaine ou d’identifier des constructions sous-marines. 

L’’ō’ota, un coquillage connu mais peu étudié

Le second volet de la conférence a porté sur l’’ō’ota, la moule géante ou atrina vexillum pour les scientifiques, coquillage bien connu des Polynésiens mais peu étudié. La mission avait cette fois pour objectif de recenser les populations d’’ō’ota dans les îles de la Société, d’obtenir un échantillonnage de la population de cet animal et d’en recueillir les connaissances locales. “La recherche d’informations auprès de la population, par exemple à Huahine, a montré une large utilisation de l’’ō’ota pour la consommation, l’artisanat ou la vie de tous les jours sous forme de leurre ou d’engrais par exemple”, a expliqué Alexandre Mercière.
 
“L’absence de données antérieures ne nous permet cependant pas de déterminer précisément dans quelle mesure la population d’’ō’ota a diminué, comme en témoignent les riverains des zones où elles étaient autrefois en grand nombre.” De fait, l’interdiction de vendre et de détenir le coquillage bivalve a toujours cours en Polynésie, afin de protéger cette espèce dont la présence n’a été constatée par les scientifiques que dans des fonds vaso-sableux ou dans des zones cachées peu impactées par le prélèvement humain ou la consommation par ses prédateurs naturels, balistes ou poulpes.
 
Les recherches en cours ont cependant montré une présence jusqu’à quinze fois plus importante à Bora Bora que dans les autres îles Sous-le-Vent et Moorea. À charge maintenant pour les chercheurs qui étudient l’’ō’ota de déterminer la cause de cet écart mais aussi l’habitat préféré ou encore si les connections inter-îles ou à l’intérieur d’un seul et même lagon existent chez cette espèce emblématique du fenua, décidément encore bien mystérieuse.

Rédigé par Lucie Scarparo le Mardi 12 Septembre 2023 à 17:37 | Lu 1242 fois