Tahiti, le 23 juillet 2020 - Après une forte tension sur les marchés des masques à usages uniques, le secteur s'est réorganisé pour assurer la continuité de l'offre. En appui derrière les trois grossistes pharmaceutiques du fenua, la pharmacie du Pays dispose désormais d'un stock confortable.
Prise au dépourvu par l'arrivée brutale de la crise du Covid-19, la filière d'approvisionnement en masques à usage unique a dû s'adapter. D'autant qu'avec le retour en force des gestes barrières ces derniers jours, la demande est repartie à la hausse. Approvisionnée par les vols de continuité territoriale, la pharmacie d'approvisionnement du Pays à Motu Uta a pu boucher les trous ces derniers mois. En rupture de stock du fait de la suspension des vols, Cerpol et Tahiti Pharm, deux des trois principaux grossistes pharmaceutiques privés, ont dû solliciter le stock du Pays. Ce qu'un arrêté adopté le 29 avril leur a permis de faire, mais uniquement pour les masques grand public. Reprise du trafic aérien oblige, ils sont désormais priés de reprendre leur filière habituelle. Pour autant, le pays veille au grain, l'Arass contrôlant chaque semaine le niveau des stocks de l'ensemble des structures de santé publiques ou privées, pharmacies et grossistes compris.
Le troisième grossiste, Medipac, a reçu sa commande de justesse et n'a pas lésiné sur les quantités. D'un millier d'unités par mois avant la crise, la société est passée à une commande de 520 000 masques chirurgicaux. "Ils se sont écoulés en deux jours dans les pharmacies après la publication au JO du port obligatoire puis fortement recommandé", indique Jean-Michel Le Guen, le directeur, qui s'approvisionne comme presque tout le monde en Chine. La commande suivante, soit environ 120 000 pièces, est déjà en route. C'est que le prix du masque est retombé à environ 50 centimes d'euros (59 Fcfp) selon le gérant. "Le cours de ce produit a beaucoup fluctué depuis le début de l'année, nuance Jean-Michel Le Guen, il était monté jusqu'à 1 euro (120 Fcfp) au départ de la France, au plus fort de la crise. Maintenant que tout le monde a été livré, les usines chinoises tournent à plein régime." De quoi libérer les carnets de commande et faire retomber un peu la tension à l'international.
Bientôt en grandes surfaces
Avec l'entrée en vigueur du port obligatoire dans les lieux publics clos, les masques ne sont déjà plus l'apanage des pharmacies. "On pourra bientôt trouver des masques un peu partout et plus seulement dans les pharmacies", note un responsable de Cerpol. Egalement surprise par les difficultés d'approvisionnement en masques, la grande distribution a elle aussi dû organiser son propre circuit de ravitaillement. On trouve ainsi des masques au supermarché de la Marina Taina, et on devrait bientôt en trouver chez les enseignes Carrefour. Commandés pendant le confinement en Chine et en métropole, deux conteneurs portant plus d'un million de masques sont arrivés, confirme le groupe Wane. "A la base c'était une mesure de prévention pour les salariés, parce qu'on avait galéré à se procurer des masques en tissu, précise Nancy Wane, porte-parole du groupe Wane. Avec près de 2 000 salariés, s'il faut changer de masque toutes les 4 heures, ça va très vite."
Et si à l'international, les enjeux -notamment environnementaux- émergent sur les futurs déchets que constitueront ces masques à usage unique, au fenua la question n'est pas encore abordée. Pour ce qui est de l'hôpital, ces masques sont traités avec les déchets sanitaires. Pour le grand public, il n'existe hélas pas encore de filière de tri spécifique. Les masques pouvant être jetés dans les bacs gris, sans risque de contamination vue la durée de vie du virus, précise-t-on du côté des autorités sanitaires.
Prise au dépourvu par l'arrivée brutale de la crise du Covid-19, la filière d'approvisionnement en masques à usage unique a dû s'adapter. D'autant qu'avec le retour en force des gestes barrières ces derniers jours, la demande est repartie à la hausse. Approvisionnée par les vols de continuité territoriale, la pharmacie d'approvisionnement du Pays à Motu Uta a pu boucher les trous ces derniers mois. En rupture de stock du fait de la suspension des vols, Cerpol et Tahiti Pharm, deux des trois principaux grossistes pharmaceutiques privés, ont dû solliciter le stock du Pays. Ce qu'un arrêté adopté le 29 avril leur a permis de faire, mais uniquement pour les masques grand public. Reprise du trafic aérien oblige, ils sont désormais priés de reprendre leur filière habituelle. Pour autant, le pays veille au grain, l'Arass contrôlant chaque semaine le niveau des stocks de l'ensemble des structures de santé publiques ou privées, pharmacies et grossistes compris.
Le troisième grossiste, Medipac, a reçu sa commande de justesse et n'a pas lésiné sur les quantités. D'un millier d'unités par mois avant la crise, la société est passée à une commande de 520 000 masques chirurgicaux. "Ils se sont écoulés en deux jours dans les pharmacies après la publication au JO du port obligatoire puis fortement recommandé", indique Jean-Michel Le Guen, le directeur, qui s'approvisionne comme presque tout le monde en Chine. La commande suivante, soit environ 120 000 pièces, est déjà en route. C'est que le prix du masque est retombé à environ 50 centimes d'euros (59 Fcfp) selon le gérant. "Le cours de ce produit a beaucoup fluctué depuis le début de l'année, nuance Jean-Michel Le Guen, il était monté jusqu'à 1 euro (120 Fcfp) au départ de la France, au plus fort de la crise. Maintenant que tout le monde a été livré, les usines chinoises tournent à plein régime." De quoi libérer les carnets de commande et faire retomber un peu la tension à l'international.
Bientôt en grandes surfaces
Avec l'entrée en vigueur du port obligatoire dans les lieux publics clos, les masques ne sont déjà plus l'apanage des pharmacies. "On pourra bientôt trouver des masques un peu partout et plus seulement dans les pharmacies", note un responsable de Cerpol. Egalement surprise par les difficultés d'approvisionnement en masques, la grande distribution a elle aussi dû organiser son propre circuit de ravitaillement. On trouve ainsi des masques au supermarché de la Marina Taina, et on devrait bientôt en trouver chez les enseignes Carrefour. Commandés pendant le confinement en Chine et en métropole, deux conteneurs portant plus d'un million de masques sont arrivés, confirme le groupe Wane. "A la base c'était une mesure de prévention pour les salariés, parce qu'on avait galéré à se procurer des masques en tissu, précise Nancy Wane, porte-parole du groupe Wane. Avec près de 2 000 salariés, s'il faut changer de masque toutes les 4 heures, ça va très vite."
Et si à l'international, les enjeux -notamment environnementaux- émergent sur les futurs déchets que constitueront ces masques à usage unique, au fenua la question n'est pas encore abordée. Pour ce qui est de l'hôpital, ces masques sont traités avec les déchets sanitaires. Pour le grand public, il n'existe hélas pas encore de filière de tri spécifique. Les masques pouvant être jetés dans les bacs gris, sans risque de contamination vue la durée de vie du virus, précise-t-on du côté des autorités sanitaires.
Quel est le stock du Pays ?
Aujourd'hui, loin d'être à flux tendu, la pharmacie d'approvisionnement du Pays dispose de 1,5 million de masques chirurgicaux et en attend 1,9 million. Elle compte également 304 000 masques FFP2. Et enfin, elle dispose de 1,2 million de masques grand public et attend dès le 17 août prochain pas moins de 4,3 millions de masques grand public par bateau.
Fixer les marges oui, les prix non
Dans la liste des produits de première nécessité depuis le 23 mars, les masques à usages uniques ne sont pas vendus à un prix fixe. Comme pour tout produit inscrit dans la catégorie PPN, c'est la marge qui est plafonnée. Pour les masques, celle-ci est fixée à un coefficient forfaitaire de 1,4 sur toute la chaîne de commercialisation : de l'importateur au distributeur. Suivant le cours de fabrication du masque, le type de masque spécialisé ou non, d'un pouvoir filtrant plus ou moins important et de son mode d'acheminement - par bateau, ou par avion - le prix de revient varie et, par ricochet, le prix public. Les masques peuvent donc dépasser le prix unitaire de 100 Fcfp, en vigueur lorsque le Pays approvisionnait seul les grossistes et pharmacies, notamment en fonction de leur qualité.