Paris, France | AFP | mercredi 20/04/2022 - Le débat fera-t-il bouger les lignes? Cinq ans après, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouvent mercredi soir pour l'incontournable duel télévisé de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle.
Si l'exercice ne bouleverse habituellement pas les dynamiques d'intentions de vote, il pourrait cette fois remobiliser certains électorats et "déplacer davantage de voix que ce qu'on a observé depuis le début de la Ve République", selon Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France.
Mais, même si la candidate d'extrême droite est "en progrès" par rapport à 2017, où elle était apparue mal préparée et fatiguée, cela "ne signifie pas qu'elle puisse déplacer cinq points d'intentions de vote, ce dont elle aurait besoin pour se mettre au niveau de son adversaire", a relevé sur Public Sénat Emmanuel Rivière de l'institut Kantar Public.
A quatre jours du second tour, les sondages donnent invariablement l'avantage au président sortant, avec 54 à 56,5% des intentions de vote contre 43,5 à 46% pour Marine Le Pen. Soit un écart de 8 à 12 points.
Un écart plus serré qu'en 2017 donc, quand M. Macron l'avait emporté avec une avance de 32 points (66% des suffrages exprimés contre 34% à Mme Le Pen). En outre, une éventuelle forte abstention pourrait brouiller le jeu dimanche.
"Tout et son contraire"
Emmanuel Macron "va insister sur les incohérences de Marine Le Pen, qui a quand même dit tout et son contraire sur tout en cinq ans, et singulièrement sur les sujets géopolitiques, stratégiques", a assuré le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, en citant l'Ukraine et le président russe Vladimir Poutine.
"Changer d’avis systématiquement sur tous les sujets (...), a minima c’est un défaut de clairvoyance, au maxima c’est une preuve conséquente d’incompétence", a-t-il affirmé sur Radio J.
Les deux candidats divergent sur presque tout: des retraites à l'écologie en passant par le port du voile, les libertés publiques et les institutions, le pouvoir d'achat, l'Union européenne et la diplomatie internationale, les relations avec la Russie.
Tentant d'élargir leur base électorale, ils ont aussi amendé certaines propositions phares: l'interdiction du port du voile dans l'espace public n'est plus la priorité pour Marine Le Pen, la retraite serait portée à 64 ans au lieu de 65 initialement proposé pour Emmanuel Macron, qui a aussi promis un Premier ministre "directement chargé de la Planification écologique".
Le "point faible" du président sortant "et peut-être aussi son point fort, c'est de ne jamais douter de lui-même", a affirmé le président du RN Jordan Bardella sur France 2.
Alors que le "véritable point fort" de Marine Le Pen, selon lui, "est de parler du quotidien des gens". La défense du pouvoir d'achat a été placée au coeur de la campagne de la candidate d'extrême droite.
"Alternance sérieuse"
"Il n'y a pas de stress mais un peu d'appréhension parce que on sait que beaucoup de Français vont se décider sur ce débat", a-t-il ajouté.
Laurent Jacobelli, porte-parole de la campagne de Marine Le Pen, y croit dur comme fer: "Les sondages sont les meilleurs que nous avons jamais eus dans notre histoire. C’est ce (mercredi) soir que nous allons prouver aux Français que l'alternance sérieuse existe".
Contrairement à 2017, M. Macron se présente cette fois avec un bilan de président sortant à défendre et sera attaqué par sa concurrente sur son "mépris" et son "arrogance" supposés à l'égard des Français.
Un angle d'attaque anticipé par le camp Macron: "pour gagner, il faut qu'Emmanuel Macron trouve le bon équilibre entre la distance et la proximité, en privilégiant cette dernière", a conseillé un responsable de la majorité.
Il faut "qu'il se débarrasse de cette image d'élite car les gens ont besoin d'empathie. Il faut surtout apaiser le rejet qu'il dégage", a-t-il ajouté.
Mais le président sortant tentera aussi de pousser sa rivale dans ses retranchements concernant son programme, et de détricoter l'image lissée de celle qui reste à ses yeux "l'héritière" du "clan" Le Pen.
Marion Maréchal et Guillaume Peltier, vice-présidents du parti Reconquête! d'Eric Zemmour, se sont d'ailleurs rappelés au bon souvenir de Marine Le Pen, l'appelant à "ne pas oublier les valeurs de la droite" face à celles de gauche privilégiées pour attirer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (LFI).
Après moult tractations et tirages au sort, c'est finalement le pouvoir d'achat qui ouvrira ce débat d'une durée de 2h30. Chacun des thèmes abordés - sécurité, jeunesse, international, compétitivité, environnement, modèle social, gouvernance - aura "un temps donné" de parole.
La guerre en Ukraine, qui a longtemps éclipsé la campagne, s'est par ailleurs de nouveau invitée dans les débats mercredi.
L'opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a appelé à voter pour Emmanuel Macron, accusant le parti de sa rivale Marine Le Pen de compromission avec Vladimir Poutine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a invité la candidate RN à admettre qu'elle s'était "trompée", en souhaitant ne pas "perdre" ses relations avec le président Macron.
Si l'exercice ne bouleverse habituellement pas les dynamiques d'intentions de vote, il pourrait cette fois remobiliser certains électorats et "déplacer davantage de voix que ce qu'on a observé depuis le début de la Ve République", selon Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France.
Mais, même si la candidate d'extrême droite est "en progrès" par rapport à 2017, où elle était apparue mal préparée et fatiguée, cela "ne signifie pas qu'elle puisse déplacer cinq points d'intentions de vote, ce dont elle aurait besoin pour se mettre au niveau de son adversaire", a relevé sur Public Sénat Emmanuel Rivière de l'institut Kantar Public.
A quatre jours du second tour, les sondages donnent invariablement l'avantage au président sortant, avec 54 à 56,5% des intentions de vote contre 43,5 à 46% pour Marine Le Pen. Soit un écart de 8 à 12 points.
Un écart plus serré qu'en 2017 donc, quand M. Macron l'avait emporté avec une avance de 32 points (66% des suffrages exprimés contre 34% à Mme Le Pen). En outre, une éventuelle forte abstention pourrait brouiller le jeu dimanche.
"Tout et son contraire"
Emmanuel Macron "va insister sur les incohérences de Marine Le Pen, qui a quand même dit tout et son contraire sur tout en cinq ans, et singulièrement sur les sujets géopolitiques, stratégiques", a assuré le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, en citant l'Ukraine et le président russe Vladimir Poutine.
"Changer d’avis systématiquement sur tous les sujets (...), a minima c’est un défaut de clairvoyance, au maxima c’est une preuve conséquente d’incompétence", a-t-il affirmé sur Radio J.
Les deux candidats divergent sur presque tout: des retraites à l'écologie en passant par le port du voile, les libertés publiques et les institutions, le pouvoir d'achat, l'Union européenne et la diplomatie internationale, les relations avec la Russie.
Tentant d'élargir leur base électorale, ils ont aussi amendé certaines propositions phares: l'interdiction du port du voile dans l'espace public n'est plus la priorité pour Marine Le Pen, la retraite serait portée à 64 ans au lieu de 65 initialement proposé pour Emmanuel Macron, qui a aussi promis un Premier ministre "directement chargé de la Planification écologique".
Le "point faible" du président sortant "et peut-être aussi son point fort, c'est de ne jamais douter de lui-même", a affirmé le président du RN Jordan Bardella sur France 2.
Alors que le "véritable point fort" de Marine Le Pen, selon lui, "est de parler du quotidien des gens". La défense du pouvoir d'achat a été placée au coeur de la campagne de la candidate d'extrême droite.
"Alternance sérieuse"
"Il n'y a pas de stress mais un peu d'appréhension parce que on sait que beaucoup de Français vont se décider sur ce débat", a-t-il ajouté.
Laurent Jacobelli, porte-parole de la campagne de Marine Le Pen, y croit dur comme fer: "Les sondages sont les meilleurs que nous avons jamais eus dans notre histoire. C’est ce (mercredi) soir que nous allons prouver aux Français que l'alternance sérieuse existe".
Contrairement à 2017, M. Macron se présente cette fois avec un bilan de président sortant à défendre et sera attaqué par sa concurrente sur son "mépris" et son "arrogance" supposés à l'égard des Français.
Un angle d'attaque anticipé par le camp Macron: "pour gagner, il faut qu'Emmanuel Macron trouve le bon équilibre entre la distance et la proximité, en privilégiant cette dernière", a conseillé un responsable de la majorité.
Il faut "qu'il se débarrasse de cette image d'élite car les gens ont besoin d'empathie. Il faut surtout apaiser le rejet qu'il dégage", a-t-il ajouté.
Mais le président sortant tentera aussi de pousser sa rivale dans ses retranchements concernant son programme, et de détricoter l'image lissée de celle qui reste à ses yeux "l'héritière" du "clan" Le Pen.
Marion Maréchal et Guillaume Peltier, vice-présidents du parti Reconquête! d'Eric Zemmour, se sont d'ailleurs rappelés au bon souvenir de Marine Le Pen, l'appelant à "ne pas oublier les valeurs de la droite" face à celles de gauche privilégiées pour attirer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (LFI).
Après moult tractations et tirages au sort, c'est finalement le pouvoir d'achat qui ouvrira ce débat d'une durée de 2h30. Chacun des thèmes abordés - sécurité, jeunesse, international, compétitivité, environnement, modèle social, gouvernance - aura "un temps donné" de parole.
La guerre en Ukraine, qui a longtemps éclipsé la campagne, s'est par ailleurs de nouveau invitée dans les débats mercredi.
L'opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a appelé à voter pour Emmanuel Macron, accusant le parti de sa rivale Marine Le Pen de compromission avec Vladimir Poutine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a invité la candidate RN à admettre qu'elle s'était "trompée", en souhaitant ne pas "perdre" ses relations avec le président Macron.