Paris, France | AFP | vendredi 08/01/2021 - Une tribune du collectif anti-grossophobie Gras Politique, signée par plus de 170 associations, soignants et particuliers, dénonce la "dangerosité" de la prochaine émission de Karine Le Marchand pour M6, qui risque selon elle de "contribuer à la grossophobie ambiante".
Cette tribune publiée sur Médiapart survient avant la diffusion lundi d'"Opération renaissance", produit et réalisé par Karine Le Marchand, qui propose de suivre le parcours de dix personnes obèses candidates à une chirurgie bariatrique, destinée à réduire l'estomac.
"Les personnes obèses sont considérées comme mortes-vivantes tant qu'elles ne réussissent pas à maigrir", fustige Gras Politique, qui se présente comme "un collectif de personnes grosses", à l'origine du mot-clé #pasmarenaissance sur Twitter et d'une pétition contre l'émission qui avait recueilli vendredi plus de 6.400 signatures.
En 2017, la polémique avait déjà éclaté lors de l'annonce du projet d'émission. Gras Politique avait répliqué par une pétition à son encontre, révélant certaines mises en scène spectaculaires envisagées par la production.
L'association avait saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour empêcher la concrétisation de l'émission. Or, celui-ci ne peut intervenir avant la diffusion d'un programme.
"Alors que la lutte contre la grossophobie s'installe tout juste (...) il est dramatique de proposer un tel programme", "une vitrine publicitaire mensongère pour les chirurgies bariatriques" conçue sans "point de vue critique", ni "transparence concernant ses soubassements financiers et idéologiques", estime le collectif.
L'amaigrissement est "la seule porte de sortie (...) mise en avant", "quitte à y laisser notre santé physique ou psychique" et "au détriment de la prévention des violences et des inégalités ou de la lutte contre les discriminations subies", déplore-t-il.
Selon Gras Politique, l'émission comporte aussi des "conflits d'intérêts éthiques et financiers manifestes" citant notamment les liens entre Karine Le Marchand, marraine de l'Institut français du Bodylift, et sa fondatrice, une chirurgienne intervenant dans l'émission.
La présentatrice est aussi pointée pour avoir tiré un livre de l'émission, une méthode d'estime de soi censée faciliter la perte de poids, sans avoir "aucune compétence spécifique dans ce domaine".
"Je n'ai strictement rien à me reprocher, il n'y a pas de conflit d'intérêt", a réagi auprès de l'AFP Karine Le Marchand.
La présentatrice précise être marraine, sans contrepartie, d'un institut dépendant de l'Hôpital de Paris Saint-Joseph, conventionné de secteur 1 sans dépassement d'honoraires, dont les opérations sont prises en charges par l'assurance maladie pour les patients concernés.
L'animatrice a aussi affirmé ne pas avoir "de honte" sur le fait de vendre un "livre qui peut être utile au-delà de la perte de poids".
Cette tribune publiée sur Médiapart survient avant la diffusion lundi d'"Opération renaissance", produit et réalisé par Karine Le Marchand, qui propose de suivre le parcours de dix personnes obèses candidates à une chirurgie bariatrique, destinée à réduire l'estomac.
"Les personnes obèses sont considérées comme mortes-vivantes tant qu'elles ne réussissent pas à maigrir", fustige Gras Politique, qui se présente comme "un collectif de personnes grosses", à l'origine du mot-clé #pasmarenaissance sur Twitter et d'une pétition contre l'émission qui avait recueilli vendredi plus de 6.400 signatures.
En 2017, la polémique avait déjà éclaté lors de l'annonce du projet d'émission. Gras Politique avait répliqué par une pétition à son encontre, révélant certaines mises en scène spectaculaires envisagées par la production.
L'association avait saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour empêcher la concrétisation de l'émission. Or, celui-ci ne peut intervenir avant la diffusion d'un programme.
"Alors que la lutte contre la grossophobie s'installe tout juste (...) il est dramatique de proposer un tel programme", "une vitrine publicitaire mensongère pour les chirurgies bariatriques" conçue sans "point de vue critique", ni "transparence concernant ses soubassements financiers et idéologiques", estime le collectif.
L'amaigrissement est "la seule porte de sortie (...) mise en avant", "quitte à y laisser notre santé physique ou psychique" et "au détriment de la prévention des violences et des inégalités ou de la lutte contre les discriminations subies", déplore-t-il.
Selon Gras Politique, l'émission comporte aussi des "conflits d'intérêts éthiques et financiers manifestes" citant notamment les liens entre Karine Le Marchand, marraine de l'Institut français du Bodylift, et sa fondatrice, une chirurgienne intervenant dans l'émission.
La présentatrice est aussi pointée pour avoir tiré un livre de l'émission, une méthode d'estime de soi censée faciliter la perte de poids, sans avoir "aucune compétence spécifique dans ce domaine".
"Je n'ai strictement rien à me reprocher, il n'y a pas de conflit d'intérêt", a réagi auprès de l'AFP Karine Le Marchand.
La présentatrice précise être marraine, sans contrepartie, d'un institut dépendant de l'Hôpital de Paris Saint-Joseph, conventionné de secteur 1 sans dépassement d'honoraires, dont les opérations sont prises en charges par l'assurance maladie pour les patients concernés.
L'animatrice a aussi affirmé ne pas avoir "de honte" sur le fait de vendre un "livre qui peut être utile au-delà de la perte de poids".