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Portraits de start-ups polynésiennes

ENTREPRENARIAT : Deux jeunes pousses ont rejoint l'incubateur Le Lab, qui va les aider à faire de leurs projets numériques une réalité. Il s'agit d'un site d'achat de services pour la Polynésie, et un réseau social spécialisé dans les selfies qui veut prendre le monde d'assaut.


Les mentors de la Banque de Tahiti et d'Axians discutent avec le fondateur de MozJob.com
Les mentors de la Banque de Tahiti et d'Axians discutent avec le fondateur de MozJob.com
PAPEETE, le 16 novembre 2015. Le Lab a été lancé le 1er octobre 2015, donc il y a un mois. Cet incubateur rassemble entrepreneurs, banques, investisseurs et talents de la high tech locale pour soutenir les projets numériques. Plusieurs porteurs de projets ont été contactés et deux ont déjà signé : un projet de réseau social qui n'a pas encore de nom et un projet de hub commercial nommé MozJob. Chaque projet était présenté lors d'une conférence de presse vendredi 6 novembre, en présence des mentors de ces entrepreneurs et des partenaires du Lab.

L'un de ces partenaires est la Banque de Tahiti, représentée à l'occasion par Patrice Tépélian, son directeur général. Ce dernier assure que "le fondement de l'investissement de la Banque de Tahiti au sein du Lab part du fait que nous sommes là pour accompagner l'économie locale. Il se trouve que l'économie numérique se développe beaucoup plus rapidement que l'économie traditionnelle. La Banque de Tahiti veut accompagner le développement de son Territoire et s'intéresse donc à cet incubateur. Du coup nous accompagnons les deux premiers projets. On ne met pas d'argent mais on les accompagne au sein du Lab qui met à disposition des moyens techniques, des formations, un réseau. Et la Banque de Tahiti accompagne particulièrement le projet de Steven, MozJob, surtout en le challengeant. C'est Olivier Huberdeau, de la Banque de Tahiti, qui est son mentor, et il va n'avoir de cesse de le challenger et de le pousser dans ses retranchements pour que le projet devienne meilleur et ait des chances d'aboutir et donner sa contribution à l'économie."

Geoffrey Van Der Maesen, projet de réseau social

"Le nom du projet va sortir cette semaine, mais il n'est pas encore décidé. Le projet est un projet de réseau social, mais le but n'est pas de concurrencer des gens comme Facebook ou Instagram, mais plus pour apporter un complément à ces géants du web.

Donc c'est un réseau social entièrement consacré aux selfies, sous un format mural type Google images, intérractif. On peut se faire des amis, faire des annotations, participer à des battles ou des défis-concours sur des thèmes proposés par les utilisateurs ou les annonceurs… Imaginez qu'une marque veille promouvoir une boisson, elle propose un concours comme ça c'est déjà fait localement, 'montrez-vous en selfy avec cette boisson de la façon la plus originale possible' et le concours est lancé avec un cadeau à la clé. Mais on part du partage d'images et de vidéos de selfies, donc de portraits ou d'autoportraits, contrairement à Instagram où on peut partager des photos de tout et n'importe quoi, et avec une présentation différente. Le projet est bien avancé, ça fait un an qu'on travaille dessus avec trois développeurs. La première phase devrait sortir d'ici le 15 novembre avec les modules battle. Mais on vise le marché mondial directement, le marché local est trop restreint.

Moi je ne suis pas développeur, je travaille dans la sécurité, rien à voir avec les start-ups. Mais j'ai eu envie de me lancé parce que je trouvais que c'était une super aventure, je suis toujours intéressé par les nouvelles technologies et un jour j'ai lu un bouquin et ça m'a convaincu de me lancer. Nous sommes deux associés, et avec deux prestataires. Et le Lab, qui nous apporte des conseils pour nous développer car n'est pas Mark Zuckerberg qui veut, du coaching, des contacts…"

Steeven Yiengkow, co-fondateur de MozJob.com

"Alors j'ai monté MozJob avec mon associé, mon cousin Tautua Tapotofarerani. On a monté un site web qui une plateforme de rencontre entre les entreprises ou les particuliers qui proposent des services ou des biens, notés en fonction de leurs qualités. On l'a appelé MozJob parce qu'on vient de Moorea, et c'était le seul site web disponible avec Jobs, on a tout essayé !

Pour l'instant on a mis en ligne la page d'accueil pour que les gens se renseignent et donnent leur contact, et on pense lancer dans trois ou quatre mois pour l'opérationnel. On s'est aperçu que depuis la crise et les pertes d'emploi à travers le monde entier, les gens créent des petits revenus associés : ils font des plats à emporter, des nettoyages de cour, de la plomberie, de la peinture… Mais le problème c'est que l'utilisateur n'a pas la qualité du produit, ça ne fonctionne que par bouche à oreille. C'est nos amis qui nous disent 'lui c'est un bon, lui évite…' Nous on essaye vraiment de mettre en avant la qualité de service et la confiance que les utilisateurs peuvent accorder à un service donner. Et nous, notre revenu viendra de 4% sur chaque transaction, et on vend des positionnements en avant sur la plateforme. C'est un eBay polynésien, mais notre fonds de commerce ce n'est pas la vente, c'est la confiance. Un retraité que doit aller à l'hôpital ne sait pas à qui il peut faire confiance pour l'accompagner, mais sur le site il aura les notes de tous les autres utilisateurs pour le guider.

Nous on a rejoint le Lab dès que ça a commencé. Le gros avantage du Lab ce sont les connections et la rencontre avec les professionnels, les banquiers, les utilisateurs d'internet, les développeurs localement. On a un vraiment un endroit où tout ce beau monde de l'internet se retrouve. Sans le Lab mon projet aurait pris plus de temps, on ne sait pas qui est intéressé par le web, qui peut nous aider, quel développeur est disponible, alors qu'ici ils sont tous là tous les jours et on a juste à les appeler et ils viennent nous aider."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 16 Novembre 2015 à 20:21 | Lu 1215 fois