Carry-le-Rouet, France | AFP | vendredi 31/01/2020 - Même si beaucoup assuraient ne pas vouloir céder à la "panique", les habitants de Carry-le-Rouet ont accueilli vendredi avec une pointe d'inquiétude les près de 200 Français rapatriés de Wuhan pour fuir le coronavirus, craignant pour l'image de leur station balnéaire.
Le vaste centre de vacances dans lequel ces Français et leurs quelques proches de nationalité étrangère rapatriés de Chine vont passer 14 jours confinés, est sous bonne garde. De nombreux gendarmes étaient postés devant le portail par lequel s'est engouffré peu avant 15H30 le premier car depuis l'aéroport d'Istres où ils avaient atterri à la mi-journée.
Accompagnée du maire de la commune Jean Montagnac, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, avait brièvement visité dans la matinée les lieux situés dans une pinède de 3,5 hectares, uniquement accessibles par une étroite impasse.
A plusieurs kilomètres, dans le centre, les commerçants de la petite ville de 5.800 habitants située à une trentaine de kilomètres de Marseille, avaient encore du mal à croire à la nouvelle annoncée la veille.
"Je suis très étonné, pourquoi nous? Il y a plein d'autres endroits", s'interroge un boucher, Frédéric Vernet. "Pas inquiet" pour sa santé, le quadragénaire n'a pas pris de précaution particulière et ne veut surtout pas "tomber dans la psychose".
Ce qui l'inquiète le plus, ce sont "les affaires". A partir de dimanche, la ville de la Côte Bleue, aux belles bâtisses et au casino baignés de soleil vendredi, s'apprête à lancer ses traditionnelles "oursinades", une fête populaire organisée tous les dimanches de février: pendant un mois, la commune se proclame capitale des oursins, ces "hérissons de mer" qui seront dégustés sans modération sur le petit port.
"J'ai bien peur que cette nouvelle ne nous cause du tort, c'est pas du tout une bonne pub", craint Frédéric Vernet derrière son étal. Quant aux rapatriés de Wuhan, il les "plaint", certes, mais vante le lieu où ils vont rester confinés: "Ils seront bien logés, c'est un beau lieu de vacances, c'est mieux qu'un gymnase, c'est le paradis."
A l'hôtel Villa Arena, situé à côté de la résidence hôtelière, on se réjouit de ne pas avoir encore enregistré d'annulations. Au contraire, il va même accueillir quatre clients qui devaient séjourner dans le centre de vacances réquisitionné.
"On va voir comment ça évolue, mais il ne faut pas céder à la panique", estime le gérant Julien Carraretto, même s'il a reçu de nombreux coups de fils et SMS de proches l'invitant à rester prudent.
"C'est l'image que Carry renvoie qui m'inquiète", reconnaît Louis, moniteur à l'école de voile située à quelques mètres du centre de vacances. "On dépend beaucoup du tourisme", souligne le jeune homme qui a appris la nouvelle par les réseaux sociaux.
L'un de ses clientes, Chantal, estime de son côté "qu'on fait peur aux gens pour rien". "C'est de notre devoir de les accueillir", insiste la retraitée.
"Ils nous disent qu'on ne craint rien, mais ils en savent rien", s'emporte pourtant Olivier Lombart, dont la maison se situe à quelques encablures du lieu de confinement. Il estime que le centre de vacances n'est pas assez isolé: "Ils auraient pu les garder dans un hangar à l'aéroport", assène-t-il.
Le préfet des Bouches-du-Rhône Pierre Dartout avait tenu jeudi à rassurer: les rapatriés de Wuhan ne pourront sortir que "dans l'enceinte du centre", avec les équipements nécessaire "pour se protéger et protéger les autres".
A Carry-le-Rouet, une réunion d'informations doit avoir lieu vendredi à 18H00 pour les habitants. Et le maire Jean Montagnac a appelé à laisser les "rapatriés" tranquilles: "Ce ne sont pas des bêtes sauvages qu'on a mises dans un enclos, les habitants n'auront pas à aller les voir."
Pour l'heure, environ 8.900 cas d'infection à ce nouveau virus ont été détectés en Chine continentale (hors Hong Kong) et 213 patients en sont morts. Une centaine de malades ont été répertoriés dans une vingtaine d'autres pays, dont six en France, mais aucun patient n'est mort hors de Chine.
Le vaste centre de vacances dans lequel ces Français et leurs quelques proches de nationalité étrangère rapatriés de Chine vont passer 14 jours confinés, est sous bonne garde. De nombreux gendarmes étaient postés devant le portail par lequel s'est engouffré peu avant 15H30 le premier car depuis l'aéroport d'Istres où ils avaient atterri à la mi-journée.
Accompagnée du maire de la commune Jean Montagnac, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, avait brièvement visité dans la matinée les lieux situés dans une pinède de 3,5 hectares, uniquement accessibles par une étroite impasse.
A plusieurs kilomètres, dans le centre, les commerçants de la petite ville de 5.800 habitants située à une trentaine de kilomètres de Marseille, avaient encore du mal à croire à la nouvelle annoncée la veille.
"Je suis très étonné, pourquoi nous? Il y a plein d'autres endroits", s'interroge un boucher, Frédéric Vernet. "Pas inquiet" pour sa santé, le quadragénaire n'a pas pris de précaution particulière et ne veut surtout pas "tomber dans la psychose".
Ce qui l'inquiète le plus, ce sont "les affaires". A partir de dimanche, la ville de la Côte Bleue, aux belles bâtisses et au casino baignés de soleil vendredi, s'apprête à lancer ses traditionnelles "oursinades", une fête populaire organisée tous les dimanches de février: pendant un mois, la commune se proclame capitale des oursins, ces "hérissons de mer" qui seront dégustés sans modération sur le petit port.
"J'ai bien peur que cette nouvelle ne nous cause du tort, c'est pas du tout une bonne pub", craint Frédéric Vernet derrière son étal. Quant aux rapatriés de Wuhan, il les "plaint", certes, mais vante le lieu où ils vont rester confinés: "Ils seront bien logés, c'est un beau lieu de vacances, c'est mieux qu'un gymnase, c'est le paradis."
- "Dans un hangar" -
A l'hôtel Villa Arena, situé à côté de la résidence hôtelière, on se réjouit de ne pas avoir encore enregistré d'annulations. Au contraire, il va même accueillir quatre clients qui devaient séjourner dans le centre de vacances réquisitionné.
"On va voir comment ça évolue, mais il ne faut pas céder à la panique", estime le gérant Julien Carraretto, même s'il a reçu de nombreux coups de fils et SMS de proches l'invitant à rester prudent.
"C'est l'image que Carry renvoie qui m'inquiète", reconnaît Louis, moniteur à l'école de voile située à quelques mètres du centre de vacances. "On dépend beaucoup du tourisme", souligne le jeune homme qui a appris la nouvelle par les réseaux sociaux.
L'un de ses clientes, Chantal, estime de son côté "qu'on fait peur aux gens pour rien". "C'est de notre devoir de les accueillir", insiste la retraitée.
"Ils nous disent qu'on ne craint rien, mais ils en savent rien", s'emporte pourtant Olivier Lombart, dont la maison se situe à quelques encablures du lieu de confinement. Il estime que le centre de vacances n'est pas assez isolé: "Ils auraient pu les garder dans un hangar à l'aéroport", assène-t-il.
Le préfet des Bouches-du-Rhône Pierre Dartout avait tenu jeudi à rassurer: les rapatriés de Wuhan ne pourront sortir que "dans l'enceinte du centre", avec les équipements nécessaire "pour se protéger et protéger les autres".
A Carry-le-Rouet, une réunion d'informations doit avoir lieu vendredi à 18H00 pour les habitants. Et le maire Jean Montagnac a appelé à laisser les "rapatriés" tranquilles: "Ce ne sont pas des bêtes sauvages qu'on a mises dans un enclos, les habitants n'auront pas à aller les voir."
Pour l'heure, environ 8.900 cas d'infection à ce nouveau virus ont été détectés en Chine continentale (hors Hong Kong) et 213 patients en sont morts. Une centaine de malades ont été répertoriés dans une vingtaine d'autres pays, dont six en France, mais aucun patient n'est mort hors de Chine.