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Prison de Papeari : une seconde embauche métropolitaine dénoncée par le syndicat pénitentiaire


Le personnel pénitentiaire s'est réuni ce mardi pour que "l'administration pénitentiaire respecte ses engagements".
Le personnel pénitentiaire s'est réuni ce mardi pour que "l'administration pénitentiaire respecte ses engagements".
FAA'A, le 4 octobre 2016. Une seconde embauche métropolitaine pour la prison de Papeari fait grincer les dents du côté du personnel pénitentiaire. Pour la seconde fois en un mois, ils se sont réunis devant la maison d'arrêt.

Le personnel pénitentiaire de Nuutania s'est mobilisé ce mardi midi pour la seconde fois en moins d'un mois. Le 19 septembre, une partie du personnel s'était déjà réunie devant les portes de la maison d'arrêt.
Les agents pénitentiaires de Faa’a-Nuutania dénonçaient la mutation à Tahiti d’un technicien informatique actuellement en poste en métropole et sans attache sur le fenua.

Une nouvelle commission administrative paritaire en date du 27 septembre a nommé un agent technique travaillant aujourd'hui en métropole pour un poste de technicien de restauration collective pour le centre de détention de Papeari. "Aucun de ces deux agents ne disposent de centres d'intérêts matériels et moraux (CIMM) en Polynésie française", regrette Angélo Zarli, secrétaire local FO Pénitentiaire de Polynésie française.

Pour le personnel pénitentiaire, ces deux décisions vont à l'encontre du protocole d'accord signé en 2003, qui prévoit, selon Angélo Zarli, "d'ouvrir un concours local pour tout poste vacant en Polynésie française". Ce protocole d'accord stipule que "pour tous les postes vacants, il sera recherché, dans le respect des règles statutaires, à recruter un personnel polynésien par voie de concours ou de promotion interne", les détachements ne pouvant intervenir qu’ "à défaut de candidats susceptibles de remplir les conditions de ces postes" ou à la suite d’un concours resté infructueux. "Aujourd'hui, l'administration pénitentiaire ne respecte plus ses engagements", ajoute Angélo Zarli.
Avec la première personne recrutée en métropole, le syndicat FO craignait que ce premier cas "soit une porte ouverte pour une pratique similaire quand il y aura d'autres postes vacants", expliquait Karl Manutahi, délégué régional du syndicat FO Pénitentiaire. Le personnel pénitentiaire craint de "perdre encore des postes".

Le personnel était donc mobilisé ce mardi devant l'entrée de la maison d'arrêt de Nuutania pour les postes qui sont encore à pourvoir : "deux postes de secrétaires administratifs, deux postes d'adjoints administratifs, des postes d'adjoints techniques et techniciens et neuf postes de premiers surveillants". "Nous réclamons l'organisation de concours locaux pour tous les postes vacants en Polynésie et le respect de la liste complémentaire de secrétaires et d'adjoints administratifs", poursuit Angélo Zarli. "Nous disons non aux mutations de personnels affectés dans des établissements pénitentiaires de métropole et ne disposant pas de CIMM".
Les manifestations du 19 septembre et de ce mardi se sont déroulées sans trouble à la maison d'arrêt : les parloirs, les extractions de détenus… n'ont pas été perturbés.
Les membres de FO pénitentiaire ont par ailleurs interpellé les parlementaires polynésiens pour qu'ils puissent plaider leur cause auprès de Paris. Si rien n'évolue, "on durcira peut-être le mouvement". "Nous allons voir avec les adhérents ce que nous pouvons faire", indique Angélo Zarli.
Environ 250 personnes travailleront à la prison de Papeari. Son ouverture officielle est prévue en mai prochain. L'établissement pourra accueillir 410 détenus.



Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 4 Octobre 2016 à 14:19 | Lu 8778 fois