Trzebinia, Pologne | AFP | mardi 14/02/2023 - Des affaissements de terrain soudains, de plus en plus nombreux, provoqués par une ancienne mine de charbon, hantent les habitants de Trzebinia dans le sud de la Pologne, qui craignent pour leur vie et leurs maisons.
En plein milieu d'un stade de football dans cette ancienne ville minière, un grand trou noir béant se démarque bien de la pelouse recouverte de neige fraîchement tombée.
Large et profond d'une dizaine de mètres, il est entouré, pour des raisons de sécurité, d'une barrière métallique.
Le terrain du stade s'est effondré le 3 février au matin. Une vingtaine d'autres trous, de différents diamètres et profondeurs, sont apparus à travers cette ville de Silésie depuis 2021, dont cinq depuis le début de l'année, provoquant un vent de panique.
"Personne ne sait où s'ouvrira le prochain gouffre. On vit sur une bombe à retardement", déclare à l'AFP Mateusz Krol, un responsable du conseil des habitants du quartier de Siersza où les effondrements sont les plus nombreux, "les habitants ont peur".
"Les gens craignent qu'un gouffre n'apparaisse non pas à côté mais sous leur maison", dit ce spécialiste en IT d'une quarantaine d'année, "ils évitent de prendre certaines rues, de peur de tomber dans un trou".
Outre le stade, des jardins ouvriers ont d'ores et déjà été interdits d'accès.
Le coupable
Le coupable est connu - l'ancienne mine de charbon fermée en 2001.
A la surface, un chevalement rouillé et quelques bâtiments reconvertis en un musée témoignent de son passée.
Sous la terre se cachent des puits et des kilomètres de couloirs dont certains, les moins profonds, datent de la fin du XIXe siècle.
Après la fermeture de la mine, ses galeries ont été inondées. Aujourd'hui, les eaux souterraines dont le niveau est de plus en plus élevé affouillent les galeries les plus proches de la surface, provoquant les affaissements de terrain.
"La plus grande erreur a été d'avoir arrêté l'exploitation tout court alors que la mine a bien fonctionné pendant 138 ans", déclare à l'AFP Jozef Dziedzic, un ancien mineur de Trzebinia, aujourd'hui à la retraite.
Malgré la fermeture d'une cinquantaine de mines depuis 1990, la Pologne reste dépendante du charbon pour sa survie énergétique.
L'embargo sur les sources d'énergie russes imposé après l'invasion de l'Ukraine a poussée cependant Varsovie à importer du charbon du monde entier, notamment pour les besoins du chauffage individuel.
"Nous voyons quelle est la situation économique en Europe et dans le monde, ce charbon est simplement nécessaire", lance M. Dziedzic.
"Il vient aujourd'hui du Venezuela, d'Australie et on ne sait d'où encore. Et il n'est pas de meilleure qualité."
Appel au calme
Certains spécialistes, cités par des médias locaux, ont dores et déjà appelé les habitants de Trzebinia à l'évacuation, semant l'effroi.
Mais les autorités appellent au calme.
"Il y a bien sûr un risque, et nous en sommes tous conscients, mais (...), pour l'instant, il n'y a aucune raison d'évacuer les résidents", assure Mariusz Tomalik, porte-parole de la Société de restructuration des mines (SRK), institution d'Etat qui gère les mines fermées.
"Il n'y a eu ni victimes, ni blessés jusqu'à présent. Les maisons n'ont pas été endommagées", souligne Piotr Bebenek, porte-parole des pompiers locaux, confirmant cependant que depuis l'année dernière les affaissements se sont "nettement intensifiées".
Le plus grand trou a englouti en septembre une quarantaine de tombes en pierre taillée, avec une soixantaine de dépouilles, au cimetière local. Les experts jugeant l'exhumation des corps impossible, le trou a été nivelé depuis.
"Les gens ont été traumatisés", raconte M. Dziedzic.
Deux autres trous sont apparus en décembre à quelques mètres d'une maison. Depuis, pour vérifier, si d'autres poches d'air et d'eau s'y trouvent et si elles menacent sa construction, une installation de forage y travaille à grand bruit.
Si une poche est trouvée, une mélange de sable et de ciment y est injecté pour stabiliser le sol.
Au total, une surface de près de 300 hectares est concernée par les affaissements.
Un rapport approfondi doit être rendu public prochainement par SRK.
"Nous serons alors en mesure d'élaborer de nouveaux scénarios d'action", indique M. Tomalik.
M. Dziedzic, lui, reste inquiet. "Tant que ce n'est pas fait, on ne peut pas être sûr de rien", dit le septuagénaire.
Malgré le danger, les habitants de Trzebinia veulent rester chez eux.
"On a vécu toute notre vie ici, on a nos maisons et nos familles, ce n'est pas facile de partir ailleurs, émigrer, explique M. Dziedzic, on ne transplante pas de vieux arbres".
En plein milieu d'un stade de football dans cette ancienne ville minière, un grand trou noir béant se démarque bien de la pelouse recouverte de neige fraîchement tombée.
Large et profond d'une dizaine de mètres, il est entouré, pour des raisons de sécurité, d'une barrière métallique.
Le terrain du stade s'est effondré le 3 février au matin. Une vingtaine d'autres trous, de différents diamètres et profondeurs, sont apparus à travers cette ville de Silésie depuis 2021, dont cinq depuis le début de l'année, provoquant un vent de panique.
"Personne ne sait où s'ouvrira le prochain gouffre. On vit sur une bombe à retardement", déclare à l'AFP Mateusz Krol, un responsable du conseil des habitants du quartier de Siersza où les effondrements sont les plus nombreux, "les habitants ont peur".
"Les gens craignent qu'un gouffre n'apparaisse non pas à côté mais sous leur maison", dit ce spécialiste en IT d'une quarantaine d'année, "ils évitent de prendre certaines rues, de peur de tomber dans un trou".
Outre le stade, des jardins ouvriers ont d'ores et déjà été interdits d'accès.
Le coupable
Le coupable est connu - l'ancienne mine de charbon fermée en 2001.
A la surface, un chevalement rouillé et quelques bâtiments reconvertis en un musée témoignent de son passée.
Sous la terre se cachent des puits et des kilomètres de couloirs dont certains, les moins profonds, datent de la fin du XIXe siècle.
Après la fermeture de la mine, ses galeries ont été inondées. Aujourd'hui, les eaux souterraines dont le niveau est de plus en plus élevé affouillent les galeries les plus proches de la surface, provoquant les affaissements de terrain.
"La plus grande erreur a été d'avoir arrêté l'exploitation tout court alors que la mine a bien fonctionné pendant 138 ans", déclare à l'AFP Jozef Dziedzic, un ancien mineur de Trzebinia, aujourd'hui à la retraite.
Malgré la fermeture d'une cinquantaine de mines depuis 1990, la Pologne reste dépendante du charbon pour sa survie énergétique.
L'embargo sur les sources d'énergie russes imposé après l'invasion de l'Ukraine a poussée cependant Varsovie à importer du charbon du monde entier, notamment pour les besoins du chauffage individuel.
"Nous voyons quelle est la situation économique en Europe et dans le monde, ce charbon est simplement nécessaire", lance M. Dziedzic.
"Il vient aujourd'hui du Venezuela, d'Australie et on ne sait d'où encore. Et il n'est pas de meilleure qualité."
Appel au calme
Certains spécialistes, cités par des médias locaux, ont dores et déjà appelé les habitants de Trzebinia à l'évacuation, semant l'effroi.
Mais les autorités appellent au calme.
"Il y a bien sûr un risque, et nous en sommes tous conscients, mais (...), pour l'instant, il n'y a aucune raison d'évacuer les résidents", assure Mariusz Tomalik, porte-parole de la Société de restructuration des mines (SRK), institution d'Etat qui gère les mines fermées.
"Il n'y a eu ni victimes, ni blessés jusqu'à présent. Les maisons n'ont pas été endommagées", souligne Piotr Bebenek, porte-parole des pompiers locaux, confirmant cependant que depuis l'année dernière les affaissements se sont "nettement intensifiées".
Le plus grand trou a englouti en septembre une quarantaine de tombes en pierre taillée, avec une soixantaine de dépouilles, au cimetière local. Les experts jugeant l'exhumation des corps impossible, le trou a été nivelé depuis.
"Les gens ont été traumatisés", raconte M. Dziedzic.
Deux autres trous sont apparus en décembre à quelques mètres d'une maison. Depuis, pour vérifier, si d'autres poches d'air et d'eau s'y trouvent et si elles menacent sa construction, une installation de forage y travaille à grand bruit.
Si une poche est trouvée, une mélange de sable et de ciment y est injecté pour stabiliser le sol.
Au total, une surface de près de 300 hectares est concernée par les affaissements.
Un rapport approfondi doit être rendu public prochainement par SRK.
"Nous serons alors en mesure d'élaborer de nouveaux scénarios d'action", indique M. Tomalik.
M. Dziedzic, lui, reste inquiet. "Tant que ce n'est pas fait, on ne peut pas être sûr de rien", dit le septuagénaire.
Malgré le danger, les habitants de Trzebinia veulent rester chez eux.
"On a vécu toute notre vie ici, on a nos maisons et nos familles, ce n'est pas facile de partir ailleurs, émigrer, explique M. Dziedzic, on ne transplante pas de vieux arbres".