Paris, France | AFP | jeudi 21/09/2017 - Florian Philippot et ses proches ont annoncé jeudi leur départ d'un Front national "rattrapé par ses vieux démons" et rompu avec Marine Le Pen, qui a dénoncé en retour la stratégie de "victimisation" de son ancien bras gauche.
"Bien sûr que je quitte le Front national", a annoncé sur France 2 l'eurodéputé, cravate rouge et croix de Lorraine à la boutonnière.
La veille, M. Philippot avait été sanctionné pour avoir refusé de mettre un terme au "conflit d'intérêts" pointé du doigt par la présidente entre ses fonctions au FN et son rôle à la tête de son association Les Patriotes lancée mi-mai.
Un "prétexte", d'après celui qui fut le chef d'orchestre de la "dédiabolisation" du parti d'extrême droite, pour cacher le "retour en arrière terrible" du FN dans le débat de "refondation" engagé par Marine Le Pen. Un débat lancé au soir d'un second tour de la présidentielle qui a entraîné le parti dans une spirale négative: des législatives décevantes, un été au cours duquel le parti a été inaudible au moment où Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise se sont posés en premiers opposants à Emmanuel Macron.
Pour Marine Le Pen, c'est une stratégie de "victimisation". Mais, a-t-elle assuré lors de l'émission Questions d'Info (LCP-AFP-France Info-Le Monde), elle "respecte" la "décision" de son ex-bras gauche qui ne la "réjouit pas".
Celle-ci a mis en garde ceux qui "ont pensé qu'il existait d'autres lignes que la (sienne): Florian Philippot a décidé de me rejoindre sur la base de cette ligne" ni droite, ni gauche. Elle a annoncé dans la foulée être "la plus solide et la mieux placée" au FN pour l'élection présidentielle de 2022 et s'est également formellement déclarée candidate à sa succession à la présidence du FN lors du congrès en mars.
Plusieurs ténors frontistes, qui n'ont jamais cessé de critiquer M. Philippot depuis son officialisation en 2011 comme directeur stratégique de campagne présidentielle de Marine Le Pen, n'ont pas caché leur satisfaction de le voir quitter le navire.
M. Philippot, c'était aux yeux de frontistes le "chevènementiste" au comportement "cassant", plus étatiste et moins libéral, "gaulliste" dans un parti aux racines viscéralement anti-Général. D'autres l'accusaient d'être le chef de file d'un supposé "lobby gay" au FN, à qui il n'était guère reconnu que sa force de travail et son aisance médiatique.
Nombreux font d'ailleurs de cette personnalité clivante de M. Philippot, "extrémiste sectaire, arrogant et vaniteux" selon Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, le principal facteur expliquant cette "inéluctable" rupture.
"Triste nouvelle", mais "dont acte, il n'a pas souhaité clarifier", a réagi à l'AFP David Rachline, directeur de campagne présidentielle de Marine Le Pen dont il était proche.
Autre hypothèse, avancée par Bruno Mégret, parti du FN en 1999 avec armes et cadres pour une aventure sans lendemain: "Ils partagent les mêmes idées, le même programme, la même stratégie, donc en réalité c'est une manoeuvre de Marine Le Pen pour prendre son ancien bras droit comme bouc émissaire, afin d'écarter d'elle la contestation qui gronde", a-t-il confié sur LCI.
"Je ne me suis pas servi de Florian Philippot comme fusible après la présidentielle mais il ne faudrait pas qu'il se serve de moi comme fusible...", a balayé la patronne du FN en petit comité.
Quelques frontistes ont annoncé suivre "Florian", comme sa lieutenante et eurodéputée Sophie Montel ou le comédien Franck de Lapersonne.
"Le +Front+ s'en remettra sans difficulté", rétorque Mme Le Pen, soulignant avoir déjà "assisté à des dizaines d'enterrements du FN". D'autant que l'espace politique est saturé pour M. Philippot, qui entretient des relations compliquées avec Nicolas Dupont-Aignan.
Débarrassé de cette "fracture relationnelle", selon le mot du député du Gard Gilbert Collard, le FN n'en a pas pour autant fini avec les interrogations sur sa ligne.
De nombreux ténors proches du FN appellent Marine Le Pen à donner un coup de barre à droite. "Maintenant, à Marine Le Pen de ne pas faire du Philippot sans Philippot" a exhorté sur CNews Robert Ménard, maire de Béziers, élu avec le soutien du FN.
Arnaud Stéphan, ancien bras droit de Marion Maréchal-Le Pen, craint lui que le FN ne soit plus que "la maison commune des marinistes". C'est un peu court pour préparer une alternance".
"Bien sûr que je quitte le Front national", a annoncé sur France 2 l'eurodéputé, cravate rouge et croix de Lorraine à la boutonnière.
La veille, M. Philippot avait été sanctionné pour avoir refusé de mettre un terme au "conflit d'intérêts" pointé du doigt par la présidente entre ses fonctions au FN et son rôle à la tête de son association Les Patriotes lancée mi-mai.
Un "prétexte", d'après celui qui fut le chef d'orchestre de la "dédiabolisation" du parti d'extrême droite, pour cacher le "retour en arrière terrible" du FN dans le débat de "refondation" engagé par Marine Le Pen. Un débat lancé au soir d'un second tour de la présidentielle qui a entraîné le parti dans une spirale négative: des législatives décevantes, un été au cours duquel le parti a été inaudible au moment où Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise se sont posés en premiers opposants à Emmanuel Macron.
Pour Marine Le Pen, c'est une stratégie de "victimisation". Mais, a-t-elle assuré lors de l'émission Questions d'Info (LCP-AFP-France Info-Le Monde), elle "respecte" la "décision" de son ex-bras gauche qui ne la "réjouit pas".
Celle-ci a mis en garde ceux qui "ont pensé qu'il existait d'autres lignes que la (sienne): Florian Philippot a décidé de me rejoindre sur la base de cette ligne" ni droite, ni gauche. Elle a annoncé dans la foulée être "la plus solide et la mieux placée" au FN pour l'élection présidentielle de 2022 et s'est également formellement déclarée candidate à sa succession à la présidence du FN lors du congrès en mars.
Plusieurs ténors frontistes, qui n'ont jamais cessé de critiquer M. Philippot depuis son officialisation en 2011 comme directeur stratégique de campagne présidentielle de Marine Le Pen, n'ont pas caché leur satisfaction de le voir quitter le navire.
M. Philippot, c'était aux yeux de frontistes le "chevènementiste" au comportement "cassant", plus étatiste et moins libéral, "gaulliste" dans un parti aux racines viscéralement anti-Général. D'autres l'accusaient d'être le chef de file d'un supposé "lobby gay" au FN, à qui il n'était guère reconnu que sa force de travail et son aisance médiatique.
- "Des dizaines d'enterrements" du FN -
Nombreux font d'ailleurs de cette personnalité clivante de M. Philippot, "extrémiste sectaire, arrogant et vaniteux" selon Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen, le principal facteur expliquant cette "inéluctable" rupture.
"Triste nouvelle", mais "dont acte, il n'a pas souhaité clarifier", a réagi à l'AFP David Rachline, directeur de campagne présidentielle de Marine Le Pen dont il était proche.
Autre hypothèse, avancée par Bruno Mégret, parti du FN en 1999 avec armes et cadres pour une aventure sans lendemain: "Ils partagent les mêmes idées, le même programme, la même stratégie, donc en réalité c'est une manoeuvre de Marine Le Pen pour prendre son ancien bras droit comme bouc émissaire, afin d'écarter d'elle la contestation qui gronde", a-t-il confié sur LCI.
"Je ne me suis pas servi de Florian Philippot comme fusible après la présidentielle mais il ne faudrait pas qu'il se serve de moi comme fusible...", a balayé la patronne du FN en petit comité.
Quelques frontistes ont annoncé suivre "Florian", comme sa lieutenante et eurodéputée Sophie Montel ou le comédien Franck de Lapersonne.
"Le +Front+ s'en remettra sans difficulté", rétorque Mme Le Pen, soulignant avoir déjà "assisté à des dizaines d'enterrements du FN". D'autant que l'espace politique est saturé pour M. Philippot, qui entretient des relations compliquées avec Nicolas Dupont-Aignan.
Débarrassé de cette "fracture relationnelle", selon le mot du député du Gard Gilbert Collard, le FN n'en a pas pour autant fini avec les interrogations sur sa ligne.
De nombreux ténors proches du FN appellent Marine Le Pen à donner un coup de barre à droite. "Maintenant, à Marine Le Pen de ne pas faire du Philippot sans Philippot" a exhorté sur CNews Robert Ménard, maire de Béziers, élu avec le soutien du FN.
Arnaud Stéphan, ancien bras droit de Marion Maréchal-Le Pen, craint lui que le FN ne soit plus que "la maison commune des marinistes". C'est un peu court pour préparer une alternance".