Paris, France | AFP | vendredi 21/07/2022 - Une étape franchie, mais une étape seulement: au bout de quatre jours et autant de nuits de débats houleux, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi pour le pouvoir d'achat, et enchaîne vendredi après-midi avec le budget rectificatif, non moins explosif.
Après le vote du premier volet peu avant 6H00 vendredi, la Première ministre Elisabeth Borne s'est félicitée que "l'esprit de responsabilité l'a(it) emporté pour protéger nos concitoyens".
La partie n'est pas gagnée pour le camp présidentiel, privé de majorité absolue. Les députés reprendront les hostilités à 15h00 sur le projet de loi de finances rectificative pour 2022, qui comprend la poursuite de la remise carburant et du bouclier tarifaire sur l'énergie, la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires et encore la suppression de la redevance audiovisuelle.
"Superprofits"
Les échanges doivent se poursuivre jusqu'à samedi soir voire dimanche, près d'un millier d'amendements ayant été déposés.
Le gouvernement a déjà déminé, au moins en partie, plusieurs sujets. Ainsi, alors que la demande montait, jusque dans la majorité, pour taxer les "superprofits" des grands groupes, la pression a été mise notamment sur TotalEnergies et le géant du transport maritime CMA CGM.
Le premier a opportunément annoncé vendredi matin une remise à la pompe de 20 centimes par litre entre septembre et novembre dans toutes ses stations-services, puis à 10 centimes par litre sur le reste de l'année.
La CMA CGM va réduire de son côté ses taux de fret de 750 euros par conteneur 40 pieds vers la métropole et les Outre-mer, au lieu de 500 euros prévus initialement.
"Il y a eu une négociation intense qui a été menée", a souligné le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur RMC/BFMTV, se félicitant de ces gestes et épinglant l'"escroquerie intellectuelle" de la gauche qui réclame selon lui des taxes à tout-va sur tout type d'entreprise.
Le ministre reste en outre ouvert à une hausse, réclamée par LR, de l'aide de 18 centimes accordée par le gouvernement. L'appui de la droite est espéré pour faire adopter ce projet de budget sans devoir compter sur les voix du RN.
Elisabeth Borne a elle proposé de doubler, à 400 euros, l'aide défiscalisée que peuvent verser les entreprises aux salariés pour couvrir leurs frais de carburant.
"Sectarisme"
La suppression de la redevance, promesse d'Emmanuel Macron, est tout aussi épineuse. La gauche est vent debout et les socialistes proposent plutôt une "contribution universelle et progressive" pour financer l'audiovisuel public.
La question n'est pas tranchée, alors que le ministre des Comptes publics Gabriel Attal s'est dit "prêt" à regarder la piste d'une "affectation de taxe".
"Bâtir des majorités de projets pour apporter des solutions concrètes aux Français, nous y sommes parvenus" jusqu'alors, estime Elisabeth Borne, dont la méthode est à l'essai sur ce premier paquet de mesures de la législature.
Dans le projet de loi "d'urgence" pour le pouvoir d'achat, ont déjà été validées les revalorisations des pensions et prestations sociales, la hausse du plafond de la "prime Macron" et encore, dans un rare moment de concorde, la déconjugalisation de l'allocation adultes handicapés.
Pour le vote global, acquis par 341 voix pour, 116 contre et 21 abstentions, le gouvernement a reçu le soutien des élus LR et RN qui ont timidement salué certaines "avancées", tandis que la gauche s'indignait d'un projet en forme de "déclaration de guerre aux salaires".
Les socialistes se sont majoritairement abstenus, contrairement au reste de la Nupes qui s'est prononcée contre.
La cheffe de file des députés LREM Aurore Bergé a reproché à la gauche son "sectarisme", qui selon elle "sert sur un plateau" la stratégie de "respectabilité" de l'extrême droite.
Le socialiste Gérard Leseul avait lui déploré plus tôt que la méthode de l’exécutif n'ait "pas changé", malgré le souhait affiché d'une recherche de compromis.
Au cours de la dernière nuit, les attaques - "ayatollahs verts", "fachos", "nullités énergétiques" - ont fusé de longues heures sur plusieurs dispositions touchant l'environnement, donnant parfois à l'Assemblée des airs d'enceinte incontrôlable.
Afin de parer à une possible fermeture du robinet à gaz russe, le projet de loi prévoit d'accélérer la mise en service d'un terminal méthanier au Havre, par lequel pourrait transiter du gaz de schiste américain. Une telle décision est "suicidaire", a tonné l'écologiste Delphine Batho.
"On parle de remplacer une énergie fossile par une autre énergie fossile. Pas d’émettre plus de CO2", a répondu la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Un autre article, offrant un cadre légal au redémarrage de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), a fait tiquer aussi les LR et le RN, qui y vont vu la conséquence "désastreuse" de la politique énergétique du gouvernement.
Après le vote du premier volet peu avant 6H00 vendredi, la Première ministre Elisabeth Borne s'est félicitée que "l'esprit de responsabilité l'a(it) emporté pour protéger nos concitoyens".
La partie n'est pas gagnée pour le camp présidentiel, privé de majorité absolue. Les députés reprendront les hostilités à 15h00 sur le projet de loi de finances rectificative pour 2022, qui comprend la poursuite de la remise carburant et du bouclier tarifaire sur l'énergie, la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires et encore la suppression de la redevance audiovisuelle.
"Superprofits"
Les échanges doivent se poursuivre jusqu'à samedi soir voire dimanche, près d'un millier d'amendements ayant été déposés.
Le gouvernement a déjà déminé, au moins en partie, plusieurs sujets. Ainsi, alors que la demande montait, jusque dans la majorité, pour taxer les "superprofits" des grands groupes, la pression a été mise notamment sur TotalEnergies et le géant du transport maritime CMA CGM.
Le premier a opportunément annoncé vendredi matin une remise à la pompe de 20 centimes par litre entre septembre et novembre dans toutes ses stations-services, puis à 10 centimes par litre sur le reste de l'année.
La CMA CGM va réduire de son côté ses taux de fret de 750 euros par conteneur 40 pieds vers la métropole et les Outre-mer, au lieu de 500 euros prévus initialement.
"Il y a eu une négociation intense qui a été menée", a souligné le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur RMC/BFMTV, se félicitant de ces gestes et épinglant l'"escroquerie intellectuelle" de la gauche qui réclame selon lui des taxes à tout-va sur tout type d'entreprise.
Le ministre reste en outre ouvert à une hausse, réclamée par LR, de l'aide de 18 centimes accordée par le gouvernement. L'appui de la droite est espéré pour faire adopter ce projet de budget sans devoir compter sur les voix du RN.
Elisabeth Borne a elle proposé de doubler, à 400 euros, l'aide défiscalisée que peuvent verser les entreprises aux salariés pour couvrir leurs frais de carburant.
"Sectarisme"
La suppression de la redevance, promesse d'Emmanuel Macron, est tout aussi épineuse. La gauche est vent debout et les socialistes proposent plutôt une "contribution universelle et progressive" pour financer l'audiovisuel public.
La question n'est pas tranchée, alors que le ministre des Comptes publics Gabriel Attal s'est dit "prêt" à regarder la piste d'une "affectation de taxe".
"Bâtir des majorités de projets pour apporter des solutions concrètes aux Français, nous y sommes parvenus" jusqu'alors, estime Elisabeth Borne, dont la méthode est à l'essai sur ce premier paquet de mesures de la législature.
Dans le projet de loi "d'urgence" pour le pouvoir d'achat, ont déjà été validées les revalorisations des pensions et prestations sociales, la hausse du plafond de la "prime Macron" et encore, dans un rare moment de concorde, la déconjugalisation de l'allocation adultes handicapés.
Pour le vote global, acquis par 341 voix pour, 116 contre et 21 abstentions, le gouvernement a reçu le soutien des élus LR et RN qui ont timidement salué certaines "avancées", tandis que la gauche s'indignait d'un projet en forme de "déclaration de guerre aux salaires".
Les socialistes se sont majoritairement abstenus, contrairement au reste de la Nupes qui s'est prononcée contre.
La cheffe de file des députés LREM Aurore Bergé a reproché à la gauche son "sectarisme", qui selon elle "sert sur un plateau" la stratégie de "respectabilité" de l'extrême droite.
Le socialiste Gérard Leseul avait lui déploré plus tôt que la méthode de l’exécutif n'ait "pas changé", malgré le souhait affiché d'une recherche de compromis.
Au cours de la dernière nuit, les attaques - "ayatollahs verts", "fachos", "nullités énergétiques" - ont fusé de longues heures sur plusieurs dispositions touchant l'environnement, donnant parfois à l'Assemblée des airs d'enceinte incontrôlable.
Afin de parer à une possible fermeture du robinet à gaz russe, le projet de loi prévoit d'accélérer la mise en service d'un terminal méthanier au Havre, par lequel pourrait transiter du gaz de schiste américain. Une telle décision est "suicidaire", a tonné l'écologiste Delphine Batho.
"On parle de remplacer une énergie fossile par une autre énergie fossile. Pas d’émettre plus de CO2", a répondu la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Un autre article, offrant un cadre légal au redémarrage de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), a fait tiquer aussi les LR et le RN, qui y vont vu la conséquence "désastreuse" de la politique énergétique du gouvernement.