Tahiti, le 29 juillet 2021 - Adopté à la quasi-unanimité par le Cesec, le projet de loi du Pays sur “la promotion des produits locaux dans la restauration scolaire” se heurte cependant à de nombreuses difficultés juge la quatrième institution du Pays. Elle évoque la nécessité de structurer la filière agricole, de fixer des quotas ou d'introduire une obligation réglementaire afin de mettre tout le monde au diapason.
"Ce texte a le mérite de prendre le taureau par les cornes" reconnaît le rapporteur de l'avis, Tepuanui Snow. Mais pour la mise en pratique, il faudra prévoir des "préalables". Adopté par le Cesec à 39 voix pour et une abstention, le projet de loi de Pays relatif à la “promotion des produits locaux dans la restauration scolaire” se heurte ainsi à de nombreux défis résume l'avis rendu en commission. A commencer par les difficultés d'approvisionnement. “C'est la première chose à régler, même si on a une production agricole largement supérieure aux besoins des cantines, on s'aperçoit que les magasins absorbent presque tout”, poursuit le rapporteur. “Les cuisines centrales nous disent que pour préparer un ma'a Tahiti ils ne sont jamais sûrs d'avoir assez de fe'i, de taro ou de poisson pour alimenter l'ensemble des cuisines”. Le Cesec préconise ainsi de prévoir des quotas déterminés en fonction des besoins des cantines pour s'assurer de l'approvisionnement auprès des cuisines centrales.
80% de poissons dans les menus
Il y a aussi le coût. Celui du poisson en particulier. Car le projet prévoit des pourcentages de fruits (50%), légumes (50%), produits vivriers (25%), viandes (0 à 15%) et poissons (80%), à respecter pour l’élaboration des menus. “Introduire des produits locaux coûte forcément plus cher. Du thon ou de la chèvre qui arrive à Tahiti des Marquises pour repartir dans l'autre sens, c'est dommage”, commente le rapporteur. D'où l'intérêt de “structurer la filière de production et les circuits de commercialisation” recommande le Cesec, avec des commandes groupées pour faire des économies d'échelle. C'est le cas de la commune de Teva i Uta qui fait appel à une centrale d'achat pour planifier ses menus deux mois à l'avance. “Sans ces trois points, la mise en place du texte sera difficile” prévient le rapporteur. Et ce n'est pas tout.
“Qualité nutritionnelle, gustative et sanitaire” : faisant remarquer que “la simple notion de produits locaux ne suffit pas pour garantir ces trois composantes de la qualité”, le Cesec propose de rajouter les termes “de qualité et durables” à la suite de “produits locaux”. Mais il s'agit aussi d'intégrer une éducation “nutritionnelle” sur les menus proposés aux enfants dans le programme d'enseignement, notamment pour éviter le gaspillage. Raison pour laquelle, le Cesec préconise d'introduire une “obligation réglementaire” afin de mettre tout le monde au diapason. “Sinon seules les écoles pilotes vont le faire”, rappelle Tepuanui Snow, “et on les connaît, ce sont toujours les mêmes”.
"Ce texte a le mérite de prendre le taureau par les cornes" reconnaît le rapporteur de l'avis, Tepuanui Snow. Mais pour la mise en pratique, il faudra prévoir des "préalables". Adopté par le Cesec à 39 voix pour et une abstention, le projet de loi de Pays relatif à la “promotion des produits locaux dans la restauration scolaire” se heurte ainsi à de nombreux défis résume l'avis rendu en commission. A commencer par les difficultés d'approvisionnement. “C'est la première chose à régler, même si on a une production agricole largement supérieure aux besoins des cantines, on s'aperçoit que les magasins absorbent presque tout”, poursuit le rapporteur. “Les cuisines centrales nous disent que pour préparer un ma'a Tahiti ils ne sont jamais sûrs d'avoir assez de fe'i, de taro ou de poisson pour alimenter l'ensemble des cuisines”. Le Cesec préconise ainsi de prévoir des quotas déterminés en fonction des besoins des cantines pour s'assurer de l'approvisionnement auprès des cuisines centrales.
80% de poissons dans les menus
Il y a aussi le coût. Celui du poisson en particulier. Car le projet prévoit des pourcentages de fruits (50%), légumes (50%), produits vivriers (25%), viandes (0 à 15%) et poissons (80%), à respecter pour l’élaboration des menus. “Introduire des produits locaux coûte forcément plus cher. Du thon ou de la chèvre qui arrive à Tahiti des Marquises pour repartir dans l'autre sens, c'est dommage”, commente le rapporteur. D'où l'intérêt de “structurer la filière de production et les circuits de commercialisation” recommande le Cesec, avec des commandes groupées pour faire des économies d'échelle. C'est le cas de la commune de Teva i Uta qui fait appel à une centrale d'achat pour planifier ses menus deux mois à l'avance. “Sans ces trois points, la mise en place du texte sera difficile” prévient le rapporteur. Et ce n'est pas tout.
“Qualité nutritionnelle, gustative et sanitaire” : faisant remarquer que “la simple notion de produits locaux ne suffit pas pour garantir ces trois composantes de la qualité”, le Cesec propose de rajouter les termes “de qualité et durables” à la suite de “produits locaux”. Mais il s'agit aussi d'intégrer une éducation “nutritionnelle” sur les menus proposés aux enfants dans le programme d'enseignement, notamment pour éviter le gaspillage. Raison pour laquelle, le Cesec préconise d'introduire une “obligation réglementaire” afin de mettre tout le monde au diapason. “Sinon seules les écoles pilotes vont le faire”, rappelle Tepuanui Snow, “et on les connaît, ce sont toujours les mêmes”.