FESSENHEIM, 10 avril 2011 (AFP) - "Plus que jamais il est urgent d'arrêter la doyenne des centrales nucléaires françaises": venus en famille, de France, d'Allemagne ou de Suisse, près de 4.000 personnes se sont réunies dimanche en face de la centrale de Fessenheim pour demander son arrêt immédiat.
Sous un soleil de plomb, nombreux sont les manifestants antinucléaires à être venus à vélo, en famille, pour pique-niquer au bord du Rhin, sur l'île qui fait face à la centrale, avant de se joindre à la manifestation.
"Nous habitons à Saint-Dié (Vosges), à une heure et demie de route d'ici, mais on voulait vraiment venir manifester, on en avait besoin après l'exemple donné par les Allemands, ça nous a fait chaud au coeur de les voir motivés, de voir que pour eux il n'y avait pas de fatalisme", explique Christine Chauley, venue avec son mari et ses deux enfants.
"Etre ici a aussi une valeur d'exemplarité pour nos enfants. Je trouve qu'il y a une indifférence, une atonie de l'opinion publique après la catastrophe de Fukushima sur la question du nucléaire. On a un peu l'impression que la technologie échappe à son créateur", ajoute cette enseignante de 41 ans.
La vétusté de la centrale de Fessenheim l'inquiète: "Est-ce qu'on saura la démonter?"
L'obsolescence de la centrale nucléaire haut-rhinoise, la doyenne du parc français, construite en 1977, est un sujet récurrent parmi les manifestants. Parmi eux, de très nombreux Allemands de la région frontalière du Bade-Wurtemberg.
La centrale nucléaire n'est qu'à 1,5 km de leur territoire, alors que les Verts viennent justement d'accéder à la tête du Bade-Wurtemberg il y a deux semaines. La Suisse est elle aussi toute proche, à environ 40 km.
"Il faut sortir du nucléaire civil et militaire avant que ne se produisent d'autres catastrophes", clame au micro l'un des organisateurs allemands du rassemblement.
La vétusté de la centrale, le fait qu'elle soit construite en zone sismique et qu'elle puisse subir des inondations en raison de sa proximité avec le Rhin sont les trois principaux points d'inquiétude.
Parmi les manifestants, les élus Europe-Ecologie du conseil régional de Franche-Comté, qui ont réussi à faire passer au début du mois une motion demandant l'arrêt de Fessenheim.
"La Franche-Comté est la première région française à avoir voté une telle motion, alors que les cantons suisses de Bâle-Ville et Bâle-Campagne ont déjà demandé la fermeture de Fessenheim", rappelle le vice-président du conseil régional Alain Fousseret, accompagné de cinq autres élus verts franc-comtois.
Les banderoles les plus marquantes demandent "Un débat sur le nucléaire, pas sur l'islam", "Sortons de l'ère du nucléaire" ou "Fukusheim non merci", alors que les slogans en allemand étaient également légion.
La manifestation du jour a cependant rassemblé moitié moins de personnes que celle du 20 mars dernier, qui s'était déroulée à Chalampé, une commune toute proche: 10.000 personnes avaient fait le déplacement ce jour-là, dont déjà une large majorité d'Allemands.
"Je pense que le rassemblement d'aujourd'hui n'est qu'une répétition avant la grande manifestation du 25 avril", estime Jacques Fernique, conseiller régional Europe Ecologie en Alsace. "Dans deux semaines, il devrait y avoir beaucoup plus de monde!"
Sous un soleil de plomb, nombreux sont les manifestants antinucléaires à être venus à vélo, en famille, pour pique-niquer au bord du Rhin, sur l'île qui fait face à la centrale, avant de se joindre à la manifestation.
"Nous habitons à Saint-Dié (Vosges), à une heure et demie de route d'ici, mais on voulait vraiment venir manifester, on en avait besoin après l'exemple donné par les Allemands, ça nous a fait chaud au coeur de les voir motivés, de voir que pour eux il n'y avait pas de fatalisme", explique Christine Chauley, venue avec son mari et ses deux enfants.
"Etre ici a aussi une valeur d'exemplarité pour nos enfants. Je trouve qu'il y a une indifférence, une atonie de l'opinion publique après la catastrophe de Fukushima sur la question du nucléaire. On a un peu l'impression que la technologie échappe à son créateur", ajoute cette enseignante de 41 ans.
La vétusté de la centrale de Fessenheim l'inquiète: "Est-ce qu'on saura la démonter?"
L'obsolescence de la centrale nucléaire haut-rhinoise, la doyenne du parc français, construite en 1977, est un sujet récurrent parmi les manifestants. Parmi eux, de très nombreux Allemands de la région frontalière du Bade-Wurtemberg.
La centrale nucléaire n'est qu'à 1,5 km de leur territoire, alors que les Verts viennent justement d'accéder à la tête du Bade-Wurtemberg il y a deux semaines. La Suisse est elle aussi toute proche, à environ 40 km.
"Il faut sortir du nucléaire civil et militaire avant que ne se produisent d'autres catastrophes", clame au micro l'un des organisateurs allemands du rassemblement.
La vétusté de la centrale, le fait qu'elle soit construite en zone sismique et qu'elle puisse subir des inondations en raison de sa proximité avec le Rhin sont les trois principaux points d'inquiétude.
Parmi les manifestants, les élus Europe-Ecologie du conseil régional de Franche-Comté, qui ont réussi à faire passer au début du mois une motion demandant l'arrêt de Fessenheim.
"La Franche-Comté est la première région française à avoir voté une telle motion, alors que les cantons suisses de Bâle-Ville et Bâle-Campagne ont déjà demandé la fermeture de Fessenheim", rappelle le vice-président du conseil régional Alain Fousseret, accompagné de cinq autres élus verts franc-comtois.
Les banderoles les plus marquantes demandent "Un débat sur le nucléaire, pas sur l'islam", "Sortons de l'ère du nucléaire" ou "Fukusheim non merci", alors que les slogans en allemand étaient également légion.
La manifestation du jour a cependant rassemblé moitié moins de personnes que celle du 20 mars dernier, qui s'était déroulée à Chalampé, une commune toute proche: 10.000 personnes avaient fait le déplacement ce jour-là, dont déjà une large majorité d'Allemands.
"Je pense que le rassemblement d'aujourd'hui n'est qu'une répétition avant la grande manifestation du 25 avril", estime Jacques Fernique, conseiller régional Europe Ecologie en Alsace. "Dans deux semaines, il devrait y avoir beaucoup plus de monde!"
Vétusté, risques sismiques et inondations, principales inquiétudes
Les associations antinucléaires pointent du doigt trois principaux dangers concernant la centrale de Fessenheim (Bas-Rhin), la doyenne du parc français construite en 1977: sa vétusté, sa localisation dans une zone de risques sismiques, et la proximité avec le Rhin et de possibles inondations.
L'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN), qui rassemble des associations écologistes et des collectivités locales de France, d'Allemagne et de Suisse, demande la fermeture immédiate de la centrale et organisait un nouveau rassemblement dimanche.
Question : Fessenheim, la plus vieille centrale de France, est-elle vétuste ?
Réponse : Construite en 1977 et prévue pour fonctionner 40 ans, sa durée de vie sera certainement plus longue. Une visite décennale s'est achevée récemment sur l'un des deux réacteurs, elle est en cours sur le second. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit décider dans les mois qui viennent de la prolongation de l'exploitation.
"Cette centrale est très ancienne, elle a quatre fois plus d'incidents chaque année que les autres centrales françaises", affirme André Hatz, membre de l'association SOS Fessenheim, qui fait partie du réseau Sortir du nucléaire. Elle a été l'objet dimanche dernier d'un incident déclaré au niveau 1 de l'échelle INES, qui en compte 7.
"Le nombre d'incidents n'est pas révélateur du niveau de sûreté d'une centrale nucléaire", répond-on du côté de la direction de la centrale. "L'ASN a récemment publié son avis sur la sûreté, avec des avis centrale par centrale. Il en ressort que le niveau de sûreté et de radioprotection est tout à fait satisfaisant à Fessenheim. L'an dernier nous n'avons eu que trois événements de niveau 1".
Q: Qu'en est-il des risques sismiques ?
R: La centrale est construite sur une zone de faible activité sismique. Le plus grand tremblement de terre répertorié dans la région remonte à 1356: il avait détruit la ville de Bâle, distante d'une quarantaine de kilomètres. Les experts estiment la force de cette secousse à 6,2 sur l'échelle ouverte de Richter.
"Dès la construction du site, on avait pris pour référence le séisme de 1356, le plus puissant qu'ait connu la région, évalué à 6,2 sur l'échelle de Richter. Et la centrale a été construite pour résister à un séisme deux fois plus puissant, équivalant à une magnitude d'environ 6,7", explique le directeur de la centrale, Thierry Rosso, rappelant que des travaux de renforcement et d'amélioration sont régulièrement menés. "Aujourd'hui on sait exactement ce qui se passerait en cas de séisme de 6,7: on est en capacité de simuler ce qui se passerait sur les moindres parties de notre installation", ajoute-t-il.
Q: Y a-t-il des risques d'inondations ?
R: "La centrale est située en contrebas du canal d'Alsace et une rupture de digue pourrait l'inonder", pointent les écologistes.
"Avant la construction de la centrale tous les risques ont été pris en compte, y compris bien sûr celui d'une inondation", reprend Thierry Rosso. "Là encore on est très sereins puisqu'on peut affirmer que même en cas d'inondation majeure, même si toute la plaine d'Alsace était noyée sous 40 cm d'eau, il n'y aurait pas une goutte d'eau dans les parties sensibles de la centrale", affirme-t-il.
bdx/bg
© 1994-2010 Agence France-Presse
L'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN), qui rassemble des associations écologistes et des collectivités locales de France, d'Allemagne et de Suisse, demande la fermeture immédiate de la centrale et organisait un nouveau rassemblement dimanche.
Question : Fessenheim, la plus vieille centrale de France, est-elle vétuste ?
Réponse : Construite en 1977 et prévue pour fonctionner 40 ans, sa durée de vie sera certainement plus longue. Une visite décennale s'est achevée récemment sur l'un des deux réacteurs, elle est en cours sur le second. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit décider dans les mois qui viennent de la prolongation de l'exploitation.
"Cette centrale est très ancienne, elle a quatre fois plus d'incidents chaque année que les autres centrales françaises", affirme André Hatz, membre de l'association SOS Fessenheim, qui fait partie du réseau Sortir du nucléaire. Elle a été l'objet dimanche dernier d'un incident déclaré au niveau 1 de l'échelle INES, qui en compte 7.
"Le nombre d'incidents n'est pas révélateur du niveau de sûreté d'une centrale nucléaire", répond-on du côté de la direction de la centrale. "L'ASN a récemment publié son avis sur la sûreté, avec des avis centrale par centrale. Il en ressort que le niveau de sûreté et de radioprotection est tout à fait satisfaisant à Fessenheim. L'an dernier nous n'avons eu que trois événements de niveau 1".
Q: Qu'en est-il des risques sismiques ?
R: La centrale est construite sur une zone de faible activité sismique. Le plus grand tremblement de terre répertorié dans la région remonte à 1356: il avait détruit la ville de Bâle, distante d'une quarantaine de kilomètres. Les experts estiment la force de cette secousse à 6,2 sur l'échelle ouverte de Richter.
"Dès la construction du site, on avait pris pour référence le séisme de 1356, le plus puissant qu'ait connu la région, évalué à 6,2 sur l'échelle de Richter. Et la centrale a été construite pour résister à un séisme deux fois plus puissant, équivalant à une magnitude d'environ 6,7", explique le directeur de la centrale, Thierry Rosso, rappelant que des travaux de renforcement et d'amélioration sont régulièrement menés. "Aujourd'hui on sait exactement ce qui se passerait en cas de séisme de 6,7: on est en capacité de simuler ce qui se passerait sur les moindres parties de notre installation", ajoute-t-il.
Q: Y a-t-il des risques d'inondations ?
R: "La centrale est située en contrebas du canal d'Alsace et une rupture de digue pourrait l'inonder", pointent les écologistes.
"Avant la construction de la centrale tous les risques ont été pris en compte, y compris bien sûr celui d'une inondation", reprend Thierry Rosso. "Là encore on est très sereins puisqu'on peut affirmer que même en cas d'inondation majeure, même si toute la plaine d'Alsace était noyée sous 40 cm d'eau, il n'y aurait pas une goutte d'eau dans les parties sensibles de la centrale", affirme-t-il.
bdx/bg
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