PAPEETE, le 3 juillet 2015 - La directrice adjointe de l'école des Gobelins, l'une des plus reconnue au monde dans l'animation, était en Polynésie pour découvrir la future école Poly3D. L'école parisienne est très intéressée par la nouvelle pédagogie imaginée par la CCISM.
Marie-France Zumofen est directrice adjointe des "Gobelins, l'école de l'image". Elle était en Polynésie il y a un mois pour rendre visite à la CCISM et participer au jury de sélection de la future école de la chambre, Poly3D. Cette école a un modèle pédagogique basé sur l'apprentissage par la pratique et la collaboration. Les étudiants devraient travailler en groupes, sur des projets concrets apportés par des entreprises, et apprendre "par l'action" avec l'aide de coaches, de ressources en ligne, de conférences, etc.
Christophe Gomez, directeur de Poly3D, assure que le partenariat entre les deux écoles est bien engagé. "Nous voudrions procéder à des échanges de profs, avec en pratique des professeurs des Gobelins qui pourraient intervenir à Poly3D dans des domaines spécialisés, par exemple l'image. On pourra aussi utiliser leurs Mooc. Enfin, nous avons le projet d'amener tous les étudiants du studio aux Gobelins, en mars-avril 2016, pour rencontrer leurs équipes et travailler une semaine avec eux sur un projet commun."
>>> Un Mooc est un "Massive Open Online Course", un nouveau modèle pédagogique où des cours complets sont mis en ligne, avec des outils spécifiques pour échanger avec les enseignants et le travail collaboratif entre étudiants. La traduction française : Formation en ligne ouverte à tous
L'objectif final est d'avoir accès aux meilleures ressources pour former en Polynésie des experts en animation 3D et en jeux vidéo dès la rentrée de septembre.
MARIE-FRANCE ZUMOFEN, DIRECTRICE ADJOINTE DES GOBELINS
Que faites-vous à Tahiti ?
Je suis venue rendre visite à la CCISM pour découvrir en détails le programme de la formation Poly3D qui va s'ouvrir en septembre, et pour participer au recrutement des futurs candidats. Plus largement, l'école des Gobelins m'envoie pour faire plus ample connaissance avec l'équipe pédagogique de Poly3D et voir ce que l'on peut faire pour avancer ensemble sur ce projet.
Et quel pourrait être le rôle des Gobelins dans le projet Poly3D ?
Aujourd'hui c'est de participer au recrutement, et le reste est à imaginer ensemble au fur et à mesure que le projet avancera.
L'école des Gobelins est considérée comme une des meilleures au monde pour le graphisme, l'animation et la 3D. Qu'est-ce qui l'intéresse dans un petit projet à 15 700 km de Paris ?
(Rires) Alors déjà, nous sommes nous aussi une école consulaire, c'est-à-dire rattachée à une chambre de commerce, donc c'est intéressant de travailler ensemble et d'avancer. Ensuite, nous avions déjà travaillé il y a 10 ou 15 ans avec l'île de la Réunion, où nous avions aidé leur centre de formation à créer des formations en cinéma d'animation et en multimédia. C'est une activité partenariale que l'on apprécie. Après, ce qui est intéressant c'est d'échanger les pratiques pédagogiques, et là, la pédagogie imaginée par Poly3D est vraiment innovante et intéressante. Ils prennent à 100% la carte "en ligne" et demandent aux étudiants d'être toujours en co-working, en équipe, en auto-formation, d'apprendre avec des contenus Web et avec des coaches. Ce sera vraiment intéressant d'avoir les retours de cette expérience.
Travaillez-vous de cette manière également aux Gobelins ?
Oui, la marque des Gobelins c'est la pédagogie par projets, donc d'être vraiment tout le temps sur les projets et très proche des entreprises. Et aujourd'hui, avec les Mooc (NDLA : Formation en ligne ouverte à tous) et l'évolution du numérique, on réfléchit vraiment à l'évolution de la formation vers le numérique avec le lancement de cours sur internet et un learning management system de type Blackboard pour vraiment proposer aux étudiants d'avoir la classe inversée, c'est-à-dire d'avoir du contenu à la fois en ligne et sur place…
Pour l'instant nous ne sommes pas encore prêts, mais dès que ce sera le cas, les étudiants de Poly3D auront accès à ces ressources, il n'y a aucun soucis.
Quel serait la limite de cette technique pédagogique ? Est-il possible que du coup, les étudiants n'ont pas de cadre et les bonnes pratiques bien établies ? Pourront-ils s'intégrer à des équipes formées de façon traditionnelle ?
Je ne sais pas, mais là ce qui est prévu ce sont des coaches et des mentors, donc ils sont tout de même encadrés en présentiel et à distance par de vrais experts, et ils sont toujours sur des projets "cas entreprise", donc ils sont toujours liés à la profession. Après, ce qui est important c'est de faire des stages, avoir une alternance, de pratiquer…
Et c'est au centre de formation de bien définir les projets, de s'assurer qu'ils respectent la maquette pédagogique et de vraiment expliquer aux étudiants les compétences qu'ils vont acquérir, à quoi elles vont servir… Je trouve ce projet vraiment intéressant. On a vu dès les épreuves de sélection que les étudiants ont une très grande capacité à s'adapter, parce que faire une épreuve sur Maya sans l'avoir jamais utilisé, devoir installer soi-même le logiciel et répondre à l'épreuve dans le timing demandé, c'était du bon gros challenge quand même.
Justement lors du concours on voit ressortir fortement la culture polynésienne dans les créations des étudiants. Est-ce un atout dans la mondialisation ?
Oui bien sûr. Ça amènera une originalité, c'est ça qui leur permettra une différentiation. Je pense que ça pourra intéresser le reste du monde.
Enfin, pour les gens qui habitent Outre-mer, quand offrirez-vous ces formations en ligne de type Mooc ?
En novembre. Je ne peux pas encore dire le titre car il n'est pas encore réalisé, mais ce sera un Mooc sur comment réaliser des vidéos avec son smartphone. Ça c'est le premier, mais nous avons en chantier d'autres Mooc, comme programmer en Arduino, ou encore sur la retouche photo. Ces Mooc seront ouverts à toute la francophonie internationale, donc la Polynésie aussi. Ils seront en français et sous-titrés en anglais, pour garder le côté "French touch".
Marie-France Zumofen est directrice adjointe des "Gobelins, l'école de l'image". Elle était en Polynésie il y a un mois pour rendre visite à la CCISM et participer au jury de sélection de la future école de la chambre, Poly3D. Cette école a un modèle pédagogique basé sur l'apprentissage par la pratique et la collaboration. Les étudiants devraient travailler en groupes, sur des projets concrets apportés par des entreprises, et apprendre "par l'action" avec l'aide de coaches, de ressources en ligne, de conférences, etc.
Christophe Gomez, directeur de Poly3D, assure que le partenariat entre les deux écoles est bien engagé. "Nous voudrions procéder à des échanges de profs, avec en pratique des professeurs des Gobelins qui pourraient intervenir à Poly3D dans des domaines spécialisés, par exemple l'image. On pourra aussi utiliser leurs Mooc. Enfin, nous avons le projet d'amener tous les étudiants du studio aux Gobelins, en mars-avril 2016, pour rencontrer leurs équipes et travailler une semaine avec eux sur un projet commun."
>>> Un Mooc est un "Massive Open Online Course", un nouveau modèle pédagogique où des cours complets sont mis en ligne, avec des outils spécifiques pour échanger avec les enseignants et le travail collaboratif entre étudiants. La traduction française : Formation en ligne ouverte à tous
L'objectif final est d'avoir accès aux meilleures ressources pour former en Polynésie des experts en animation 3D et en jeux vidéo dès la rentrée de septembre.
MARIE-FRANCE ZUMOFEN, DIRECTRICE ADJOINTE DES GOBELINS
Que faites-vous à Tahiti ?
Je suis venue rendre visite à la CCISM pour découvrir en détails le programme de la formation Poly3D qui va s'ouvrir en septembre, et pour participer au recrutement des futurs candidats. Plus largement, l'école des Gobelins m'envoie pour faire plus ample connaissance avec l'équipe pédagogique de Poly3D et voir ce que l'on peut faire pour avancer ensemble sur ce projet.
Et quel pourrait être le rôle des Gobelins dans le projet Poly3D ?
Aujourd'hui c'est de participer au recrutement, et le reste est à imaginer ensemble au fur et à mesure que le projet avancera.
L'école des Gobelins est considérée comme une des meilleures au monde pour le graphisme, l'animation et la 3D. Qu'est-ce qui l'intéresse dans un petit projet à 15 700 km de Paris ?
(Rires) Alors déjà, nous sommes nous aussi une école consulaire, c'est-à-dire rattachée à une chambre de commerce, donc c'est intéressant de travailler ensemble et d'avancer. Ensuite, nous avions déjà travaillé il y a 10 ou 15 ans avec l'île de la Réunion, où nous avions aidé leur centre de formation à créer des formations en cinéma d'animation et en multimédia. C'est une activité partenariale que l'on apprécie. Après, ce qui est intéressant c'est d'échanger les pratiques pédagogiques, et là, la pédagogie imaginée par Poly3D est vraiment innovante et intéressante. Ils prennent à 100% la carte "en ligne" et demandent aux étudiants d'être toujours en co-working, en équipe, en auto-formation, d'apprendre avec des contenus Web et avec des coaches. Ce sera vraiment intéressant d'avoir les retours de cette expérience.
Travaillez-vous de cette manière également aux Gobelins ?
Oui, la marque des Gobelins c'est la pédagogie par projets, donc d'être vraiment tout le temps sur les projets et très proche des entreprises. Et aujourd'hui, avec les Mooc (NDLA : Formation en ligne ouverte à tous) et l'évolution du numérique, on réfléchit vraiment à l'évolution de la formation vers le numérique avec le lancement de cours sur internet et un learning management system de type Blackboard pour vraiment proposer aux étudiants d'avoir la classe inversée, c'est-à-dire d'avoir du contenu à la fois en ligne et sur place…
Pour l'instant nous ne sommes pas encore prêts, mais dès que ce sera le cas, les étudiants de Poly3D auront accès à ces ressources, il n'y a aucun soucis.
Quel serait la limite de cette technique pédagogique ? Est-il possible que du coup, les étudiants n'ont pas de cadre et les bonnes pratiques bien établies ? Pourront-ils s'intégrer à des équipes formées de façon traditionnelle ?
Je ne sais pas, mais là ce qui est prévu ce sont des coaches et des mentors, donc ils sont tout de même encadrés en présentiel et à distance par de vrais experts, et ils sont toujours sur des projets "cas entreprise", donc ils sont toujours liés à la profession. Après, ce qui est important c'est de faire des stages, avoir une alternance, de pratiquer…
Et c'est au centre de formation de bien définir les projets, de s'assurer qu'ils respectent la maquette pédagogique et de vraiment expliquer aux étudiants les compétences qu'ils vont acquérir, à quoi elles vont servir… Je trouve ce projet vraiment intéressant. On a vu dès les épreuves de sélection que les étudiants ont une très grande capacité à s'adapter, parce que faire une épreuve sur Maya sans l'avoir jamais utilisé, devoir installer soi-même le logiciel et répondre à l'épreuve dans le timing demandé, c'était du bon gros challenge quand même.
Justement lors du concours on voit ressortir fortement la culture polynésienne dans les créations des étudiants. Est-ce un atout dans la mondialisation ?
Oui bien sûr. Ça amènera une originalité, c'est ça qui leur permettra une différentiation. Je pense que ça pourra intéresser le reste du monde.
Enfin, pour les gens qui habitent Outre-mer, quand offrirez-vous ces formations en ligne de type Mooc ?
En novembre. Je ne peux pas encore dire le titre car il n'est pas encore réalisé, mais ce sera un Mooc sur comment réaliser des vidéos avec son smartphone. Ça c'est le premier, mais nous avons en chantier d'autres Mooc, comme programmer en Arduino, ou encore sur la retouche photo. Ces Mooc seront ouverts à toute la francophonie internationale, donc la Polynésie aussi. Ils seront en français et sous-titrés en anglais, pour garder le côté "French touch".