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Planète PME : « C’est l’occasion de concentrer des rencontres dans un temps très court »


Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CGPME France
Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CGPME France
Jean-Eudes du Mesnil du Buisson est présent à Tahiti où il anime une des quatre conférences offertes en marge de la journée Planète PME, jeudi 20 septembre à la Présidence Broche de Papeete.
La manifestation se tient de 8 heures à 19 heures. L’accès est libre. L’événement s’adresse aux chefs d’entreprise et porteurs de projet.

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Secrétaire général de la CGPME France, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson est attendu pour présenter le rôle et les missions de la CGPME, la Confédération générales des petites et moyennes entreprises.

La CGPME France organise la journée Planète PME, dédiée aux petites et moyennes entreprises, depuis 2002 en métropole.
Le 28 juin dernier, la 10e édition de Planète PME accueillait 11 500 visiteurs, 120 exposants, 190 experts ou intervenants, 70 conférences et ateliers au Palais des Congrès de Paris. La manifestation a notamment reçu la visite du Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault et de 7 membres du gouvernement national.

L’échelle est différente à Tahiti, mais les enjeux demeurent identiques :

Tahiti Infos : Pensez-vous que la problématique des PME en Polynésie française est comparable avec celle que vous observez en métropole ?

Jean-Eudes du Mesnil du Buisson : Oui, je pense que les problèmes que rencontrent les chefs d’entreprise sont en grande partie identiques que l’on soit entrepreneur en Polynésie française ou en France métropolitaine. Le problème numéro un, où que l’on soit, c’est de remplir son carnet de commande. La question de la pression fiscale, plus ou moins aigue, est un autre point de comparaison. Enfin, malheureusement, le poids des charges est une difficulté commune, dans l’Hexagone comme en Polynésie.
Donc oui, il y a beaucoup de points communs. Et puis il faut bien voir que les PME sont des petites entreprises qui ont une proximité immédiate avec leurs salariés. Et cela aussi c’est une constante qui demeure quelque soit la localisation de l’entreprise.


Tahiti Infos : La PME est un acteur incontournable de l’activité économique, dans l’Hexagone comme ici. Quelle est l'offre Planète PME, dans ce contexte ?

Jean-Eudes du Mesnil du Buisson : En France métropolitaine, seules 5.000 entreprises ont plus de 250 employés sur un total de plus de 2 millions d’entreprises. Il est évident que l’immense majorité du tissu économique et social est composé de PME et 56% de l’emploi salarié est issu des TPE et de PME.
L’idée de Planète PME est d’accompagner les chefs d’entreprise dans leurs préoccupations quotidiennes : c’est un endroit où ils ont l’occasion unique de rencontrer tout ce qui peut leur servir dans le cadre de la vie de leur entreprise : circuits de financement, expertise comptable, pouvoirs publics… C’est l’occasion de concentrer des rencontres dans un temps très court, une ambiance conviviale. C’est aussi l’occasion de passer des idées et de rendre compte aux pouvoirs publics de la réalité des chefs d’entreprise.


Tahiti Infos : Vous représentez la CGPME France, à cet événement. Comment concevez-vous votre rôle ?

Jean-Eudes du Mesnil du Buisson : Il s’agit d’une part d’appuyer cette manifestation, qui est lourde à organiser et très importante pour les chefs d’entreprise et la CGPME Polynésie. Il est normal que l’on se déplace et que l’on soutienne cette initiative. C’est aussi entendre les difficultés que rencontrent les chefs d’entreprise polynésiens, et regarder ensuite, derrière, de retour en métropole, comment est-ce que l’on peut appuyer les entreprises locales, vis-à-vis des pouvoirs publics au plan national. Mais pour cela, il faut pouvoir se rendre compte, sur place.

Tahiti Infos : La Polynésie traverse une crise économique particulièrement aigue depuis 2009, avec notamment un ralentissement de la commande publique et une baisse des liquidités offertes par la défiscalisation. Comment analysez-vous cette situation ?

Jean-Eudes du Mesnil du Buisson : Il faut regarder, en effet, quelles sont les conséquences de cette défiscalisation et constater ce que ça apporte à l’économie locale. Surtout, il ne faut pas casser un mécanisme qui fonctionne. La défiscalisation c’est un moyen de corriger une inéquité, en cela que lorsque vous êtes une entreprise en France métropolitaine, vous avez des atouts et des avantages que n’ont pas les entreprises ici, tout simplement parce qu’elles sont éloignées, sur un marché plus limité, qu’il est difficile d’y avoir plusieurs activités, d’y trouver certaines spécialités professionnelles ou de formation… La défiscalisation est un des moyens de tenir compte de cela. Nous ne sommes pas favorables à ce que l’Etat revienne sur les mécanismes de défiscalisation.
Nous sommes dans une crise de l’endettement public. Cela exige de faire des économies et de ne pas céder à la faciliter en augmentant les impôts. Il y a des conséquences directes sur les entreprises. Car il est évident que lorsqu’une collectivité limite ses dépenses, cela pénalise en premier lieu les entreprises qui travaillent avec cette collectivité.
En ce qui concerne le nombre d’entreprise en défaillance qui sont contraintes de déposer le bilan, nous avons également en France métropolitaine une très forte augmentation qui nous place sur la tendance de 1993, qui fût une année particulièrement mauvaise. Ce qui nous inquiète beaucoup, c’est l’augmentation progressive de la taille des entreprises en défaillance, avec un résultat direct et négatif sur l’emploi salarié derrière.

Planète PME : « C’est l’occasion de concentrer des rencontres dans un temps très court »

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 17 Septembre 2012 à 16:29 | Lu 1205 fois