Séoul, Corée du Sud | AFP | mardi 09/05/2017 - Moon Jae-In, ancien avocat spécialisé dans la défense des droits de l'homme, a confortablement remporté l'élection présidentielle sud-coréenne mardi, selon un sondage sortie des urnes, scellant l'élan du pays vers le changement après un scandale de corruption retentissant.
Cette présidentielle anticipée, organisée sur fond de fortes tensions avec le Nord, a été convoquée pour remplacer l'ex-présidente Park Geun-Hye, au centre d'une énorme affaire de corruption qui a provoqué sa chute.
De nombreux électeurs en ont profité pour dire leur colère face à la corruption d'une partie des élites, mais aussi la vie chère, l'augmentation du chômage et le ralentissement de la croissance.
Selon un sondage sortie des urnes, M. Moon, candidat du Parti démocratique de centre-gauche favorable à une forme de dialogue avec Pyongyang, a recueilli 41,4 % des voix.
Le conservateur Hong Joon-Pyo, issu du parti de la présidente déchue, était loin derrière avec 23,3 % du vote, suivi du centriste Ahn Cheol-Soo avec 21,8%.
M. Moon, 64 ans, a expliqué à son équipe de campagne réunie au quartier général de son parti que son triomphe était né "des désirs désespérés d'un peuple qui veut un changement de régime".
La participation a tourné autour de 77,2%, selon des chiffres préliminaires.
Peu après la publication de ces résultats, des partisans de M. Moon se sont réunis place Gwanghwamun à Séoul, où des millions de Sud-Coréens s'étaient massés pour réclamer le départ de Mme Park.
"Je suis si heureuse car il y a de l'espoir pour un réel changement", a dit Koh Eun-Byul, 28 ans.
Kul Sun-Chul, 59 ans, a expliqué avoir voté pour M. Moon car "ce pays a besoin de rétablir la démocratie qui a été tant laminée par le gouvernement Park".
La campagne s'est largement focalisée sur l'économie, la Corée du Nord passant à l'arrière plan. Mais après 10 ans de règne conservateur, la victoire de M. Moon pourrait signifier un changement considérable de politique vis-à-vis de Pyongyang et de l'allié et protecteur américain.
M. Moon prône le dialogue avec la Corée du Nord afin de désamorcer les tensions et de l'inciter à négocier. Il veut aussi plus de distance avec Washington.
Dans un récent entretien avec le Washington Post, il estimait que Séoul devait "jouer un rôle de meneur sur les questions concernant la péninsule coréenne".
Le Nord, qui rêve de mettre au point un engin capable de porter le feu nucléaire sur le continent américain, a mené deux tests nucléaires depuis début 2016 et de multiples tirs de missiles.
Les tensions ont rarement été aussi élevées dans la péninsule. Le président américain Donald Trump a menacé de régler la question par la force militaire avant d'adoucir le ton et de dire qu'il serait "honoré" de rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.
Le candidat conservateur Hong Joon-Pyo avait, lui, exhorté les électeurs à se ranger derrière lui en qualifiant le favori de "gauchiste pro-Pyongyang".
Chung Tae-Wan, médecin de 72 ans, a voté dans le sud de Séoul: "J'ai voté pour Hong, car la sécurité vis-à-vis de la Corée du Nord est la chose la plus importante".
Mais pour la plupart des Sud-Coréens, habitués à vivre avec la menace nord-coréenne, la question des programmes balistique et nucléaire de Pyongyang ne détermine pas leur vote.
La corruption, le ralentissement de la croissance et le chômage sont en effet apparus comme les enjeux majeurs.
Cette présidentielle doit permettre à la société sud-coréenne de tourner la page après des mois de tumulte politique, alors que Mme Park attend désormais derrière les barreaux d'être jugée pour corruption et abus de pouvoir.
L'affaire a contribué au ressentiment général en illustrant à nouveau les relations malsaines entre la classe politique et le patronat.
En cause notamment, une confidente de l'ombre de l'ex-présidente, Choi Soon-Sil, accusée d'avoir profité de ses entrées pour extorquer des dizaines de millions de dollars aux grands groupes.
L'ampleur du scandale, qui implique aussi l'héritier de l'empire Samsung et le président de Lotte, cinquième plus grand conglomérat sud-coréen, a contraint les candidats à promettre des réformes pour plus de probité.
Mais en raison de leur poids dans l'économie, les "chaebols" - les grands conglomérats sud-coréens - sont presque intouchables.
Le puissant voisin chinois s'est aussi invité dans la campagne.
Le déploiement au Sud d'un bouclier antimissile américain destiné à contrer les menaces venues du Nord a provoqué la fureur de Pékin, qui a pris une série de mesures vues à Séoul comme des représailles économiques.
Cette présidentielle anticipée, organisée sur fond de fortes tensions avec le Nord, a été convoquée pour remplacer l'ex-présidente Park Geun-Hye, au centre d'une énorme affaire de corruption qui a provoqué sa chute.
De nombreux électeurs en ont profité pour dire leur colère face à la corruption d'une partie des élites, mais aussi la vie chère, l'augmentation du chômage et le ralentissement de la croissance.
Selon un sondage sortie des urnes, M. Moon, candidat du Parti démocratique de centre-gauche favorable à une forme de dialogue avec Pyongyang, a recueilli 41,4 % des voix.
Le conservateur Hong Joon-Pyo, issu du parti de la présidente déchue, était loin derrière avec 23,3 % du vote, suivi du centriste Ahn Cheol-Soo avec 21,8%.
M. Moon, 64 ans, a expliqué à son équipe de campagne réunie au quartier général de son parti que son triomphe était né "des désirs désespérés d'un peuple qui veut un changement de régime".
La participation a tourné autour de 77,2%, selon des chiffres préliminaires.
Peu après la publication de ces résultats, des partisans de M. Moon se sont réunis place Gwanghwamun à Séoul, où des millions de Sud-Coréens s'étaient massés pour réclamer le départ de Mme Park.
"Je suis si heureuse car il y a de l'espoir pour un réel changement", a dit Koh Eun-Byul, 28 ans.
- 'Rétablir la démocratie' -
Kul Sun-Chul, 59 ans, a expliqué avoir voté pour M. Moon car "ce pays a besoin de rétablir la démocratie qui a été tant laminée par le gouvernement Park".
La campagne s'est largement focalisée sur l'économie, la Corée du Nord passant à l'arrière plan. Mais après 10 ans de règne conservateur, la victoire de M. Moon pourrait signifier un changement considérable de politique vis-à-vis de Pyongyang et de l'allié et protecteur américain.
M. Moon prône le dialogue avec la Corée du Nord afin de désamorcer les tensions et de l'inciter à négocier. Il veut aussi plus de distance avec Washington.
Dans un récent entretien avec le Washington Post, il estimait que Séoul devait "jouer un rôle de meneur sur les questions concernant la péninsule coréenne".
Le Nord, qui rêve de mettre au point un engin capable de porter le feu nucléaire sur le continent américain, a mené deux tests nucléaires depuis début 2016 et de multiples tirs de missiles.
Les tensions ont rarement été aussi élevées dans la péninsule. Le président américain Donald Trump a menacé de régler la question par la force militaire avant d'adoucir le ton et de dire qu'il serait "honoré" de rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.
Le candidat conservateur Hong Joon-Pyo avait, lui, exhorté les électeurs à se ranger derrière lui en qualifiant le favori de "gauchiste pro-Pyongyang".
Chung Tae-Wan, médecin de 72 ans, a voté dans le sud de Séoul: "J'ai voté pour Hong, car la sécurité vis-à-vis de la Corée du Nord est la chose la plus importante".
Mais pour la plupart des Sud-Coréens, habitués à vivre avec la menace nord-coréenne, la question des programmes balistique et nucléaire de Pyongyang ne détermine pas leur vote.
- 'Chaebols' intouchables -
La corruption, le ralentissement de la croissance et le chômage sont en effet apparus comme les enjeux majeurs.
Cette présidentielle doit permettre à la société sud-coréenne de tourner la page après des mois de tumulte politique, alors que Mme Park attend désormais derrière les barreaux d'être jugée pour corruption et abus de pouvoir.
L'affaire a contribué au ressentiment général en illustrant à nouveau les relations malsaines entre la classe politique et le patronat.
En cause notamment, une confidente de l'ombre de l'ex-présidente, Choi Soon-Sil, accusée d'avoir profité de ses entrées pour extorquer des dizaines de millions de dollars aux grands groupes.
L'ampleur du scandale, qui implique aussi l'héritier de l'empire Samsung et le président de Lotte, cinquième plus grand conglomérat sud-coréen, a contraint les candidats à promettre des réformes pour plus de probité.
Mais en raison de leur poids dans l'économie, les "chaebols" - les grands conglomérats sud-coréens - sont presque intouchables.
Le puissant voisin chinois s'est aussi invité dans la campagne.
Le déploiement au Sud d'un bouclier antimissile américain destiné à contrer les menaces venues du Nord a provoqué la fureur de Pékin, qui a pris une série de mesures vues à Séoul comme des représailles économiques.