Paris, France | AFP | jeudi 01/04/2021 - Accro au surf, le scientifique Joël de Rosnay a popularisé la pratique en France. A l'esprit "relax" qui prévalait à son époque, a succédé aujourd'hui un surf plus agressif qui tient aussi son statut de sport à part entière avec l'entrée au programme olympique: "Le surf et les Jeux olympiques, ça se marie bien", explique-t-il à l'AFP.
Joël de Rosnay est né sur une île, à Maurice, il y a 83 ans. Installé à Biarritz depuis tout petit, il a une révélation en 1957 en regardant "Hawaii, île de rêve", d'un réalisateur basque, Jacques Chegaray.
"C’est ça qui m’a complètement conditionné, j’étais épaté de voir des gens de tous les âges surfant sur les vagues à Hawaii, ils avaient l’air tellement contents, il fallait absolument que je fasse ça", raconte à l'AFP le docteur en sciences.
Ado, il faisait des compétitions de ski. Il dit n'avoir eu aucun mal à se sentir à l'aise sur sa planche.
"Les gens nous regardaient complètement bizarrement", se souvient l'ancien directeur à l'Institut Pasteur, qui n'a pas oublié la planche qui a changé sa vie.
"J’avais eu la chance d’avoir la planche d’un Américain parti en Espagne faire un film. Cette planche m’a donné l’idée de la glisse, de s’adapter à la vague, être résilient, prévoyant, adaptable. Ce sont des règles de vie très importantes", souligne-t-il, tout en cherchant dans sa bibliothèque une maquette de cette planche rayée verte et rouge, dont l'original est au musée de Biarritz.
Catherine Deneuve
Joël de Rosnay, qui pratique toujours, a "cru depuis le début" au surf. "J’ai collectionné des articles, je pensais que ça allait avoir un succès fou, un sport naturel, de l’eau, la nature fournit le moteur, la planche et c’est tout. Maintenant on me reproche d’avoir fait trop de pub pour le surf !"
Dans les années soixante, ils n'étaient pas très nombreux à s'adonner au plaisir du surf. Il y avait son frère, Arnaud de Rosnay, windsurfeur renommé disparu en mer de Chine en 1984.
"On a créé le Surf club de France en 1964, à la plage de la Chambre d’Amour, nom prédestiné, avec une terrasse où on mettait des transats et on se faisait servir des déjeuner à 5 francs."
"C’est là où j’ai appris à surfer à Catherine Deneuve", rappelle-t-il.
"Maintenant, à la Côte des Basques, il y a dix cours de dix personnes, ça fait tout de suite cent personnes dans l'eau, on ne peut plus surfer", regrette l'homme de sciences, qui a dans son garage douze planches, une pour chaque condition de vague.
"A l’époque, on était tellement heureux d’avoir une belle vague. Aujourd'hui, les vagues sont tellement convoitées. Les gens viennent de partout, ils n'ont aucun respect pour les anciens, ils sont égoïstes. Nous, on était très correct, on respectait les règles de priorité: quand on démarre, on ne pique pas la vague."
"Relax, cool"
Amateur dans l'âme, il se sent bien loin de l'esprit qui domine avec la professionnalisation du surf.
"C’est un peu une dérive, du surf en piscine avec des vagues artificielles, ça va devenir encore plus dingue, moi je suis loin de tout ça. On n’est plus dans la même histoire. Il y a un mot en anglais qui est formidable, +laid back+, ça symbolise tout, relax, cool, c’était le surf d'avant. Maintenant c’est un surf professionnel, plus agressif", regrette l'octogénaire.
En revanche, il est ravi de l'arrivée du surf dans la famille olympique. "Je trouve que le surf et les Jeux olympiques, ça se marie bien".
"C’est un sport parfait pour les Jeux olympiques. Très athlétique, en équilibre, la tête et le corps à la fois. Et le style, il y a beaucoup de style dans le surf et une régularité dans les figures, c’est un sport tout à fait olympique, tant mieux."
"Pour beaucoup, le surf est un sport de baba cool, de bobos de plage, de gens qui dorment sur les plages, c’est pas sérieux alors que c’est un vrai sport sérieux", lance Joël de Rosnay.
Joël de Rosnay est né sur une île, à Maurice, il y a 83 ans. Installé à Biarritz depuis tout petit, il a une révélation en 1957 en regardant "Hawaii, île de rêve", d'un réalisateur basque, Jacques Chegaray.
"C’est ça qui m’a complètement conditionné, j’étais épaté de voir des gens de tous les âges surfant sur les vagues à Hawaii, ils avaient l’air tellement contents, il fallait absolument que je fasse ça", raconte à l'AFP le docteur en sciences.
Ado, il faisait des compétitions de ski. Il dit n'avoir eu aucun mal à se sentir à l'aise sur sa planche.
"Les gens nous regardaient complètement bizarrement", se souvient l'ancien directeur à l'Institut Pasteur, qui n'a pas oublié la planche qui a changé sa vie.
"J’avais eu la chance d’avoir la planche d’un Américain parti en Espagne faire un film. Cette planche m’a donné l’idée de la glisse, de s’adapter à la vague, être résilient, prévoyant, adaptable. Ce sont des règles de vie très importantes", souligne-t-il, tout en cherchant dans sa bibliothèque une maquette de cette planche rayée verte et rouge, dont l'original est au musée de Biarritz.
Catherine Deneuve
Joël de Rosnay, qui pratique toujours, a "cru depuis le début" au surf. "J’ai collectionné des articles, je pensais que ça allait avoir un succès fou, un sport naturel, de l’eau, la nature fournit le moteur, la planche et c’est tout. Maintenant on me reproche d’avoir fait trop de pub pour le surf !"
Dans les années soixante, ils n'étaient pas très nombreux à s'adonner au plaisir du surf. Il y avait son frère, Arnaud de Rosnay, windsurfeur renommé disparu en mer de Chine en 1984.
"On a créé le Surf club de France en 1964, à la plage de la Chambre d’Amour, nom prédestiné, avec une terrasse où on mettait des transats et on se faisait servir des déjeuner à 5 francs."
"C’est là où j’ai appris à surfer à Catherine Deneuve", rappelle-t-il.
"Maintenant, à la Côte des Basques, il y a dix cours de dix personnes, ça fait tout de suite cent personnes dans l'eau, on ne peut plus surfer", regrette l'homme de sciences, qui a dans son garage douze planches, une pour chaque condition de vague.
"A l’époque, on était tellement heureux d’avoir une belle vague. Aujourd'hui, les vagues sont tellement convoitées. Les gens viennent de partout, ils n'ont aucun respect pour les anciens, ils sont égoïstes. Nous, on était très correct, on respectait les règles de priorité: quand on démarre, on ne pique pas la vague."
"Relax, cool"
Amateur dans l'âme, il se sent bien loin de l'esprit qui domine avec la professionnalisation du surf.
"C’est un peu une dérive, du surf en piscine avec des vagues artificielles, ça va devenir encore plus dingue, moi je suis loin de tout ça. On n’est plus dans la même histoire. Il y a un mot en anglais qui est formidable, +laid back+, ça symbolise tout, relax, cool, c’était le surf d'avant. Maintenant c’est un surf professionnel, plus agressif", regrette l'octogénaire.
En revanche, il est ravi de l'arrivée du surf dans la famille olympique. "Je trouve que le surf et les Jeux olympiques, ça se marie bien".
"C’est un sport parfait pour les Jeux olympiques. Très athlétique, en équilibre, la tête et le corps à la fois. Et le style, il y a beaucoup de style dans le surf et une régularité dans les figures, c’est un sport tout à fait olympique, tant mieux."
"Pour beaucoup, le surf est un sport de baba cool, de bobos de plage, de gens qui dorment sur les plages, c’est pas sérieux alors que c’est un vrai sport sérieux", lance Joël de Rosnay.