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Port du voile : la Nouvelle-Zélande se penche sur ses valeurs


Port du voile : la Nouvelle-Zélande se penche sur ses valeurs
AUCKLAND, mercredi 6 juillet 2011 (Flash d'Océanie) – Le débat sur le port du voile dans des lieux publics a été promptement relancé mardi à la suite d’un récent incident au cours duquel deux femmes portant ce symbole religieux se sont vues refuser l’accès à bord d’un autobus d’Auckland.
Tentant rapidement de réagir à cet incident, apparemment survenu fin mai 2011, qui a bénéficié d’une importante couverture médiatique, la société NZ Bus, exploitant ce service de transports en commun a tout aussi rapidement précisé que les deux chauffeurs à l’origine de ce refus de prendre en charge ces passagères voilées avaient fait l’objet de réprimandes et de blâmes, et ont aussi, depuis, reçu pour consigne de se rapproche d’une aide psychologique.
Ce programme de « rééducation » a notamment impliqué, au cours du mois de juin, des visites dans des mosquées d’Auckland.
Jon Calder, directeur de la société, a déclaré à la presse locale qu’il considérait en effet que ses deux employés souffraient de « masquophobie », même s’ils insistent depuis que leur décision n’avait rien à voir avec des motifs religieux.
« Non, ce n’et pas ça, ils ont une sincère phobie des gens qui portent un masque, et c’est d’ailleurs pour cela que nous ne les avons pas purement et simplement licenciés », a-t-il expliqué.
Les incidents, ces derniers jours, avaient suscité des plaintes, notamment de la part du Consulat Général d’Arabie Saoudite en Nouvelle-Zélande, dont une des femmes, qui étudie en Nouvelle-Zélande, est ressortissante.
Se voulant conciliante, la fédération des associations islamiques de Nouvelle-Zélande, par la voix de son Président Anwar-ul Ghani, a depuis déclaré qu’elle voulait voir dans ces incidents, aussi « décevants » soient-ils, des « faits isolés »
« Il est néanmoins rassurant de constater que depuis, la société de transport impliquée a pris des mesures pour instruire ses conducteurs des droits fondamentaux et des règles de conduites acceptables », a-t-il déclaré au quotidien Dominion-Post d’Auckland, en ajoutant que « la réputation de la Nouvelle-Zélande en tant que pays de tolérance et de respect ne doit pas se laisser entacher par de tels cas isolés ».
Hekia Parata, ministre des affaires ethniques, a pour s part rappelé que la Nouvelle-Zélande était une nation multiculturelle et dotée de lois « très claires » concernant la liberté du culte.
« Nous reconnaissons le fait que la religion peut s’exprimer de différentes manières, mais il ne s’agit pas pour autant d’une liberté absolue et lorsque la sécurité prime, alors des compromis sont aussi nécessaires », a rappelé la ministre, tout en précisant qu’en l’espèce, ce genre de « compromis » au nom de la sécurité n’avait pas lieu d’être.
Une lettre de plainte pour discrimination religieuse a été déposée à la Commission néo-zélandaise des Droits Humains, qui n’a pas encore indiqué quelle suite elle entendait donner à cette affaire.
En Australie, dimanche 3 juillet 2011, à Nundah (banlieue de Brisbane), un homme de religion Sikhe s’est entendu demandé par un barman de quitter l’hôtel Royal English au motif que son turban contrevenait à la règle qui interdit le port de toute coiffe à l’intérieur de l’établissement.
Lundi, le groupe Coles, propriétaire de cet établissement, n’a pas tardé à ordonner au directeur local de lui présenter des excuses en précisant au passage que « notre politique interdisant le port de couvre chef doit être appliquée de manière sensible et avec le respect dû aux croyances religieuses et culturelles », rapporte la presse locale.
Le porteur du turban aurait depuis accepté les excuses du groupe et n’aurait pas l’intention de porter l’affaire plus en avant.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 5 Juillet 2011 à 22:29 | Lu 980 fois